Les collectivités poursuivent leurs efforts pour maîtriser leurs dépenses de personnel

cnfpt-etude-barometre-horhizons-2018-maitrise-depenses-de-personnel-etoile-mag-actualites

Réalisée par le CSA auprès d’un échantillon de 806 collectivités et établissements publics territoriaux, cette radioscopie des tendances de l’emploi territorial indique notamment que 50% des répondants observent une stagnation des dépenses de personnel (-1% par rapport à 2017). Ils sont toutefois 40% à témoigner d’une hausse de ces dépenses (contre 34% en 2017) tandis que 9% signalent une contraction des charges liées à l’emploi des agents (contre 12% en 2017). Les employeurs territoriaux invoquent plusieurs raisons pour expliquer les évolutions des dépenses de personnel. Pour 47% d’entre eux, c’est l’application des nouvelles mesures statutaires (revalorisation du point d’indice, mise en œuvre de PPCR (parcours professionnels, carrières et rémunérations)…), qui pèse le plus lourd dans les dépenses. Viennent, ensuite, la mise en place de la réforme territoriale (42%), le transfert de compétences (39%) et les conséquences du RIFSEEP (33%).

 

Principaux leviers actionnés par les employeurs de collectivités pour réduire leurs dépenses de personnel

 

Le baromètre HoRHizons révèle, par ailleurs, quels sont les principaux leviers actionnés par les collectivités pour maîtriser leur masse salariale. Ces dernières misent en premier lieu sur l’optimisation du temps de travail (59%), alors que l’adaptation des périmètres des services publics et la réorganisation de services (47%) constituent également des options largement utilisées. Autres choix fréquemment opérés par les employeurs territoriaux : la limitation des remplacements sur des postes permanents (46%), les mesures visant à prévenir l’absentéisme des agents (42%), le non-renouvellement des contrats (30%), le non-remplacement des départs à la retraite (27%) ou encore la limitation des avancements et des promotions internes des personnels (17%).

 

Collectivités et établissements publics : Perspectives de recrutement de personnel à la hausse

 

L’étude souligne aussi que dans ce contexte contraint, un grand nombre de collectivités et établissements publics choisissent de ne pas mettre le frein sur la formation de leurs agents (seulement 3% actionnent ce levier). Pour une forte majorité de répondants, les dépenses de formation sont stables (76%), voire en augmentation (19%). En outre, la maîtrise de la masse salariale n’induit pas forcément de repli des recrutements. En effet, une large proportion des collectivités et des intercommunalités (36%) envisage de recruter (contre 17% en 2015, 23% en 2016 et 26% en 2017). La première raison invoquée étant le remplacement des départs (51% contre 44% en 2017). A noter que les perspectives de recrutement concernent en premier lieu les services techniques (50%) devant les secteurs « aménagement » et « développement » (49%) et les métiers des filières « enfance, éducation et jeunesse » 44%. Les embauches liées aux fonctions support ferment la marche (43%).

 

Question cruciale de l’inaptitude des agents territoriaux

 

Autre enseignement notable de ce baromètre 2018 : les services RH des collectivités et des centres de gestion se mobilisent de plus en plus sur les questions liées à l’inaptitude des agents. Ainsi, 28% des répondants observent une augmentation de ce phénomène (+ 4% par rapport à 2017). Les communes de plus de 20 000 habitants (78%), les départements (79%) et les régions (91%) se révélant être les plus touchés.

 

 

Emmanuelle Quémard

[Vidéo – Atelier 4] Congrès ANDRHDT 2018 – « De l’emploi à vie à l’employabilité à vie, est-ce possible ? »

visuel-article-andrhdt-atelier-4-employabilite-emploi-a-vie-etoile-mag

Dans un environnement en profonde mutation, face à une révolution numérique sans précédent, à des contraintes financières de plus en plus fortes, à des carrières toujours plus longues, est-ce encore raisonnable de parler d’un emploi à vie ?

Réponse avec l’ANDRHDT !

 

 

Aujourd’hui, l’enjeu ne semble plus être de garder son emploi à vie, mais de s’adapter à ces bouleversements internes et externes et de pouvoir accéder à l’emploi toute sa vie……. Ainsi, au lieu de vouloir à tout prix garantir la sécurité de l’emploi, si on s’assurait plutôt de l’employabilité à vie de chacun et de la sécurisation des parcours professionnels ?

