En 2020, j’arrête les mails inutiles !

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Et si sauver la planète commençait par bien utiliser ses mails ? L’idée est à peine exagérée. D’après une étude de l’Ademe en 2011, envoyer un mail d’1 Mo consomme potentiellement 25 watt-heures (soit 25 min d’utilisation d’une ampoule de 60 watts), 7,5 grammes de fer, 6 grammes de pétrole, génère 20 grammes de CO2… Autrement dit : « Sur la base d’une hypothèse de 20 mails par jour et par personne, cela représenterait annuellement les émissions de CO2 équivalentes à plus de 1 000 kilomètres parcourus par voiture », explique l’étude.

 

Quelques règles pour réduire ses mails

 

C’est dans ce contexte que le laboratoire d’innovation de la Préfecture de la Région Sud, le Lab Zéro, a créé la démarche « zéro mail inutile ». L’idée : diffuser outils et techniques pour réduire l’utilisation du mail dans les administrations. Quelques exemples de règles proposées :

  • Avant d’envoyer un mail, se demander si le sujet s’y prête : par exemple, pour les problèmes complexes, privilégier des outils collaboratifs. Le Lab Zéro propose une règle d’or : « Au troisième mail, on s’appelle ? »
  • Bien rédiger ses mails : réduire le contenu, formuler clairement les demandes.
  • Choisir les destinataires de ses mails : le « répondre à tous » est-il toujours adapté ?
  • Trier sa boite mail : se désabonner des newsletters qu’on ne lit pas, utiliser des filtres, supprimer ses mails…

La boîte à outils du Lab Zéro contient des vidéos et fiches pratiques très concrètes. Elle est mise à disposition sur demande à cette adresse.

Moins de mails, plus de bien-être au travail

 

Si ces outils sont simples, leur mise en place questionne l’organisation du travail de manière plus large : comment interagir, quand interagir ? C’est donc aussi un enjeu RH, comme l’explique le Lab zéro : « Un agent passe en moyenne 650 heures par an à gérer sa boîte mail, un cadre est interrompu toutes les deux à huit minutes par des notifications ». Ainsi, réduire ses mails est écologique… Mais éviterait aussi les interruptions inutiles et le stress, qui nuisent à la productivité. Un bon argument à présenter à vos collègues pour adopter ensemble la démarche « zéro mail inutile » en 2020 !

 

Julie Desbiolles

Gestion du stress au travail : 5 conseils pour le combattre !

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1- Qu’est-ce qu’une situation de stress ?

 

Avant toute chose, il est important de repérer une situation de stress pour mieux l’analyser et réagir en fonction.

Un désaccord avec un collaborateur, une récente arrivée à un nouveau poste ou encore une date de rendue très serrée sont d’autant de situations pouvant vous générer du stress et vous déstabiliser. Pas de panique ! Avec un peu de pratique et l’expérience, vous réussirez à surmonter ces situations. De plus, plusieurs réflexes simples à mettre en pratique vous aideront dans la gestion de ces situations capricieuses.

 

2- Analysez la situation et positivez

 

Une situation de stress n’est pas forcément synonyme avec fin du monde ! La plupart du temps, une solution existe ! il faut donc positiver. Dès l’apparition d’une telle situation, prenez du temps pour analyser et relativiser le problème. Quelle erreur ai-je pu commettre ? Quelle peut-être sa gravité ? A qui dois-je en parler ? Autant de questions qui vous aideront à relativiser et étudier au mieux votre problème pour le résoudre efficacement.

 

3- Communiquez

 

Dans une collectivité, le travail en équipe avec vos collaborateurs est monnaie courante. Dès que vous détectez un problème ou une situation sinueuse pouvant mener à mal la réalisation de votre projet, la communication est essentielle ! Grâce à elle, vous pourrez rapidement désamorcer le problème et éviter ainsi l’effet boule de neige. Prenez donc les devants et n’hésitez pas à organiser immédiatement une réunion avec vos collaborateurs pour discuter des freins et problèmes rencontrés.

 

4- L’organisation est la clé

 

Désamorcer des situations de stress, c’est également bien organiser son travail pour les éviter. Ainsi, il sera crucial pour vous d’avoir de la visibilité sur vos projets, vos deadlines et vos objectifs. Mieux votre travail sera cadré, meilleure votre gestion du stress sera ! N’oubliez pas de miser sur la prise de notes et les comptes-rendus de réunions détaillés pour ne rien oublier dans votre quotidien.

