WEKA et Etoile emploi signent un partenariat inédit avec La Revue des Collectivités Locales !

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Le partenariat stratégique, signé entre Les éditions WEKA et RCL, la Revue Des Collectivités Locales, permettra de servir les trois objectifs suivants :

 

Dynamiser les offres du réseau Etoile sur le marché de l’emploi de la fonction publique.
• Faire bénéficier aux décideurs de la fonction publique d’un savoir-faire complémentaire.
• Partager des contenus éditoriaux experts aux bénéfices de nos abonnés, et internautes.

 

À propos de WEKA :
Maison d’édition spécialisée dans l’information juridique et règlementaire à destination du service public, WEKA est le premier média digital auprès de la fonction publique territoriale.
>> https://www.weka.fr/

 

À propos de la Revue des Collectivité Locales :
La Revue des Collectivités Locales : créée en 1949, elle est le marque média de référence à destination du marché des professionnels de l’équipement des collectivités locales.
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Contact presse :
Editions WEKA
39 boulevard Ornano 93200 Saint-Denis
https://www.weka.fr/
Malika Alkhalfioui : [email protected]

Les lauréats du Prix Territoria 2018 innovent pour améliorer la vie des collectivités

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20 Territoria d’Or, 8 Territoria d’Argent et 11 Territoria de Bronze : le 27 novembre à la remise des Prix Territoria 2018 qui se déroulait à l’Hôtel de Lassay (Assemblée nationale), ce sont 39 collectivités territoriales sur 200 candidatures qui ont été distinguées.

Créé en 1986, ce concours annuel a pour but de « valoriser et diffuser les initiatives des collectivités territoriales, afin qu’elles deviennent les « bonnes pratiques » des territoires ». Les domaines que récompense Territoria sont aussi variés que les activités d’une collectivité : lien social, services aux personnes, transition numérique… Mais aussi initiatives pour améliorer la vie interne à la collectivité.

 

Trois projets RH pour répondre aux enjeux actuels

 

Les trois projets RH récompensés expérimentent des solutions concrètes aux enjeux actuels. La communauté de communes Mad & Moselle, mutualise des secrétaires de mairie pour pallier aux difficultés de recrutement (Prix Territoria Or), la ville de Gargès-les-Gonesse a créé une bourse de recrutement (Prix Territoria Argent)  pour anticiper les départs en retraite, tandis que la Ville de Romans-sur-Isère expérimente la prime indexée sur la satisfaction des usagers et le présentéisme des agents (Prix Territoria Argent).

 

Management, QVT : des projets pour améliorer la vie des collectivités

 

Les deux projets des catégories « Innovation managériale » et « Qualité de vie » se concentrent plutôt sur la vie interne des collectivités. A la Mairie de Poissy, Territoria de Bronze de la catégorie « Qualité de vie », le sport a fait irruption en 2017 dans la vie quotidienne des agents, sous le nom évocateur de Poissy Bien-Être.

Le concept : proposer à tous les agents de passer deux heures hebdomadaires à faire du sport, lors de cours proposés par leurs collègues animateurs sportifs. Après deux ans d’expérimentation, l’initiative est plébiscitée aussi bien par les agents, leurs représentants et la médecine du travail, que par la collectivité, qui souhaite ainsi restaurer un climat social positif et lutter contre l’absentéisme.

De son côté, le Département de l’Isère, Prix Territoria d’Or de la catégorie « Innovation managériale » a le mérite de bousculer les hiérarchies habituelles. Car avec le projet Construisons !, les agents deviennent la source de l’innovation territoriale : ils soumettent leurs idées et, si elles sont validées, ils disposent de moyens humains, matériels et méthodologiques pour les réaliser. L’avantage : booster la créativité des collectivités, mais également lutter contre l’usure professionnelle et développer les compétences des agents – tant dans des domaines d’innovation que dans la gestion de projet.

 

Territoria : la boîte à idées des RH

 

Le Prix Territoria a l’avantage de mettre en valeur des solutions plutôt audacieuses à des problèmes que tous les services de RH connaissent bien : l’absentéisme, l’usure professionnelle, les difficultés de recrutement, l’anticipation des départs en retraite… Un partage d’expérience précieux pour les collectivités !

 

 

Julie Desbiolles

« L’avenir de la fonction publique, c’est nous ! » – Driss Bennis, trésorier de FP21 et directeur d’hôpital

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FP21, pour Fonction Publique du 21e siècle, se définit ainsi : « Le réseau et les outils pour les jeunes agents publics, pour favoriser l’accès au secteur public, engager une réflexion sur son avenir et valoriser les métiers du public sur tout le territoire français ». Les jeunes agents publics sont-ils moins entendus que les plus vieux ?

