« C’est la diversité qui permet la performance » – Interview de Virginie Haldric

« C’est la diversité qui permet la performance » - Interview de Virginie Haldric, DGS de la communauté d’agglomération Arles Crau Camargue Montagnette. Femmes, hommes, séniors, juniors, venus de tous les horizons sociaux… Pour Virginie Haldric, il faut rechercher la multiplicité des profils dans une collectivité pour élever son potentiel de performance. A lire sur Etoile Mag Actualités.

En votre qualité de DGS, vous avez toujours veillé à l’égalité femme-homme. Comment les hommes ont réagi à l’évidence de cette mixité des fonctions ?

J’aborde globalement la question des discriminations : celles des genres, oui, mais aussi celles des âges, des origines culturelles, des formations initiales, etc. Toutes les différences au « standard ». Dès lors, chacun peut se sentir positivement concerné par ce thème. Qui plus est, je ne l’aborde pas uniquement sous l’angle des valeurs humaines, même si cela correspond profondément à mes convictions mais aussi et surtout par la plus-value engendrée par cette diversité. En termes générationnels, par exemple, les équipes comprennent très vite que le recrutement de collaborateurs plus âgés que l’habituel créneau 30-45 ans, permet de se donner les moyens de profiter d’une expérience et d’une conception souvent moins compétitrice des relations humaines. A contrario, recruter des très jeunes, c’est s’ouvrir à la légèreté, à l’agilité, à une autre relation au travail. Dans mon dernier poste, j’ai constaté que, dans certaines équipes, on a recruté, massivement, sur des postes de chef de projet, des jeunes femmes de 25-35 ans qui, très naturellement, ont souhaité avoir des enfants ; ce qui, bien évidemment, a profondément perturbé les équipes. Facile de s’appuyer sur cet exemple pour démontrer qu’il faut, dans la constitution des services, travailler sur la diversité qui est un chemin de performance. Chaque manager trouve son compte à être éveillé à ces questions. La DRH, plus encore et le DGS au premier chef.

L’aboutissement de ce processus de rattrapage des inégalités femmes-hommes serait justement de ne plus en parler. Existe-t-il cependant à vos yeux des spécificités de management féminines et d’autres plus masculines ou est-ce que le fait de poser ainsi la question atteste que l’on retombe dans le piège ?

Il est vrai que je suis, comme beaucoup de femmes, très insatisfaite par l’idée de penser que mon recrutement serait, peut-être, le fait d’un quota plutôt que d’un choix… Je préférerais donc que nous n’ayons pas à en passer par ce type de processus. Je crois, bien davantage, à l’empowerment qu’aux quotas. Par ailleurs, je pense que chacun de nous porte en lui des compétences et des qualités qui procèdent plus du féminin ou du masculin. J’ai travaillé avec des femmes tellement dures et exigeantes qu’elles ne constituaient, en aucun cas, des modèles de management féminin. Tout ce qui nous forge est extrêmement complexe : notre genre, nos origines, nos rencontres, notre éducation, notre spiritualité, nos découvertes, etc. Je crois que, bien plus que le genre, ce sont les qualités intrinsèques de la personne et ses potentialités qui peuvent ou pas être adaptées à une situation. Lorsque je recrute, ceci constitue ma grille de lecture privilégiée. Tout le reste, la formation, l’expérience, le carnet d’adresse, peuvent toujours s’acquérir.

A compétences égales, le recrutement d’un DGS féminin est-il plus compliqué que le contraire ?

Il me semble, en tous cas, procéder d’un volontarisme spécifique de la part de l’élu. J’observe que le recruteur a, souvent, une représentation qu’il estime rassurante du candidat qu’il considère comme idéal ! Il y a tellement peu de femmes DGS aujourd’hui qu’en retenir une répond, sans doute, dans l’esprit du maire ou du président, à une forme de prise de risque. Chaque recrutement que j’ai opéré et qui permettait d’accentuer la diversité m’a conduit à devoir démontrer l’intérêt d’oser sortir des schémas classiques.