 

 

Retrouvez les 3 autres ateliers ici :

[Vidéo – Atelier 3] Congrès ANDRHDT 2018 – « Une usure programmée des agents : comment inventer une autre vie professionnelle ? »

visuel-article-atelier-andrhdt-congres-2018-usure-programmee-agents-inventer-autre-vie-professionnelle

Les contraintes budgétaires croissantes et l’alignement des retraites publiques sur celles du privé, génèrent une usure programmée des agents de nos collectivités  avec toutes leurs conséquences : absentéisme plus élevé, reclassement, perte de motivation …D’autant plus que les collectivités ont comme par le passé procédé à de nombreux recrutements sociaux pas tous réussis ! Peut-on aujourd’hui conserver le même métier jusqu’à sa retraite ? Réponses avec l’ANDRHDT !

 

 

Entre disparition de certains métiers et attention soutenue à l’égard des agents inaptes, quels modes de gestion à développer et à optimiser? Vers une gestion kleenex ? Des parcours mixtes à inventer avec quels partenaires ?

 

 

 

Retrouvez les deux premiers ateliers :

Comment maintenir rentabilité et motivation dans l’exécution de l’action publique ?

Temps long contre temps court, vers une mutabilité statutaire ?

SONDAGE EXCLUSIF WEKA.JOBS : Mobilité et Carrière dans la fonction publique

header-article-infographie-mobilite-carriere-fonction-publique-etude-etoile-weka-keedn-mag-actualites

Ce sont donc 521 fonctionnaires (304 femmes et 217 hommes), appartenant aux trois fonctions publiques (17% hospitalière, 27% état, 48% territoriale et 8% se sont classés dans « autre ») répartis sur 4 tranches d’âge (83 25-34 ans, 141 35-44 ans, 201 45-54 ans, et 96 55 ans et plus)  qui ont été sollicités pour ce second sondage, réalisé en exclusivité pour Etoile du 14 juin au 2 juillet 2018. Cette seconde étude porte sur la mobilité professionnelle et les carrières des fonctionnaires.

Découvrez les résultats grâce à une infographie synthétique !

 

 

infographie-etoile-keedn-mobilite-carriere

 

 

Mobilité : Un processus jugé complexe par les fonctionnaires

 

Pour 54% des fonctionnaires, changer de poste est vécu comme un process relativement complexe, qui peut freiner les évolutions de carrière. Ils sont même 16% à le considérer comme « très complexe », contre 7% à le voir comme « très facile ».

A noter que cette complexité dans la mobilité est ressentie de façon encore plus marquée parmi les agents de la fonction publique Territoriale (64% jugent le process « complexe »), comme si les perspectives de carrière de la FPT étaient moins ouvertes que dans la fonction publique d’Etat ou hospitalière. De même, les femmes sont 61% à juger qu’il est difficile d’évoluer dans leur carrière, contre seulement 49% des hommes.

 

Les  jeunes restent les plus enclins à la mobilité – Un passage dans le privé très peu envisagé dans la suite de la carrière

 

51% des agents de la fonction publique ne se disent pas prêts à déménager pour décrocher un nouveau poste (dont 32% « pas du tout »), et 37% pourraient envisager une reconversion dans le secteur privé, contre 26% affirmant « plutôt non » et 37% « pas du tout ».

A contrario, 70% des 25-34 ans estiment que trouver un nouveau poste est plus facile, et 76% d’entre eux sont même prêts à changer de région pour cela. Parmi cette tranche d’âge jeune en revanche, 40% seulement envisagent de rejoindre un jour le secteur privé, preuve que le choix d’intégrer la fonction publique découle d’une décision forte en début de carrière.

A noter que 48% des agents de la fonction publique hospitalière se disent tout de même enclins à passer dans le privé un jour, contre 31% des agents territoriaux et 24% des agents d’état.

 

La multiplication des leviers pour faciliter la mobilité professionnelle

 

Sans surprise, les plus jeunes utilisent en priorité les canaux « online » (à 76%) pour se tenir au courant des nouvelles opportunités d’emploi. Bien que 48% des fonctionnaires plébiscitent également le web, ils sont tout de même 21% à citer en premier le réseau professionnel et personnel pour booster leur carrière. 22% des sondés ont également recours aux candidatures spontanées et 9% aux annonces papiers.