De plus, n’hésitez pas à prendre régulièrement des pauses. Qu’elle soit café, cigarette ou bien simple prise d’air frais, le break vous permet d’instaurer une réelle coupure bénéfique pour votre esprit. Rappelez-vous que, pour garder un niveau maximum de concentration, il est conseillé de s’arrêter toutes les 45 minutes !

 

5- L’environnement de travail n’est pas à délaisser !

 

Un excellent moyen de ne pas se laisser surmener dans votre quotidien professionnel est d’organiser sereinement son environnement de travail. Pour se faire, rien de plus simple ! Optez pour un bureau que nous aimons appeler “zen et minimaliste”. Ainsi, il vous sera facile de retrouver chaque papier important ou encore le dernier compte-rendu que vous devez absolument reprendre. Ajoutez à cela une touche de zen (objet personnel, plante, gadget utile à votre vie au bureau) et vous n’aurez plus jamais à voir votre poste comme un endroit déplaisant !

 

Vous l’aurez compris, il est aujourd’hui facile d’être rapidement surmené au travail et d’ainsi, faire face à des situations de stress. Ces différents conseils vous permettront d’organiser efficacement vos journées, d’améliorer votre relation avec vos collaborateurs et de faire de votre bureau votre nid douillet où vous serez le plus productif possible ! Balayez le stress d’un revers de la main et reprenez le contrôle sur votre vie au travail dès maintenant !

Flex-office, tiers-lieux… Fini, le bureau personnel ?

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La mobilité rendue possible par le télétravail ouvre la porte à de nouvelles manières de travailler. Seul de chez soi, avec des collègues dans un tiers-lieu proche de son domicile… Voire dans les locaux de l’administration mais en « flex-office », comme l’a fait le département d’Ile-de-France. C’est-à-dire sans bureau personnel, mais sur un bureau que l’on investit le matin et que l’on quitte le soir.

 

Travail nomade : travail libre ?

 

Sur le principe, le travail nomade paraît multiplier les avantages ; réduction du temps de trajet domicile-travail – et donc de la fatigue et des émissions carbone. Des systèmes comme le flex-office permettraient aussi de réduire les coûts immobiliers de bureaux occupés en moyenne, selon Le Monde, 60% du temps. En terme de management, les open-space sans places attitrées conduiraient les managers, directeurs et employés à collaborer tous ensemble, brisant les silos et aplanissant les hiérarchies…

 

Changer l’aménagement d’un bureau : un projet RH

 

Pourtant, les expériences de travail nomade révèlent qu’il n’est pas toujours synonyme de liberté et de bien-être. Au-delà des difficultés de mise en place (définir qui travaille où, le matériel nécessaire, etc.), des systèmes comme le flex-office combinent les nuisances de l’open-space (interruptions, bruit) avec de nouvelles, décrites dans un article du Monde : dépersonnalisation, manque de lien… Côté managers, diriger des travailleurs physiquement absents ou dispersés fait naître plusieurs craintes. Celles-ci sont listées dans une étude de Malakoff Médéric Humanis : « une difficulté de gestion et d’organisation des collaborateurs », « des échanges plus difficiles entre les collaborateurs », « la perte d’une partie des responsabilités des managers », etc. Le CNFPT propose d’ailleurs depuis peu des formations sur le management à distance, qui montrent l’émergence d’une réflexion sur le management de travailleurs nomades.

Ainsi, comme concluait Johan Theuret lors du colloque La fin du bureau ? de l’Association des DRH des grandes collectivités territoriales : « La fin du bureau n’est sans doute pas pour demain ! ». Mais ce qu’enseignent ces expérimentations, c’est que le réaménagement d’un espace de travail impacte tout le fonctionnement et les relations au sein de la structure. Et qu’il doit donc être pensé avec soin !

 

Julie Desbiolles

Le travail peut-il rendre heureux ?

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Baby-foot, salle de sieste, embauche d’un Chief Happiness Officer… Depuis quelques années, les organisations publiques comme privées rivalisent d’imagination pour apporter amusement et détente sur le lieu de travail ; avec en fond, l’idée qu’un travailleur heureux est un travailleur productif. Mais la notion de bonheur au travail ne va pas forcément de soi !

 

Travail et bonheur, un paradoxe ?