Stéphane Menu

Le conseil « carrière » de Virginie Haldric

 « Croire que l’on peut vous faire confiance »

 « J’ai eu la chance dans mon parcours de rencontrer des élus, généralement des hommes, qui m’ont fait confiance. Certains autres ont préféré choisir un homme, parfois moins expérimenté et moins formé que moi -voire même illégitime statutairement-, à l’apparence conventionnelle. J’en suis, rétrospectivement ravie car cela m’a donné l’occasion de m’engager pleinement aux côtés de ceux qui ont cru en moi  ».

Gestion de carrière : selon les fonctionnaires, l’administration n’est pas assez à l’écoute

Evolution et gestion de carrière : les fonctionnaires évaluent leur administration. Selon une enquête inédite de la direction interministérielle à la transformation publique, les agents publics jugent « globalement positifs » les rapports entretenus avec leur propre administration, mais estiment néanmoins que celle-ci n'est « pas suffisamment à leur écoute ». A lire sur Etoile Mag Actualités.

Quel regard portent les agents publics sur les démarches administratives qu’ils ont à accomplir dans le cadre de leur vie professionnelle ? C’est à cette question que répond l’enquête inédite que vient de publier la direction interministérielle à la transformation publique (DITP).  Réalisée en décembre 2017 auprès de 3755 agents des trois versants de la fonction publique, cette étude montre que les personnels de l’Etat, des hôpitaux et des collectivités jugent à l’unisson « globalement positifs » les rapports entretenus avec leur administration. En prenant en compte l’ensemble des évènements jalonnant une carrière professionnelle, le « taux moyen de complexité » constaté par les agents publics s’élève à 23%, soit un niveau comparable à celui observé auprès du grand public (21%) et nettement inférieur à celui déclaré par les entreprises (35%). Cette perception, à priori plutôt favorable, cache en réalité des appréciations plus contrastées selon les thèmes évoqués.

Complexité dans la gestion de carrière : mobilité inter-fonction publique, départs…

Si les agents interrogés estiment, en effet, que les formalités du quotidien apparaissent relativement simples (renouvellement de contrat, demande de formation, changement de situation personnelle, congé maternité, arrêt maladie ordinaire…), ils constatent aussi que les démarches peuvent parfois s’avérer beaucoup plus complexes, notamment dans le cas où l’agent est confronté à un grave problème de santé (handicap, longue maladie, accident, maladie professionnelle). Parmi les autres pics de complexité pointés par les répondants, figurent les situations liées à l’évolution et à la gestion des carrières. Au hit-parade des dossiers les plus lourds à mettre en œuvre, les fonctionnaires citent la préparation au départ à la retraite (36%), les changements de poste au sein de la même fonction publique (35%), la mobilité d’une fonction publique à une autre (32%), le départ de la fonction publique (32%), le passage d’un concours ou d’un examen (31%) ou encore la demande d’une mise en disponibilité (31%).

Difficulté à identifier un référent ressources humaines, et lourdeurs administratives

Les principaux griefs soulignés par les agents vis-à-vis de leur administration concernent essentiellement les lourdeurs bureaucratiques dont ils se sentent victimes. Ils citent en particulier la multiplicité des documents à fournir, la surabondance des papiers à remplir, les délais d’attente pour instruire les dossiers, les difficultés à obtenir des documents ou encore le casse-tête pour accéder à certaines informations. Autant de raisons qui incitent 54% des personnels à qualifier l’administration dont ils dépendent de « pas suffisamment à leur écoute ». Un taux qui bondit à 58% pour les agents hospitaliers, les salariés de l’Etat et des collectivités étant un peu moins critiques (53%) vis-à-vis de leurs employeurs. Autre motif d’insatisfaction : la difficulté pour une proportion non négligeable d’agents publics à identifier clairement le « référent ressources humaines » dont ils dépendent. En effet, même si les services RH et du personnel constituent les principaux interlocuteurs des agents (pour la moitié d’entre eux) pour les questions relevant des ressources humaines, seulement 72% d’entre eux sont en mesure de mettre un nom sur la personne qui exerce cette responsabilité au sein de leur administration. Et parmi les personnels qui peuvent identifier ce référent, ils ne sont que 61 % à être entrés en contact avec lui au cours des deux dernières années.