 

Les fonctionnaires semblent partagés quant à leur avenir professionnel

 

Fait rassurant, les plus jeunes fonctionnaires se montrent positifs concernant leur avenir professionnel (47% se disent « optimistes » chez les 25-34 ans contre 45% chez les 35-44 ans, 44% chez les 45-54, et seulement 36% chez les plus de 55 ans). En revanche, il est à noter que les femmes semblent généralement plus pessimistes sur la suite de leur carrière (62%) que les hommes (49%).

D’une façon plus globales, les fonctionnaires sont tout de même près de la moitié à être « optimistes/plutôt optimistes ». Pour les autres, leur préoccupation est sans doute à rapprocher avec le contexte politique et sociétal actuel qui tend à questionner le statut de la fonction publique, auquel les fonctionnaires sont encore très attachés. En effet, pour 66% d’entre eux, il n’est pas souhaitable de modifier ce statut (dont 38% « pas du tout »), même si on note que 33% sont prêts à le reformer (dont 12% « tout à fait »).

 

 

Retrouvez la première étude weka.jobs : Conditions de travail des fonctionnaires et sens de leurs missions

[Vidéo – Atelier 2] Congrès ANDRHDT 2018 – « Temps long contre temps court, vers une mutabilité statutaire ? »

article-andrhdt-drh-territoires-congres-de-nantes-2018-collectivites-atelier-2-temps-long-temps-court-obsolescence-programmee-etoile-mag-actualites

Entre «le temps de l’homme» fait de stabilité et d’adaptation progressive, et «le temps de l’efficacité », articulé autour d’une performance individuelle et collective toujours à renouveler, quelle « agilité » à inventer, un statut renouvelé ou des statuts? Réponses en vidéo avec l’ANDRHDT !

 

 

Quarante ans de gestion organisée et encadrée, ont constitué un atout de stabilité, de force et de modélisation européenne. Aujourd’hui est-ce toujours un atout ou bien un handicap ? La mobilité, son interconnexion avec les autres fonctions publiques : force ou illusion ?

[Vidéo – Atelier 1] Congrès ANDRHDT 2018 : « Comment maintenir rentabilité et motivation dans l’exécution de l’action publique ? »

visuel-motivation-rentabilite-execution-action-publique-colloque-andrhdt-etoile-mag

Questionner la rentabilité du fonctionnaire est-elle une indécence, un faux semblant ou une vraie  réalité pour le  service public aujourd’hui ? Que met-on derrière les notions de rentabilité, efficacité, adaptabilité et efficience ? Comment le  DRH peut-il répondre et avec quels outils ?

Réponses en vidéo !

 

 

« Maintenir une rentabilité et une motivation constante dans l’exécution de l’action publique? »

 

Face aux évolutions structurelles et technologiques qui bouleversent nos modes de travail d’une part et aux contraintes financières qui pèsent sur les collectivités d’autre part, celles-ci se doivent de questionner leur mode d’organisation, de fonctionnement et l’efficacité du service rendu. La masse salariale variable d’ajustement est placée sous surveillance. Coût du service,  productivité et rentabilité de l’action publique et des agents publics sont interrogés jusqu’aux confins de l’existence du statut. Levons les tabous et osons y répondre.

 

 

Autre article qui pourrait vous intéresser : L’ANDRHDT face à la révolution de l’emploi à vie ! – Congrès des 20 et 21 septembre 2018 à Nantes

Les anciens militaires, une précieuse ressource humaine pour la fonction publique

article-defense-mobilite-militaires-etoile-mag-actualites

En 2017, environ 10 000 militaires accompagnés par Défense Mobilité se sont reconvertis : 80 % dans le secteur privé, et 20 % dans le secteur public. Les raisons sont diverses : fin de contrat, fin de carrière (qui intervient plus tôt que dans le civil)… Sur ces 2000 militaires, 1300 ont rejoint la fonction publique d’Etat, 600 les collectivités territoriales, et une centaine la fonction hospitalière, en tant que fonctionnaire ou contractuel.

Dans ce contexte, l’agence Défense Mobilité, service de la direction des ressources humaines du ministère des Armées, s’occupe de « faciliter la transition professionnelle des militaires ».

Pour pallier à la précarité du statut des militaires (la majorité des militaires sont contractuels), des conseillers spécialisés en transition professionnelle les accompagnent en amont de leur départ : définition du projet, formations, mise en relation avec des recruteurs … Mais aussi mise en œuvre des deux voies dérogatoires (emplois « réservés » et « détachement-intégration ») pour l’accès de « l’état » de militaire à celui de fonctionnaire sans avoir à passer un concours.