 

Les jeunes agents publics sont moins entendus, de fait, car ils n’occupent par les postes de décision qui sont occupés par les agents publics seniors. L’idée de FP21 est donc de créer un lieu d’abord d’échanges, de réflexion puis d’expression pour les jeunes agents publics. Ainsi, ces derniers ont leur mot à dire sur la fonction publique de demain, qui sera leur cadre de travail, mais aussi sur le service public de demain, qui dessine la société dans laquelle ils vivront. Ainsi, l’enjeu de l’association est notamment d’arriver à représenter la diversité des opinions et des points de vue que portent les jeunes agents publics. Nous sommes a-partisans, nous ne sommes pas un syndicat, nous n’avons pas un point de vue global à porter.

Chaque membre qui s’exprime, le fait en son nom propre. Je pense que nous répondons à une demande des jeunes agents publics. Nous avons aujourd’hui 300 membres et nous sommes très suivis sur les réseaux sociaux. Mais nous répondons aussi à une attente des agents ou organismes plus seniors de la fonction publique, qui nous invitent de plus en plus régulièrement à venir débattre avec eux de sujets d’actualité. Chaque membre de l’association peut donc exprimer son opinion, en respectant les principes républicains et dans le cadre des valeurs du service public.

 

Il n’existe donc pas de vision « jeune » de la fonction publique ?

 

Il y a autant de visions que de jeunes ! En revanche, il y a une nouveauté du regard et des approches. L’action de FP21 se décline autour de trois axes : favoriser l’égalité d’accès à la fonction publique et améliorer l’accueil des jeunes agents (information et préparation aux concours, modalités d’accès aux emplois publics hors concours, etc.) ; création d’une culture commune trans-fonctions publiques et réflexion sur l’avenir de la fonction publique ; valorisation des métiers et des réalisations des agents publics au quotidien… On veut donc réfléchir à l’avenir qui sera le nôtre et être acteurs de son avènement. On sent bien que la fonction publique, dont l’organisation est issue de l’après-guerre, a changé et change tous les jours.

Beaucoup de colloques ressassent les mêmes discours, notamment sur le management, sur les conditions de travail… On entend de belles paroles mais peu de choses concrètes. Nous voulons identifier les verrous à partir de l’expérience concrète de ces jeunes et les faire sauter, pour adapter la fonction publique à notre époque. Mais chacun d’entre nous doit pouvoir penser ce qu’il a au fond de lui. Adopter des positions communes, c’est exclure des jeunes agents publics qui ne seraient pas d’accord avec nous. Ce n’est pas le but recherché. Le but, c’est que les jeunes soient entendus, quoi qu’ils aient à dire.

 

Comment souhaitez-vous peser dans les débats ?

 

L’avenir de la fonction publique, c’est nous. Il faut donc que l’on puisse dire comment on la conçoit. Les jeunes générations sont aujourd’hui en quête de sens, de mobilité, mais aussi de sécurité. J’aime tenir un langage de vérité. J’occupe des fonctions de conception et de décision profondément marquées par les notions de service public et d’intérêt général, avec engagement ; il m’est facile de donner du sens à mon action et d’en retirer de la satisfaction symbolique, matérielle aussi.

Mais pour les autres ? Pour les personnels occupant des fonctions moins caractérisées en regard du secteur privé, moins rétribuées aussi, comment conçoivent-ils leur engagement ? Dans les cercles de réflexion, on parle beaucoup des cadres, jeunes ou moins jeunes, et de leurs préoccupations, moins des autres qui font aussi vivre le service public au quotidien. Or, nous avons besoin d’une diversité des opinions, des ressentis, pour envisager efficacement l’avenir de la fonction publique. C’est ce que FP21 propose d’apporter au débat public.

 

Stéphane Menu

Les agents des collectivités plus souvent absents, mais majoritairement satisfaits de leur qualité de vie au travail

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Panorama Sofaxis : « qualité de vie au travail et santé des agents »

 

Confrontés aux mutations du secteur public et aux réorganisations qui affectent l’exercice de leurs missions, les personnels territoriaux se déclarent – à une courte majorité – satisfaits de leur qualité de vie au travail. Malgré cela, les chiffres 2017 de l’absentéisme, établis à partir d’un échantillon de 426 000 agents affiliés à la CNRACL et répartis dans 16 300 collectivités,  montrent que la santé des agents des collectivités continue à se dégrader. Tels sont les principaux enseignements du Panorama réalisé par l’assureur Sofaxis.