 

Le mot « travail » viendrait du latin « trepalium », qui désigne un instrument de torture : voilà qui annonce la difficulté à faire coexister bonheur et travail. Chez les philosophes grecs, c’est dans l’oisiveté que réside le bonheur, souligne une chronique de France Culture. De son côté, un article de Larousse rappelle que la tradition judéo-chrétienne célèbre le travail… S’il est difficile : « tu gagneras ton pain à la sueur de ton front ». Pourtant, aujourd’hui, le travail tend à ne plus être seulement un « gagne-pain » : une enquête de Luc Rouban, directeur de recherches CNRS-Cevipof  montre que « l’utilité sociale [du] travail, suivie par l’intérêt des tâches accomplies » dépasse la rémunération comme facteur de motivation chez les agents publics.

 

Le bonheur aux philosophes, le bien-être aux DRH

 

Johan Theuret, président de l’association des DRH des grandes collectivités, tranche : pour lui, le bonheur n’est pas l’affaire des DRH. « Le bonheur, c’est un état global, qui repose sur d’autres facteurs que le travail », estime-t-il. Avant d’ajouter : « Par contre, la responsabilité de l’employeur, c’est de travailler sur le bien-être au travail ». Un changement de vocabulaire qui propulse au cœur du métier de DRH, avec des indicateurs et des leviers concrets. « On peut travailler sur ce qui améliore l’environnement : la relation avec la hiérarchie, faire du management bienveillant, s’assurer que les valeurs agents sont conformes aux valeurs portées par l’administration… », énumère-t-il. Pour lui, il faut donc remettre les choses leur place : des couleurs au mur, du yoga et un baby-foot, pourquoi pas… Tant qu’ils ne jouent pas le rôle de vernis pour cacher l’absence d’investissement dans le bien-être des travailleurs.

 

Julie Desbiolles

Cultivez votre « flow » au travail !

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De bonnes conditions de travail peuvent engendrer bien-être, motivation et performance. C’est ce que démontre le concept « flow », théorisé en 1975 par le psychologue Mihaly Csikszentmihalyi après de rigoureuses enquêtes. Il désigne l’état psychologique que l’on éprouve lorsque l’on est complètement absorbé dans la réalisation d’une tâche. Il engendre plaisir et performance. Sachant que le bien-être au travail est la priorité de près de 60% des travailleurs, c’est un concept qui mérite que l’on s’y attarde !

 

Trouver le flow au travail : concentration, autonomie, objectifs

 

D’après Jean Heutte et La Fabrique Spinoza, le « flow » peut émerger au travail si plusieurs critères sont réunis :

 

  • Un environnement propice à la concentration ; pas trop d’interruptions, pas trop de bruit… Le télétravail peut jouer un rôle positif !
  • Une adéquation parfaite entre le poste et les compétences ; sans cet équilibre, l’employé oscille entre anxiété (sentiment de ne pas avoir les compétences suffisantes) et ennui.
  • Une « autonomie dans un cadre toutefois structuré» ; l’individu doit être autonome tout en percevant l’intérêt de sa tâche dans un cadre plus large. Le manager peut notamment mettre en place des objectifs et un feedback réguliers.
  • Le flow est un état psychologique individuel, mais «la dynamique de groupe est essentielle à l’état de flow ; on doit à la fois sentir que le groupe a besoin de nous mais que l’individu a également besoin du groupe», explique Jean Heutte.

 

Le « flow », un cercle vertueux

 

Le concept de « flow » a le mérite de montrer, études à l’appui, que la motivation et le bien-être au travail ne dépendent pas (que) d’une augmentation ou d’un avancement. Mais l’avantage est qu’il se nourrit de lui-même : un ensemble de bonnes conditions favorisent le « flow » de chacun, et le « flow » de chacun améliore le bien-être de tout le monde… Ainsi, employés comme managers, un conseil : cultivez votre « flow » pour contribuer à votre bien-être – et à celui des autres !

 

Julie Desbiolles

10 MOOCS pour bien commencer l’année

10 MOOCS pour bien commencer l’année Profitez de l’énergie de la rentrée pour vous former ! Francophonie, méthodes agiles, orthographe, innovation publique… Voici une sélection de 10 cours en ligne à commencer en septembre. A lire sur Etoile Mag Actualités

Les MOOCS sont des cours en ligne gratuits, proposant des vidéos, textes et activités. Leur avantage : en deux à trois heures par semaine, ils permettent d’acquérir des compétences sur une multitude de sujets… Tout en restant chez soi !