Emmanuelle Quémard

Agents publics : en 2018, entrez dans le monde des métiers du numérique

Agents publics : en 2018, entrez dans le monde du numérique. C'est le projet du moment : la modernisation de l’action publique à l’horizon 2022 et, avec elle, la « transformation numérique ». L'objectif : adapter les infrastructures, proposer de nouveaux services numériques, dématérialiser les démarches... Un « big bang » qui peut paraître angoissant, mais qui ouvre aussi des possibilités d'évolution de carrière pour les curieux des métiers du numérique. Article Etoile Mag Actualités.

2018 : l’année de la cybersécurité et de l’open data

 

La récente cyberattaque contre le gouvernement allemand le montre : la cybersécurité est désormais un enjeu de taille. En 2018, l’ANSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information), comme l’Armée, agrandissent leurs équipes et recrutent des experts en cybersécurité, chargés de surveiller et protéger les réseaux numériques de l’Etat.

2018 est aussi l’année de l’open data. En octobre, les collectivités de plus de 3500 habitants seront dans l’obligation d’ouvrir leurs données au public. C’est là que le data-scientist entre en scène : expert en gestion, analyse et exploitation de données, son métier combine rigueur scientifique et créativité. Dans le public comme dans le privé, il est très recherché. Le rapport 2018 de la Cour des comptes estime que « la France forme 500 data-scientists par an, contre une demande du marché de 5000 à 10000 ».

Méthodes dites « agiles » : Quand « l’esprit start-up » s’invite dans la fonction publique

 

C’est l’un des concepts clés de la « transformation numérique » : l’adoption de méthodes dites « agiles », qui privilégient la collaboration et l’adaptation permanente – tant dans la conduite d’un projet que dans la conception de services tournés vers l’usager. Des expérimentations comme les Entrepreneurs d’Intérêt Général sollicitent des compétences venues des start-up : des managers adeptes de méthodes comme le « design thinking », des ergonomes, des développeurs…

Pénurie de talents dans le numérique : (in)formez-vous !

 

« La difficulté à recruter les compétences est le principal enjeu [du numérique] en 2018 », affirme Syntec Numérique dans son bilan 2017. Le numérique a l’avantage d’adopter tout le monde : du codeur reconverti en quelques mois par une formation professionnelle, à l’expert en cybersécurité titulaire d’un master d’école d’ingénieur.

Pour préparer votre évolution, stimulez votre curiosité : étudiez la version 2016 du référentiel des métiers des SIC dans la fonction publique. Inscrivez-vous à quelques comptes Twitter (@Opendata_fr, @Etalab, @MissionSoNum). Suivez des projets novateurs comme la plateforme de données de la métropole de Rennes. Veillez les offres d’emploi sur Etoile et les formations du CNFPT. Lancez-vous dans des MOOCS sur OpenClassrooms ou Fun-mooc. Consultez les ressources pédagogiques de Opendata Locale

N’hésitez pas non plus à solliciter un bilan de compétences ou un Conseil en évolution professionnelle (CEP). Ces démarches vous aideront à cibler des métiers et des formations… Afin de rendre concrète votre entrée dans le monde encore inexploré du numérique !

Julie Desbiolles

 

« Bien anticiper la fin des détachements des DGS » – Interview de Hélène Guillet

« Bien anticiper la fin des détachements des DGS » - Interview de Hélène Guillet a lire sur Etoile Mag. Adhérente au SNDGCT depuis une quinzaine d’années, Hélène Guillet, Dgs de Vertou (Loire-Atlantique) est secrétaire générale adjointe en charge du réseau Médiation du syndicat. Entretien.

En quoi consiste votre rôle ?