Avec un taux de 9,8%, l’absentéisme des territoriaux enregistre une nouvelle progression (+3% en un an). Sur dix ans, la hausse des absences a bondi de 33 points. On notera que la durée moyenne d’arrêt a atteint 39 jours  par arrêt en 2017. Dans le détail, les agents ont été absents en moyenne 261 jours pour les risques longs (longue maladie et longue durée), 22 jours pour la maladie ordinaire, 64 jours pour les accidents du travail et 102 jours pour la maternité.

« Ces durées moyennes permettent d’expliquer l’augmentation globale de 33% de la gravité des arrêts depuis 10 ans », observe Pierre Souchon, directeur des services du groupe Sham, auquel appartient l’expert en assurance Sofaxis.

 

La maladie ordinaire, cause de la moitié des absences

 

Ce sont les arrêts pour maladie ordinaire, essentiellement de courte durée, qui ont constitué en 2017 la principale cause d’absentéisme dans les collectivités. A lui seul, ce motif d’absence a représenté près de la moitié (49 %) du taux global d’absentéisme. Il a été déclaré par les trois-quarts des agents absents. Les accidents du travail (service, trajet et maladie professionnelle) ont constitué la seconde cause d’arrêts, 13 % des agents absents en 2017 l’ayant été pour ce motif.

Le baromètre Sofaxis met également l’accent sur la fréquence et l’exposition des agents face au phénomène d’absentéisme. Si l’on a dénombré 72 arrêts pour 100 agents (contre 71 en 2016), l’étude montre que 45 % des personnels – un chiffre relativement stable depuis 2015 – ont été absents au moins une fois dans l’année. Ce chiffre comprend donc 34 % pour maladie ordinaire, 6 % pour accident du travail, 3 % pour longue maladie ou longue durée et 2 % pour maternité.

 

51%  des territoriaux satisfaits de leur qualité de vie au travail

 

En dépit de ces chiffres traduisant une constante évolution des arrêts maladie dans les collectivités (33%  de 2007 à 2017), les agents territoriaux, selon une étude  réalisée auprès de 25 900 d’entre eux, continuent à majoritairement exprimer leur « satisfaction globale » au travail. « Cela fait partie des bonnes surprises de l’enquête », confie Pierre Souchon.

De ce fait, plus de la moitié d’entre eux (51 %) se déclarent satisfaits de leurs conditions de travail, arguant principalement de l’autonomie dont ils disposent, de leur capacité à prendre des initiatives et de leur sentiment d’utilité vis-à-vis du public. A contrario, ils sont 13 % à éprouver une « insatisfaction » dans l’exercice de leur métier. A noter que pour quatre agents sur dix, le niveau de satisfaction a décru au cours des six derniers mois précédant leur participation aux enquêtes.

« Ce n’est pas uniquement la pénibilité des tâches conjuguée au vieillissement global des acteurs qui entre en jeu, mais bien le ressenti d’un manque de vision, de reconnaissance ou de perte de sens», observe l’expert en assurance.

 

Emmanuelle Quémard

« Les collectivités locales ont besoin de Chambres régionales des comptes fortes » – Yves Roquelet, président du syndicat des juridictions financières unifié

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Quels ont été les thèmes centraux abordés lors de votre dernier congrès à Paris ?

 

Les chambres régionales des comptes publient beaucoup de rapports mais leurs magistrats s’expriment rarement sur les moyens d’améliorer l’efficacité et l’utilité de leur métier. A travers notre syndicat, l’ensemble des magistrats a conduit depuis deux ans un gros travail de réflexion dont notre Congrès a été l’aboutissement. Nous partons d’un constat unanime : le bon emploi des deniers publics et sa transparence sont incontournables dans un contexte budgétaire contraint. Or, les autres contrôles d’Etat ont quasiment disparu du fait d’économies budgétaires ou restructurations qui ont prioritairement concerné le contrôle dans les territoires : préfectures, trésoreries, conseils etc.

Les collectivités locales, et notamment les petites et moyennes, ont pourtant besoin d’un accompagnement pour mieux gérer leurs finances qui deviennent de plus en plus contraintes. Elles ont également besoin d’appliquer une réglementation dont la complexité n’a pas été réduite par les politiques successives de simplification administrative. Beaucoup n’ont pas les moyens de missionner des cabinets d’audit dont la connaissance de la gestion publique locale est parfois très variable.