Pour commencer : le MOOC pour apprendre à apprendre

Faire un plan d’apprentissage, se fixer des objectifs, s’évaluer… Si vous avez un projet de changement de carrière, d’auto-formation ou d’examen, ce MOOC est pour vous.
Apprenez à apprendre – MOOC d’Openclassroom – permanent

Améliorer ses écrits : orthographe, style et syntaxe

Qui n’a jamais fait une faute de français dans un mail d’une seule ligne ? En cette rentrée, deux MOOCS proposent d’y remédier : l’un est consacré aux règles basiques d’orthographe, tandis que le second explore avec humour les fautes de syntaxe.
Renforcer ses compétences orthographiques – MOOC de l’Université de Caen Normandie – début : 26 septembre
Fautomaton – À la chasse aux fautoz ! – MOOC de l’Université Libre de Bruxelles – début : 17 septembre

Management : les méthodes agiles

Un chef de projet décortique les fameuses « méthodes agiles » : concept, mise en œuvre, mais aussi notions liées comme le modèle de Tuckman, les personas, le burndown chart…
Initiez-vous à la gestion de projet agile – MOOC d’Openclassroom – permanent

Comment faire un laboratoire d’innovation publique ?

Directement adressé aux agents territoriaux, ce MOOC propose des outils théoriques et pratiques pour monter un laboratoire d’innovation publique.

Comment faire un laboratoire d’innovation publique ? – MOOC de l’Université Sorbonne Paris Cité – début : 6 septembre

Comprendre les ressources humaines

Une trentaine de notions de ressources humaines sont explorées dans ce MOOC : recrutement, formation, e-réputation, marque employeur, motivation…
Les mots de la GRH : fondamentaux – MOOC du Cnam – début : 17 septembre

Culture générale : qu’est-ce que la francophonie ?

Des experts proposent un voyage au cœur de la francophonie et ses enjeux politiques : histoire, géographie, politique…
La Francophonie : essence culturelle, nécessité politique 2018 – MOOC de l’Université Jean Moulin Lyon 3 – début : 26 septembre

Les mutations territoriales : comprendre et agir

Des experts et cadres de la fonction publique analysent les mutations des territoires, et proposent d’échanger sur des projets concrets.
Mutations territoriales : 6 séances pour comprendre et agir – MOOC du CNFPT – début : 24 septembre

Quelle éducation pour demain ?

Des spécialistes, universitaires et experts du champ éducatif réfléchissent aux politiques d’éducation du futur.

Accompagner les transitions éducatives – MOOC de l’Université Sorbonne Paris Cité – début le 24 septembre 2018

Comprendre et mettre en œuvre les Objectifs de Développement Durable

Ce MOOC présente les 17 Objectifs de Développement Durable (ODD), ainsi que des outils et des retours d’expérience. L’objectif : savoir mettre en œuvre les ODD dans l’action locale au quotidien.
Objectifs de Développement Durable – MOOC de l’UVED – début : 3 septembre

Julie Desbiolles

Interruptions au travail : les comprendre et les éviter

Interruptions au travail : les comprendre et les éviter Des études montrent que les interruptions au travail nuisent à la productivité, à la concentration et au bien-être. Voici quelques pistes pour mieux les comprendre… Et les combattre ! A lire sur Etoile Mag Actualités.

Vous êtes à votre bureau, quand un collègue vous interpelle sur un dossier. La discussion terminée, votre téléphone sonne ; vous répondez, tout en consultant une notification de mail… Dans les années 50, l’économiste Sune Carlson estimait que les interruptions au travail survenaient toutes les 20 minutes au travail. La chercheuse Gloria Mark, citée dans un documentaire de Laurence Serfaty, estime que ce temps est passé à 11 minutes.

Or, ces interruptions demandent un effort considérable au cerveau : « Quand vous êtes dans une activité intellectuelle, […] vous gardez pas mal de choses dans […] la mémoire de travail, c’est-à-dire ce que vous avez à l’esprit pour réaliser la tâche. Et tout ça va s’effondrer au moment où vous basculez sur l’autre activité… Il va donc falloir recharger cette mémoire de travail. Ça va avoir un coût, appelé en psychologie « le coût du changement » », explique Jean-Philippe Lachaux, chercheur en neurosciences, dans une émission de France Inter.