A accompagner les collègues DGS en difficulté. Lorsqu’un détachement touche à sa fin ou qu’il a été annoncé à un collègue, il vaut mieux gérer la situation en amont. Le rôle du SNDGCT est d’autant plus important que de plus en plus de collègues sont confrontés à cette situation. Je pilote le réseau Médiation à l’échelon national en conseil tactique et stratégique auprès de nos représentants locaux. Dans la négociation de fin de détachement avec le maire ou le président, le plus important reste les modalités qui vont être mises en œuvre. Les détachements sur emplois de DGS ou DGA sont généralement de 5 ans, ils peuvent être plus courts. La procédure de fin de détachement est juridiquement encadrée : un entretien préalable puis une information officielle en assemblée délibérante. Les éléments de langage peuvent être négociés entre le président/maire et la personne concernée. Le détachement prend fin le premier jour du troisième mois civil après l’information officielle. La collectivité doit proposer un emploi correspondant au grade du DG en fin de détachement. Ce qui n’est jamais simple pour une petite collectivité. Quand le reclassement n’est pas possible dans la collectivité, il y a ce que l’on appelle une mise en surnombre. Dans tous les cas,  c’est une dégringolade salariale, avec des impacts humains forts.

A partir de quand la situation se tend entre un maire ou un président de collectivités territoriales et son DGS ou DGA, puisque vous vous en occupez aussi ?

Le statut codifie le détachement. Un maire ou un président peut vouloir mettre un terme à ce dernier mais il doit respecter la règle. Le maire est employeur et recruteur mais il faut au minimum un deal de base sur le projet et sa mise en œuvre. Je ne parle pas d’une adhésion politique, mais d’un engagement mutuel et moral, en termes de vision, de fonctionnement de la collectivité, mais aussi sur la place et le rôle des uns et des autres, les modalités de gouvernance, le pilotage. Les Dgs ont la responsabilité de rendre possible le projet politique dans le respect du droit et des procédures comme celles des marchés publics. De fait, le processus de décision est plus long. C’est à cet endroit-là, entre autres, –une nécessité de résultats face à des cadres rigides- que les tensions peuvent naître.

Combien de dossiers de médiation traitez-vous chaque année ?

Sur le plan national, entre 80 et 100 collègues ont besoin de nos avis. Il y a aussi l’activité des représentations territoriales de notre syndicat, qui ne remonte pas jusqu’au national. Environ 140 CV transmis aux cabinets partenaires sur les deux premières années du mandat 2014/2020. Nous avons noué 5 partenariats avec des cabinets de recrutement pour accompagner des collègues en démarche de mobilité. Nous avons signé des conventions avec une quarantaine de centres de gestion et 25 documents similaires avec les Unions des maires. Pour aller au bout de la démarche, nous travaillons aussi avec la MNT pour permettre à des collègues de bénéficier d’un suivi psychologique de 6 séances. Certains d’entre eux vivent en effet des moments très pénibles sur un plan professionnel et personnel et ont besoin de cette aide.

Stéphane Menu

Le conseil « carrière » de Hélène Guillet

 « Rester acteur de sa progression professionnelle  »

 « Je crois qu’il est absolument nécessaire de manager ses mobilités. Ces dernières années, les équipes politiques bougent plus vite. Le temps du DG en place depuis des années et qui entend le demeurer est en passe de disparaître. Les alternances politiques sont de plus en plus intenses, elles répondent aux attentes de renouveau de la population et les DG y sont tout particulièrement exposés. A nous de les prendre en compte  ».

Management : Ça fait peur !

Management : Ça fait peur ! Si la peur est mauvaise conseillère, elle est collègue plus indésirable encore. Aux managers de la licencier sine die. A moins que cela ne leur fasse peur ! A lire sur Etoile Mag Actualités.