 

Militaire, un métier aux multiples compétences

 

Avant tout, l’agence s’attache à promouvoir l’embauche de militaires auprès des recruteurs, et à briser les idées reçues : les reconversions dans la fonction publique ne se font pas que dans la Police, loin de là !

Car dans l’armée, « il existe une palette de métiers très variés, auxquels on ne pense pas d’emblée », explique Emmanuelle Lavergne, adjointe du sous-directeur de la reconversion au ministère des Armées. Les armées disposent en effet de professionnels dans plus de 400 métiers : achats, ressources humaines, finances, logistique, informatique, électricité, mécanique, cuisine, santé… Au-delà de ses compétences techniques, les savoir-être d’un militaire sont précieux pour un employeur : rigueur, ponctualité, adaptabilité, esprit d’équipe….

Un employeur public a deux très bonnes raisons d’embaucher des militaires : leurs compétences, souvent facilement transposables dans la fonction publique, mais aussi la diversité de leurs souhaits d’affectation géographique, qui peut permettre de pourvoir des postes partout en France.

 

Défense Mobilité, l’intermédiaire entre recruteurs et anciens militaires

 

L’agence s’attache donc à mettre en lien recruteurs publics et militaires. Défense Mobilité propose également des formations pour qu’ils comprennent les statuts, les grades, le fonctionnement de la fonction publique. Ainsi ils peuvent présenter un dossier de candidature adapté. L’agence développe la notoriété de son offre de service, en se rapprochant de recruteurs publics ou de réseaux comme Etoile.

De cuisinier militaire à cuisinier dans un établissement dans la fonction publique, il n’y a qu’un pas : c’est ce que permet Défense Mobilité. Elle offre une nouvelle vie civile aux anciens militaires… Qui peuvent ainsi changer de profession, tout en continuant à servir l’intérêt général !

 

 

Pour contacter Défense Mobilité ou pour en savoir plus
www.defense-mobilite.fr

Numéro vert : 0800 64 50 85 pour contacter l’antenne de Défense Mobilité la plus proche

emplois « réservés » : [email protected]
détachement-intégration : [email protected]

 

Julie Desbiolles

« La plus grande difficulté pour les collectivités sera de recruter les compétences dont elles ont besoin » – Olivier Ducrocq

Interview-Olivier-Ducrocq-directeur-general-cdg69-centre-de-gestion-du-rhone-et-de-la-metropole-de-lyon

« Départs massifs à la retraite : risques ou opportunités ? », tel est le titre de votre prochaine conférence pour l’emploi. Que cache cette question ?

La majorité des employeurs identifie les actuels et futurs départs massifs en retraite comme des opportunités. En effet, au regard des contraintes budgétaires, ces départs offrent effectivement l’opportunité de ne pas être tous remplacés. Pour ceux qui le seront, c’est également l’occasion de remplacer des niveaux de salaire de fin de carrière par des niveaux de salaire de début de carrière. Les opportunités sont donc clairement budgétaires. Cependant, les risques qu’entrainent ces départs massifs semblent moins bien identifiés. Les pertes de compétence et d’historique au sein des collectivités vont être importantes et les profils des agents à recruter se feront de plus en plus rares.

 

Le gouvernement va ouvrir prochainement ce vaste chantier des départs à la retraite. Comment les fonctionnaires territoriaux seront-ils pris en compte ?

On n’en sait rien à ce jour, et nous sommes dans l’attente de l’ouverture très prochaine de ce chantier capital du quinquennat par le gouvernement. À titre personnel, je regrette que Jean-Paul Delevoye* ou ses collaborateurs aient réservé une fin de non-recevoir à notre invitation. C’était pour le gouvernement une occasion rêvée de faire de la pédagogie sur ce thème devant les décideurs et hauts fonctionnaires territoriaux de la première région de province. Simplifier et aligner les régimes de retraite est une idée que j’estime intellectuellement très séduisante. Cependant, elle est techniquement redoutable. Par exemple, inclure toutes les primes dans les retraites des fonctionnaires auraient des conséquences importantes en terme de cotisations des employeurs et des agents et en terme de niveau des retraites, tout comme l’alignement de la période retenue pour le calcul de la retraite.

 

Les métiers de la Territoriale se spécialisent. Les collectivités parviennent-elles à trouver les compétences de plus en plus pointues qu’elles cherchent ?