Lors de nos contrôles, nous constatons souvent que nous sommes le dernier rempart, le dernier interlocuteur pour faire corriger une irrégularité, rattraper une gestion hasardeuse ou tout simplement accompagner les élus locaux dans leurs décisions. Notre message est clair : nous souhaitons renforcer et moderniser le niveau local de contrôle du bon emploi de l’argent public, indispensable dans une République décentralisée. Nous pensons que cela va dans le sens de l’histoire. Le Gouvernement a d’ailleurs récemment annoncé qu’il souhaite poursuivre la suppression des contrôles a priori qui pèsent sur l’action publique, pour accroître sa réactivité, et y substituer des contrôles a posteriori.

 

La Cour des Comptes publie pourtant chaque année un rapport sur les finances publiques locales. Elle ne comprend pas ces enjeux ?

 

La Cour des Comptes les perçoit mais adopte une approche très globale. Elle dresse un tableau général, « moyennisé » de la situation financière des collectivités locales et de certaines de leurs politiques. Cet exercice est indispensable au pilotage et à la transparence des finances publiques françaises au sens large mais ne consiste pas à développer une approche différenciée, adaptée aux échelles des territoires. Or, les enjeux des politiques et des services publics sont différents dans une station balnéaire basque, une commune de montagne, un bourg rural de Lozère et une ville défavorisée de la banlieue lilloise. Il est parfois difficile de cerner ces spécificités et leurs contraintes depuis Paris.

La Cour des comptes mobilise 30 à 40% des forces productives des chambres régionales pour contribuer à ses propres travaux, au demeurant selon des processus assez opaques, peu concertés et finalement peu efficients. Autant de moyens qui manquent à nos propres missions programmées après une analyse circonstanciée des enjeux et des risques locaux et adaptés aux réalités des collectivités. Nous avons certes su absorber, à moyens constants depuis 1983, la professionnalisation de la gestion publique locale et les nouvelles missions confiées par le législateur, mais un tel prélèvement de ressources compromet notre capacité à couvrir le territoire et à réagir avec efficience aux risques locaux.

 

Vous avez publié un Livre beige des Chambres régionales des comptes qui formule 5 propositions pour le citoyen et la performance publique. Quel en est son principe essentiel ?

 

La décentralisation est mature, nous devons en tirer les conséquences. La gestion publique locale poursuit deux objectifs : la performance, pour fournir au meilleur coût un service public répondant aux besoins des usagers, et la transparence dès lors que les élus locaux sont politiquement responsables devant les citoyens et contribuables. A défaut, la confiance dans les responsables publics s’érode et la démocratie chancelle. Nos propositions visent à renforcer l’effectivité de nos contrôles et à les ajuster à une configuration des territoires qui a beaucoup évolué.

Nous voulons réformer un système de responsabilité insatisfaisant qui se concentre sur le comptable public et préserve les décideurs qui ne sont pas responsables devant la Cour de discipline budgétaire et financière à raison des fautes de gestion graves ou répétées qu’ils commettent.

A défaut, la répression pénale prend le relais, parfois de façon disproportionnée et engorge les procureurs de la République et les services d’enquête. Les poursuites pénales engagées à l’initiative des chambres régionales ont ainsi doublées en dix ans. Non parce que les décideurs locaux sont moins honnêtes mais parce qu’il n’existe pas de voie intermédiaire, de responsabilité administrative permettant de rétablir la régularité administrative de façon mesurée et constructive.

 

 

Stéphane Menu

Les politiques RH des employeurs publics jugées insatisfaisantes par 76% des agents

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76% des agents des trois versants de la fonction publique se déclarent très insatisfaits de la manière dont leur employeur gère les ressources humaines. Ce verdict sans appel constitue la principale conclusion du deuxième baromètre RH du secteur public publié le 29 octobre 2018 par le cabinet Boston Consulting Group en partenariat avec Acteurs publics. Au-delà de cet indicateur qui ne devrait pas manquer d’interroger les employeurs publics, c’est la hausse du taux d’insatisfaction qui interpelle.

Alors que s’achève la concertation Action publique 2022 dans un climat social tendu, le nombre d’agents qui expriment de fortes critiques sur la gestion des ressources humaines a, en effet, bondi de 33 points en un an. Une explosion du mécontentement que les experts du Boston Consulting Group expliquent par le croisement de deux facteurs : une augmentation forte des attentes des agents combinée à un recul de la qualité perçue des politiques RH. En clair, les personnels expriment de plus en plus précisément leurs besoins en matière de formation, de déroulement des carrières ou de qualité de vie au travail au moment où les directions – corsetées par des budgets réduits- ne trouvent pas les réponses adéquates.