Depuis ce matin, la leucosélophobie me tient. La quoi ? La peur de la page blanche, ce mal des plumitifs dont l’inspiration est tellement essoufflée qu’ils finissent eux-mêmes par étouffer ! Aussi, et bien que je sois aussi un tantinet katagélophobe – entendez par là que l’idée d’être ridicule me paralyse plus sûrement que le péché ne pétrifia la femme de Loth – j’ai décidé d’aborder ici la peur au travail. Passons rapidement sur les claustrophobes – dont je suis hélas aussi – contraints de grimper des escaliers aux marches desquelles ils ne rencontreront jamais les climacophobes dont la principale angoisse est justement de descendre celles-ci. En 2014, Le Figaro révélait déjà que deux Français sur trois ont peur d’aller au boulot le matin, peur de la pression hiérarchique pour plus d’un sur quatre, mais aussi peur d’arriver en retard ou peur de leur supérieur pour 20 % d’entre eux. D’après une autre étude – britannique celle-là – plus d’un quart des employés iraient même jusqu’à redouter le téléphone. Mais évidemment l’atychiphobie, ou peur d’échouer, est celle qui (re)tient le plus au bureau, surtout les atélophobes que rien ne terrorise plus que l’imperfection. À l’idée de ne pouvoir assumer sa charge de travail ou de commettre une erreur, tous ceux-là – et ils sont nombreux – ont le ventre plus sûrement noué au bureau que sur le Grand Huit de la Foire du Trône… Or, ces anxiétés finissent évidemment par glacer la dynamique collective. C’est dire donc si les managers ont, une fois de plus, intérêt à créer un environnement rassérénant, résolument fondé sur la bienveillance et le droit à l’erreur. À moins, bien sûr, qu’ils ne souhaitent sciemment faire de la terreur un mode managérial… Mais à leur place, je m’inquiéterais… Car ne serait-ce pas là le symptôme larvé d’une bonne hypégiaphobie, ou peur des responsabilités ?!

Laurence Denès

Initiatives : Les DGS et secrétaires de mairie du Sud-Yvelines main dans la main

Initiatives : Les DGS et secrétaires de mairie du Sud-Yvelines main dans la main Créée en 2016, une amicale réunit les DGS et secrétaires de mairie du Sud-Yvelines. Pour échanger mais aussi pour faire naître des projets concrets. A lire sur Etoile Mag Actualités.

Ils ont besoin de se voir, d’échanger. L’amicale des DGS et des secrétaires de mairie du Sud-Yvelines et de ses environs a été créée le 15 septembre 2016 dans le but d’organiser « toute réunion d’information et de confrontation sur les problèmes professionnels ainsi que de resserrer les liens d’amitié et d’entraide entre ses membres, en dehors de toute préoccupation politique, syndicale, religieuse, selon l’article 2 de ses statuts », explique Patricia Gillot, sa présidente, DGS à la mairie de Saint-Arnoult-en-Yvelines. Plusieurs types s’activités sont proposés. Trois fois par an environ, des journées de travail sont proposées aux adhérents, sur les principaux thèmes d’actualité auxquels Dgs et secrétaires de mairie sont confrontés, comme la mise en oeuvre du principe « silence vaut acceptation », le RIFSEEP, la future norme BIM, les grandes réformes financières (taxe d’habitation, contrats « Cahors », etc. Des réunions sont également organisées, en rangs plus serrés, autour des Dgs des villes de plus de 3 000 habitants. Elles ont lieu une fois par mois et traitent des thématiques du moment (contrats de territoire, Gemapi, etc.). Lors de ces réunions restreintes, deux projets de mutualisation ont même émergé et les élus les ont validés. « Le premier a porté sur la mutualisation d’un marché de fournitures pour les services techniques. Initié autour des villes de Rambouillet et de Saint-Arnoult-en-Yvelines, il a depuis conquis 5 autres villes. Le second projet a permis de réunir 15 villes dans le cadre d’un groupement de commandes en vue d’une consultation pour le marché de balayage mécanique, évitant ainsi à chacune des villes membres d’avoir à constituer son propre cahier des charges. Ces deux marchés ont également permis aux villes de réaliser des économies significatives sur les prix proposés », conclut Patricia Gillot.

Stéphane Menu

Contact : [email protected]

Muté vers l’inconnu : De Martigues à Arles, dans « l’intérêt du service »

Muté vers l’inconnu : De Martigues à Arles, dans « l’intérêt du service » Un facteur ayant des relations tendues avec ses collègues et sa hiérarchie a été muté de Martigues à Arles. Quand « l’intérêt du service » prend la tournure d’une sanction… A lire sur Etoile Mag Actualités.