Les interruptions font baisser la productivité

Gloria Mark a montré qu’il fallait en moyenne 25 minutes pour revenir à une tâche après interruption. Ainsi, plus de 50 ans après la loi Carlson, le constat reste le même : « Un travail réalisé en continu prend moins de temps et d’énergie qu’un travail réalisé en plusieurs fois ». En observant des pilotes, Stéphane Buffat, médecin militaire interrogé par Laurence Serfaty, a de son côté constaté une augmentation du taux d’erreur en travail multitâches.

Stress et baisse de la concentration

Mais pour Gloria Mark, c’est aussi le travailleur qui souffre : « le prix d’un travail interrompu, [c’est] l’augmentation de la vitesse et du stress ». Elle incrimine notamment le mail : « plus les gens passent du temps sur leur mail, plus ils sont stressés». De manière plus globale, la chercheuse observe une baisse de la capacité de concentration. En effet, le temps d’attention devant un écran est passé de 3 minutes en 2004, à 1 minute 15 en 2012.

Le manque d’attention, phénomène de société

Les interruptions sont à la fois la cause d’une surcharge cognitive, et la conséquence de la fragmentation de l’attention liée aux nouvelles technologies et à l’hyperconnexion. Malgré tout, le chercheur Jean-Philippe Lachaux reste optimiste. Pour lui, la connaissance des mécanismes et la mise en place d’outils aident à reprendre la maîtrise de son attention.

En pratique : 3 conseils pour limiter les interruptions au travail

_ «Travailler en fractionné», soit une tâche après l’autre, suggère Jean-Philippe Lachaux. Des outils peuvent aider : Pomodoro, l’application Quality Time
_ Créer une charte des bonnes pratiques numériques, stipulant « de privilégier la communication directe, de se réserver un temps de déconnexion, d’organiser des plages horaires pour consulter ses mails ou encore de limiter le nombre de mails en copie», propose Focus RH.
_ Améliorer l’environnement et les conditions de travail. Le site Gereso préconise par exemple de réunir les collaborateurs et établir une charte rappelant quelques règles de coexistence dans l’espace de travail.

Julie Desbiolles

5 conseils pour gérer la (sur)charge mentale au bureau

5 conseils pour gérer la surcharge mentale au bureau « On ne peut pas contracter le doigt et le détendre en même temps», rappelle le neurobiologiste Jean-Philippe Lachaux dans l’émission La Tête au Carré. Évident ? Pourtant, c’est cette exigence contradictoire que l’hyperconnexion et le travail multitâches font subir à nos neurones, jusqu’à l'excès de charge mentale. Pour se protéger, deux solutions : s’isoler dans une grotte… Ou utiliser des outils adaptés ! A lire sur Etoile Mag Actualités.

C’est prouvé : la surcharge mentale nuit au travail. Dans un documentaire sur l’hyperconnexion, des chercheurs affirment que le travail multitâches augmente le temps de traitement et les erreurs, que les mails provoquent stress et baisse de productivité, que la capacité d’attention baisse…

Bien gérer sa boite mail

L’ennemi numéro un de la surcharge mentale, c’est le mail. Pour éviter la surcharge d’informations, le MOOC Gérer son temps à l’ère du digital suggère de trier sa boite mail en deux dossiers : « À traiter » et « Archives ». A la réception d’un mail, il est conseillé de faire immédiatement ce qui prend moins de deux minutes, et de planifier le reste. Il est aussi préconisé d’éviter de lire ses mails dès l’arrivée au travail, et de se fixer un nombre limité de consultations quotidiennes. Pour les urgences, le téléphone est plus adapté.

Découper chaque tâche en plusieurs « mini-missions »

Dans le documentaire de Laurence Serfaty, le neurologue Jean-Philippe Lachaux propose de décomposer chaque tâche en plusieurs « mini-missions ». La célèbre méthode GTD de David Allen s’appuie sur cette idée. Pour faire sa to-do list, il existe des applications sur smartphone – mais un bon vieux calepin peut faire l’affaire.