De moins en moins. Le niveau des candidats aux concours est en baisse. Les concours sont devenus trop spécialisés pour tester les connaissances générales des candidats. Et de toute façon, moins de 10 % du recrutement dans la Fonction publique territoriale se fait par concours. Le recours accru au contrat peut-être un bol d’air technique pour les collectivités, mais pas sur le fond. En effet, la plus grande difficulté pour les collectivités locales sera de recruter les compétences dont elles ont besoin. Nous recrutons sur des postes de plus en plus techniques. Le recrutement « social » est en extinction, avec des niveaux de salaire qui sont de moins en moins compétitifs. De plus, la fracture territoriale est importante entre des candidats qui ne souhaitent pas aller travailler en secteur rural et des aires métropolitaines où la concurrence fait rage entre employeurs pour recruter des profils managériaux ou spécialisés.

 

Qui peut s’inscrire à votre conférence régionale de l’emploi et comment ?

Tous les élus et les cadres concernés par le domaine des grandes et moyennes collectivités (communes de plus de 10 000 habitants…) grâce au lien suivant : http://cre.cdg69.fr/

Stéphane Menu

 

* Jean-Paul Delevoye a été nommé Haut commissaire à la réforme des Direretraites en 2017.

 

Le conseil de l’interviewé

« Il est indispensable que nos collectivités soient plus visibles sur le marché de l’emploi  »

Bien évidemment, identifier suffisamment en amont les futurs départs et les reclassements envisagés pour y faire face, ce qui nécessite souvent formation, tutorat ou coaching. Il est aussi indispensable qu’à l’avenir nos collectivités soient plus présentes et visibles sur le marché de l’emploi. Les Centres de gestion ont un rôle important dans ce domaine mais également les partenaires du privé qui doivent démultiplier l’exposition de nos offres d’emploi aux candidats du public mais également du privé.

Les agents territoriaux à l’épreuve de la transition numérique

decryptage-d-etoile-mag-actualites-sur-les-resultats-de-l-etude-du-cnfpt-sur-les-impacts-de-la-transition-numerique-sur-les-collectivites-territoriales

Impact de la transition numérique : une étude menée auprès de neuf collectivités territoriales représentatives

 

Dix ans après le virage digital pris de manière significative par les collectivités, la transition numérique a profondément impacté les organisations, les métiers et le quotidien professionnel des agents territoriaux. Telle est la conclusion d’une étude publiée par le CNFPT en juillet au terme d’une série d’entretiens avec 87 agents choisis au sein de neuf collectivités représentatives.

Dans le détail, l’étude montre que la mise en place d’outils numériques dans les collectivités s’est progressivement traduite par des changements d’organisation. Ils découlent du partage de l’information et de la mutualisation des services chargés du traitement des données. Point positif : La montée en puissance de la e-administration a rendu plus efficients les services à la population, tout en permettant d’en créer de nouveaux. Mais d’un autre côté, la transition numérique a mécaniquement eu des effets sur les personnels. Un redéploiement des effectifs constituant souvent le principal changement provoqué par la digitalisation. Même si à ce jour les services « physiques » et traditionnels restent majoritaires au sein des organisations.

 

La Transition numérique fait apparaître de nouveaux métiers

 

Autre conséquence notable de la transition numérique dans les collectivités : l’apparition de nouveaux métiers générés par la gestion des données et l’administration des outils et des procédures numériques. L’univers territorial s’est ainsi ouvert à des professionnels chargés d’animer des communautés d’usagers (community managers), de piloter la gestion des bases de données (chief data officer) ou encore de définir la stratégie digitale du territoire (chief digital officer). Le CNFPT observe toutefois que « dans un contexte de transition encore partielle et inachevée, l’impact des transitions semble encore limité sur les métiers traditionnels ». En revanche, l’organisme de formation souligne que certains postes occupés par des agents territoriaux semblent « voués à évoluer fortement, voire à disparaître dans leur configuration actuelle ».

 

Les nouvelles technologies peuvent accroître le sentiment d’isolement et de perte de sens chez les agents

 

De fait, le quotidien professionnel des agents se trouve aujourd’hui diversement impacté par les services numériques. Certains personnels estiment que les nouvelles technologies ont entraîné « une valorisation notable de leurs activités avec davantage de responsabilité ou d’expertise ». D’autres affirment que leur fonction s’est appauvrie avec « la multiplication et la répétition des tâches de saisies et de routines informatiques ». Il apparaît, en effet, que si l’e -administration permet de supprimer des activités sans réelle plus-value telle que la manutention, l’archivage ou la reprographie, elle crée aussi, pour certains agents, « de l’isolement et de la perte de sens, en particulier pour ceux qui ont des tâches postées devant les écrans ou pour ceux dont l’activité quotidienne est fractionnée entre plusieurs postes ».