Spécialisé en droit public, le cabinet Landot observe à la loupe les jurisprudences qui peuvent voir des effets pour les fonctionnaires et leur carrière. Sur le blog du cabinet, maître Guillaume Glénard alerte : « Un fonctionnaire peut être muté d’office sans connaître préalablement son lieu d’affectation ». Il était certes déjà connu que « les fonctionnaires peuvent faire l’objet d’une mutation d’office dans l’intérêt du service ». Or, dans un arrêt du 8 novembre 2017, M. B. c/ La Poste, req. N ° 402103, le Conseil d’Etat a précisé deux points : l’obligation de mettre à même l’agent public de prendre connaissance de son dossier est satisfaite dès lors que celui-ci est averti « en temps utile de l’intention de l’autorité administrative de prendre la mesure en cause » ; d’autre part, et ce point était resté en suspens, « dans le cas où l’agent public fait l’objet d’un déplacement d’office, il doit être regardé comme ayant été mis à même de solliciter la communication de son dossier s’il a été préalablement informé de l’intention de l’administration de le muter dans l’intérêt du service, quand bien même le lieu de sa nouvelle affectation ne lui aurait pas alors été indiqué ». Ce double éclaircissement a été rendu suite à la mésaventure vécue par un facteur en poste à Martigues, muté d’office… à Arles pour « raison de dissensions avec ses collègues et sa hiérarchie ». Le malheureux a découvert sa nouvelle affectation « lorsque la décision lui fut notifiée après consultation de la commission administrative paritaire », précise Maître Glénard. Morale de l’histoire : mieux vaut garder de bonnes relations avec ses collègues de travail que de se réjouir par avance de ne plus les croiser… Mais après tout, Arles est une très jolie ville. Comme Martigues d’ailleurs…

Stéphane Menu

https://blog.landot-avocats.net/2018/02/28/un-fonctionnaire-peut-etre-mute-doffice-sans-connaitre-prealablement-son-lieu-daffectation/

Saine gestion à Besançon : De la contrainte budgétaire au surcroît d’investissement

Saine gestion à Besançon : De la contrainte budgétaire au surcroît d’investissement. A Besançon, le CCAS a lancé un chantier interne de mise à plat de la gestion des équipements. Ce qui lui a permis de mieux investir dans ses priorités… A lire sur Etoile Mag Actualités.

Les bonnes résolutions sont à prendre en début de mandat. « Face à la réduction des moyens accordés aux communes, j’ai demandé à mes équipes de construire le projet social du CCAS de Besançon pour sécuriser la subvention accordée annuellement par la ville. C’était une nécessité, pour dégager le maximum de visibilité », confie Danielle Dard, 1er adjointe au maire et vice-présidente du CCAS. Tout le monde s’est mis au travail pour fixer un horizon concret à 2020. « La singularité de cette démarche, c’est qu’elle part de la contrainte budgétaire pour la transformer en opportunité pour investir dans des politiques sociales que l’on aura définies comme prioritaires », prolonge Nans Mollaret, directeur du CCAS. Pour relever le défi, tout le monde a été associé, des élus à l’encadrement intermédiaire. « Une trentaine d’agents s’est mobilisée en interne pour décliner le projet social du CCAS. Cette réflexion collective a permis de suggérer certaines pistes pour dégager des marges de manœuvre financière », ajoute-t-il. Par exemple, grâce à 500 000 € économisés grâce à des efforts de gestion, le CCAS a pu accélérer sur le projet de construction d’une Maison des services au public qui a vu le jour en début d’année. Ce projet, par l’originalité de son approche, a reçu fin 2017 le prix de l’innovation sociale de l’Unccas dans la catégorie « Finances et organisation du CCAS/CIAS ».

Stéphane Menu

Transparence : Les rendez-vous des élus parisiens publiés sur une plateforme

Brève : Transparence Les rendez-vous des élus parisiens publiés sur une plateforme. La transparence de la vie publique, Anne Hidalgo, maire de Paris, y tient. Depuis le mois de janvier, les élus peuvent publier leurs rencontres avec des lobbyistes sur un site dédié. A lire sur Etoile Mag Actualités.