Rester concentré avec la méthode Pomodoro

Pour la concentration, la méthode Pomodoro (« méthode tomate ») est simple et très efficace. Elle consiste à découper le temps de travail en tranches de 25 minutes, entrecoupées de pauses de cinq minutes. Elle peut se mettre en place avec une application comme Brain Focus. Autre outil, l’application Quality Time qui bloque les notifications du smartphone. Plus originale, l’application Coffeetivity reproduit le fond sonore d’un café : d’après certaines études citées par Slate, travailler dans un bruit raisonnable stimulerait la créativité.

Contrer l’effet Zeigarnik pour garder la motivation

En 1927, la psychologue Russe Bluma Zeigarnik avait remarqué que l’humain se souvenait mieux d’une tâche inachevée qu’achevée. C’est l’effet Zeigarnik. Pour le contrer, prendre quelques minutes le soir pour considérer les choses faites ou, comme le propose le site Cadreo, adopter des supports qui gardent la mémoire des tâches achevées.

Faire des pauses… productives !

Dans le documentaire Hyperconnectés : le cerveau en surcharge, le chercheur Francis Eustache souligne l’importance de temps de relâche pour laisser le « réseau par défaut » du cerveau, essentiel à la mémoire, s’activer. Pour faire une pause, plusieurs moyens : sortir, rêvasser… Ou s’accorder quelques minutes de respiration avec une application comme Respirelax.

 

La bonne nouvelle, c’est que les neurones fonctionnent comme des muscles. Ainsi, plus ils seront entraînés, plus le cerveau sera résistant à la surcharge mentale !

Julie Desbiolles

« Bien-faire son travail pour bien être au travail » – Antoine Bonnemain

Interview de Antoine Bonnemain - « Bien-faire son travail pour bien être au travail » A lire sur Etoile Mag. Chercheur au Centre de Recherche sur le Travail et le Développement du CNAM au sein de l’équipe de Psychologie du Travail et Clinique de l’Activité, Antoine Bonnemain intervient à Lille au sein de la direction de la propreté pour analyser le travail avec les agents. Avec une approche clarifiée : le bien-être au travail est conciliable avec les performances de la hiérarchie si et seulement si les critères de qualité du travail peuvent se discuter dans l’organisation.

Vous avez été récemment sollicité par la mairie de Lille pour améliorer les performances au travail des agents de la propreté. En quoi consiste votre intervention ?

Notre travail, au centre de recherche qu’Yves Clot a longtemps dirigé, consiste à analyser le travail au plus près avec les salariés concernés, ici en vue d’engager une réorganisation du service, quand ces derniers sont d’accord avec leur hiérarchie pour que nous agissions de la sorte. Vous citez l’expérience de Lille mais nous travaillons de la même manière avec les salariés de l’usine de Flins de Renault ou encore dans un EPHAD. Pour nous, la question du bien-être au travail est organiquement liée à celle du bien-faire son travail. Les gens se portent naturellement mieux quand ils peuvent agir sur leur travail ; si une machine ne marche pas, il y aura forcément une conséquence pour eux dans le ressenti du travail même si l’identification de la source du mal-être – la machine défectueuse – ne s’imposera pas naturellement. Les salariés sont fatigués de ces dysfonctionnements sur lesquels ils ont le sentiment de ne pas pouvoir agir. Peut-être vont-ils s’habituer à ce défaut récurent de la machine, mais cela aura des conséquences négatives sur leur santé. Tout notre travail consiste à mettre en évidence les problèmes qu’ils rencontrent pour instaurer ensuite avec eux un dialogue constructif avec la hiérarchie.

Comment agissez-vous ?

Je passe du temps avec les salariés. Je dois d’abord me positionner comme chercheur, comme quelqu’un qui va leur permettre de discuter ensemble des problèmes de travail, et non comme celui qui va mettre au point un dispositif déjà discuté avec la direction. On filme les échanges, les manières de travailler. On regarde ensuite les images ensemble qui portent une lumière crue sur les difficultés. C’est la phase de dénaturalisation du problème, d’apparition de quelque chose qui cloche qui n’était pas jusqu’ici pris en compte. Par exemple, les containers qui roulent mal n’étaient pas considérés au départ comme un problème majeur par les agents, « ça fait partie du travail » disaient-ils. Ça l’est devenu à la vue des images et la ville de Lille s’est engagée à les renouveler à l’issu du travail engagé. Nous terminons notre travail avec la mairie de Lille au mois de novembre prochain. Des salariés ont été désignés pour assurer le suivi de la démarche en interne, en accord avec les syndicats, associés dès le début. Ces « référents-métier » ont vocation à inscrire avec la direction et les organisations syndicales un dialogue dans le temps, une fois que l’équipe du Cnam se sera retirée du dispositif. C’est le plus difficile car il ne faut rien lâcher sur les problèmes perçus par les salariés et remontés vers la hiérarchie par les référents-métier : c’est l’installation d’une nouvelle forme de coopération qui reste toujours potentiellement conflictuelle. Il faut que le climat de confiance instauré puisse régulièrement déboucher sur des solutions durables sans que ces dernières apparaissent comme des caprices. Par exemple, chez Renault, à Flins, le dispositif est en place depuis maintenant trois ans.