Le CNFPT devrait prochainement compléter son étude sur l’impact de la transition numérique sur les métiers territoriaux par un second volet plus prospectif qui identifiera les changements à venir dans l’organisation des collectivités à partir des enjeux actuels.

 

 

Emmanuelle Quémard

 

Autre article du Mag d’Etoile à lire sur le sujet :

« La dématérialisation révolutionne les organisations internes des communes »

« Agents publics : en 2018, entrez dans le monde des métiers du numérique »

 

 

« Certains métiers ne peuvent se faire toute une vie » – Jean-Pierre Moretti, président du CDG de Loir-et-Cher

visuel-article-interview-etoile-mag-actualites-jp-moretti-president-cdg-loir-et-cher

Comment éviter aux agents d’être confrontés à des situations où seul le curatif leur permet de soulager leurs souffrances ?

 

Avec les réformes territoriales, les réorganisations de services, les contraintes budgétaires, les collectivités territoriales sont entrées dans une période de grands changements et à cela s’ajoutent pour les ressources humaines la prise en compte de l’allongement de la durée de vie au travail, l’usure professionnelle physique et psychologique, le vieillissement des agents ainsi que les situations d’inaptitude. Les collectivités employeurs à travers les élus, les managers et les responsables ressources humaines sont fréquemment confrontées à des situations individuelles difficiles, lorsque les exigences du poste de travail ne sont plus compatibles avec la santé physique ou psychique de l’agent.

Choisis par passion ou parce qu’ils permettent de mettre en pratique une technicité, certains métiers ne peuvent être exercés sur toute la durée d’une carrière. Des postures pénibles ou répétées, des contraintes physiques ou psychiques ne permettent pas d’atteindre l’âge de la retraite sans souffrance. Il convient alors d’anticiper ces facteurs de risques tout en permettant à l’agent d’envisager d’autres métiers au sein de la collectivité ou dans une autre.

 

Quel rôle joue le Centre de Gestion pour alerter les encadrants et les agents ?

 

Le CDG se veut être un centre de ressources et d’expertise pour les élus et les encadrants. Le Pôle Santé au Travail du Centre de Gestion, par son service de médecine préventive, exercé au titre de sa mission facultative, est l’acteur de référence de la prévention au sein des collectivités et Etablissements Publics territoriaux. Il a également pour mission d’aider les agents à préserver leur santé et leur sécurité. Selon la taille et les moyens des collectivités, des leviers peuvent être activés et permettent d’agir et de prévenir certaines problématiques auxquelles elles sont confrontées.

Médecine préventive, accompagnement psychologique, prévention des risques professionnels, conseil en protection sociale et indisponibilité physique, conseil et accompagnement dans l’emploi, contrat groupe d’assurance des risques statutaires sont des missions proposées par le Centre de Gestion pour répondre aux besoins des collectivités qui font face à des exigences réglementaires et de continuité du service public de plus en plus fortes. La prévention résulte de la mobilisation conjuguée de tous les acteurs concernés : autorité territoriale, encadrants, agents, équipe pluridisciplinaire, assistants de prévention, membres des CHSCT (Comité d’Hygiène de Sécurité et des Conditions de Travail), partenaires, organismes de formation…

 

Quel regard portez-vous sur l’absentéisme ?

 

Aujourd’hui, l’absentéisme n’est pas lié à une multiplication des absences mais à un allongement de la durée des arrêts et il apparaît clairement générateur de trois « maux » tant sur le plan humain que sur le plan financier : interruption (coût et remplacement) ; perturbation (du service public) ; surcharge (au profit des agents en poste). Il faut donc agir conjointement sur : le management et la motivation, la gestion des métiers et des compétences, la prévention des inaptitudes, le maintien dans l’emploi et l’aide au reclassement professionnel ou encore la maîtrise de l’employabilité des agents à tous les âges.

Stéphane Menu

 

 

Le conseil de l’interviewé

« Mobilisation générale sur l’absentéisme »

Tous les acteurs doivent se mobiliser pour anticiper et contenir ces risques qui fragilisent les agents et les structures employeurs.