En novembre 2017, dans un souci de transparence et d’exemplarité, Anne Hidalgo a proposé aux élus du Conseil de Paris d’aller au-delà de la loi Sapin II en offrant la possibilité à l’exécutif municipal et aux maires d’arrondissement de déclarer en ligne leurs rendez-vous avec les représentants d’intérêts relevant du registre de la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP). Concrètement, la loi, qui rentrera en vigueur à partir de juillet 2018, impose aux lobbies de déclarer leurs rendez-vous avec des élus. La ville de Paris a souhaité faire un effort dans le même sens, en permettant aux élus eux-mêmes de déclarer leurs rendez-vous sur une plateforme dédiée et ce dès le début de l’année 2018. L’association Transparency International a accompagné la ville de Paris dans la mise en œuvre de ce nouveau dispositif. Les Parisiens peuvent savoir qui rencontre qui à n’importe quel comment en se rendant sur la plateforme dédiée (1). « Nous sommes convaincus que la transparence est indispensable à l’exercice de la démocratie par les citoyens et permettra de renforcer la crédibilité de l’action publique », salue Mao Peninou, adjoint à la Maire de Paris en charge du fonctionnement du Conseil de Paris, qui a coordonné la mise en place de ce dispositif.

Stéphane Menu

(1) https://transparence.lobby.paris.fr/site-RDV-avec-RI/

«Le vrai big-bang, ce serait la fin des grands corps d’Etat» – Interview de Luc Rouban

Interview de Luc Rouban :« Le vrai big-bang, ce serait la fin des grands corps d’Etat ». Spécialiste de la fonction, le politiste Luc Rouban, chercheur au Cevipof, estime que la révolution annoncée par Emmanuel Macron n’est pas une. A lire sur Etoile Mag Actualités.

A l’annonce de la réflexion autour de la réforme de la fonction publique, vous avez déclaré : « Nous sommes très loin d’une réforme décisive ». Ce n’est pas ce que pensent les syndicats…

Je peux parfaitement entendre l’expression du mécontentement de fond des syndicats. Depuis Nicolas Sarkozy, leurs conditions de travail se sont dégradées et François Hollande est resté sur le même tempo. On l’a vu avec la colère dans les Ehpad ou encore les prisons ; on le verra certainement encore dans les hôpitaux. Le malaise est là et les pouvoirs publics n’y apportent pas vraiment de réponse. Le rendez-vous du 22 mars avec la grève des fonctionnaires sera un bon indicateur de ce malaise. Je dis tout simplement que si le big-bang consiste à favoriser le départ volontaire des fonctionnaires et à recourir plus encore aux contractuels, le terme est inapproprié.

Pour autant, les trois versants de la fonction publique –Etat, territoriale et hospitalière- ont été impactés par les réformes ces dernières années…

Oui c’est un chantier permanent. Et les fonctionnaires ressentent certainement en interne que l’institution ‘fonction publique’ est en déclin. C’est lié au fait que la fonction publique en France, contrairement à d’autres pays, est consubstantiellement liée à une philosophie politique, le solidarisme de Léon Bourgeois, le positivisme ou encore la laïcité. En France, la fonction publique est un rempart contre la marchandisation de l’économie. Ailleurs, ce n’est pas le cas : le fonctionnaire remplit une fonction économique comme un salarié du privé. Et comme l’Europe ne reconnaît pas la fonction publique à la Française, trop protectrice d’intérêts économiques qui devraient être plus ouverts à la logique de marché qui forme l’Adn européen, il y a une crispation autour du modèle philosophique de la fonction publique.

Quelle serait la décision qui serait « décisive » à vos yeux ?

Incontestablement, la suppression des grands corps de l’Etat, de toutes les grandes écoles, la matrice symbolique de toute la hiérarchie de la fonction publique. Le macronisme d’origine était très attaché à cette notion de fluidification des carrières, de méritocratie. Cette évolution permettrait en effet de sortir d’une logique verticale autoritaire pour une fonction publique plus diverse dans son encadrement.

Stéphane Menu

Luc Rouban est directeur de recherches au CNRS et travaille au CEVIPOF depuis 1996 et à Sciences Po depuis 1987. Ses recherches portent principalement sur les transformations du secteur public en Europe et plus particulièrement sur les mutations de la fonction publique et la réforme de l’État.