Performances au travail et bien-vivre son travail sont-ils conciliables ?

Nous constatons chaque jour que les contraintes sur le travail sont de plus en plus fortes sur les salariés, ce qui entraîne une fragilisation de leur santé. On s’abime à développer le sentiment qu’on n’a pas la main sur ce qui nous arrive au travail. Nous ne portons pas de jugement sur la volonté des directions des entreprises d’améliorer leurs performances, ce qui est plutôt un bon point de départ quand on veut les développer. Car performance et santé vont de pair, à conditions que le travail – ce qui est bien ou non, performant ou pas – puisse se discuter de haut en bas de l’organisation, pour décider. Tout cela s’organise et ne va pas de soi. Comment concilier performances et bien-être au travail et donc bien-faire son travail ? C’est à cet endroit que nous proposons des méthodologies qui permettent de redonner du souffle à un dialogue social encore trop souvent désindexé du travail réel dans les organisations contemporaines.

Stéphane Menu

Vie privée / Vie professionnelle, ne pas se fier aux pis-aller

Billet : Vie privée / Vie professionnelle, ne pas se fier aux pis-aller. Un billet à lire sur Etoile Mag Actualités - Alors que les intégristes de la séparation ne jurent que par un mur porteur édifié entre bureau et maison, Laura Venderkam défendait, en 2016, une certaine perméabilité entre les deux univers. Pourquoi pas, en effet, avoir envie d’avoir le choix… Mais à condition d’avoir le choix d’avoir envie.

« Travailler un peu le week-end peut vous procurer une vie plus équilibrée en semaine. » Dans un article de novembre 2016 qui vient de resurgir grâce aux sacs et ressacs de LindekIn, Laura Venderkam, experte de la gestion du temps, défend une certaine porosité entre boulot et dodo. À l’éternelle poursuite d’une deadline que je ne rattrape jamais, la journaliste que je suis pourrait aisément souscrire à cette vision déculpabilisante d’une semaine s’étirant ainsi avec la souplesse du chat devant la cheminée.

Et tant pis si l’aptitude à concilier vie professionnelle et vie personnelle arrive régulièrement en tête des aspirations des salariés. Tant pis si, entre horaires atypiques et mails intempestifs, plus d’un tiers des agents territoriaux ont justement de plus en plus de mal à jongler entre leurs diverses responsabilités. Tant pis si, sous la pression, la plupart des organisations privées et publiques se mettent enfin à travailler ce point majeur de la qualité de vie au travail qui est justement de laisser le travail au travail.

Déculpabiliser les unes ne rend pas les autres moins coupables

Oublions tout cela et laissons donc les entreprises poursuivre leur rythme puisque, « travailler le week-end peut parfois être moins stressant que de ne pas travailler du tout le week-end », comme l’indique Laura Vanderkam, sans sembler s’en étonner. Et, à la limite, oublions même que l’experte se base sur l’expérience de personnes qui gagnent bien leur vie (sic !) pour rédiger ces conseils. Mais, avec la meilleure volonté du monde, peut-on oublier aussi que lesdites personnes sont toutes des femmes qui sacrifient ainsi quelques heures de leurs samedis et/ou dimanches « pour pouvoir partir plus tôt la semaine » et aller, qui « chercher son enfant à la crèche », qui « préparer un dîner »… » Ohé… Cela ne choque personne ??! Déculpabiliser les unes ne rendra jamais les autres moins coupables de leur insolente indifférence.

À quand donc, en effet, une prise en compte réelle des temps des femmes dans les temps de travail, voire – miracle ! – un partage effectif des tâches ?… Pour qu’enfin, Madame Vanderkam, le choix de vos répondantes en soit véritablement un.

Laurence Denès