 

La formation et la qualité de vie au travail jugés prioritaires

 

Dans le détail, l’enquête (1) démontre que les personnels de l’Etat, des hôpitaux publics et des collectivités jugent désormais 60 % des leviers RH « importants » ou « très importants ». Et ils appellent implicitement les employeurs à les actionner. Parmi leurs priorités figurent la formation, la qualité de vie au travail, l’anticipation des besoins en emploi, le déroulement des carrières, l’engagement, l’accompagnement des agents en difficulté et l’adaptation aux mutations. Seulement 14 % des agents jugent la qualité des leviers « adéquate » ou « très adéquate », une proportion en nette baisse par rapport à 2017 (-22 %).

 

Attentes différentes selon le sexe

 

L’étude du Boston Consulting Group permet également de comparer les attentes des agents selon leur sexe et le versant de la fonction publique auquel ils sont rattachés. Des attentes RH globalement homogènes, même si le baromètre met en évidence quelques différences selon les panels considérés. Ainsi, si les hommes comme les femmes mettent la formation au sommet de leurs préoccupations, les agents masculins placent l’anticipation des besoins en emplois en seconde position alors que les personnels féminins font de la qualité de vie au travail leur deuxième priorité.

On remarquera, par ailleurs, que les agents territoriaux et ceux de l’Etat plébiscitent la formation, tandis que les salariés des hôpitaux font de la qualité de vie au travail un objectif essentiel. A noter que la mobilité hors de la fonction publique constitue le seul des leviers RH dont la mise en œuvre n’est pas estimée importante par la majorité des répondants…

 

Emmanuelle Quémard

 

 

(1) Etude réalisée en ligne sur la période juillet-septembre 2018 auprès d’un millier d’agents des catégories A et A+ de la fonction publique. Près de la moitié des répondants n’exercent aucune fonction RH ni de direction.

Regards croisés sur l’action publique locale

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Au moment où la confiance entre les collectivités et le gouvernement semble durablement entamée, comme en témoigne l’Appel de Marseille lancé fin septembre 2018 par les associations des maires, des départements et des régions de France, le second baromètre sur l’action publique locale publié par l’Association des administrateurs territoriaux de France (AATF) tombe à pic.

Réalisée par IPSOS, cette étude souligne une nouvelle fois l’attachement des Français aux collectivités locales et leurs inquiétudes face à la constante réduction des moyens octroyés aux services publics de proximité. Mais l’originalité de ce baromètre réside surtout dans le regard croisé porté sur l’évolution de la sphère territoriale par les usagers du service public local et ceux qui le font vivre. L’enquête d’opinion met, en effet, en perspective deux panels : l’un composé d’un échantillon représentatif de 1000 Français, l’autre de 500 fonctionnaires territoriaux. Et la superposition des deux grilles de lecture apporte son lot de confirmations, mais aussi pas mal de surprises !

 

Qualité des prestations du service public détériorées

 

Au rayon des confirmations, il apparaît clairement que les Français accordent une plus large confiance aux collectivités locales (79%) qu’à l’Etat (21 %). Le grand public a, par ailleurs, une bonne opinion des fonctionnaires territoriaux (68%) alors que plus de la moitié des répondants (54%) jugent négativement les fonctionnaires d’Etat. Les Français sont, en outre, satisfaits ou très satisfaits (79%) des services fournis par les collectivités. C’est 5 points de mieux qu’en 2017, même si 41% des personnes interrogées estiment que la qualité des prestations se détériore.

Les fonctionnaires territoriaux sont quant à eux plus sévères. Une majorité d’entre eux (55%) juge que la qualité du service public est en baisse (contre 45% en 2017). A noter que les deux populations sondées expliquent la dégradation du service public par l’insuffisance des dotations financières dont bénéficient les collectivités. Pour 53% des Français, les collectivités locales ne pourront pas remplir leurs nouvelles missions et maintenir le même niveau de prestations sans augmenter les tarifs des services ou augmenter les impôts locaux. Un sentiment encore plus répandu chez les agents territoriaux (72%).

 

Sapeurs-pompiers et infirmières prioritaires

 

Interrogés sur les postes sur lesquels les collectivités devraient dépenser plus, le grand public met en priorité le financement des unités de sapeurs-pompiers  (50%), juste devant la formation des infirmières (49%) et l’accueil de la petite enfance (46%). Pour les personnels territoriaux, ce sont les dépenses en faveur des crèches et de la petite enfance qui arrivent en pole position (56%), suivies de celles destinées aux pompiers (51%) et à la formation des infirmières (50%).

Contrairement à une idée reçue, on remarquera que l’augmentation du soutien financier à la police municipale ne constitue ni une priorité pour l’ensemble des Français (38%), ni pour les fonctionnaires territoriaux (45%). Sur les compétences propres des collectivités, les citoyens réclament que les efforts les plus importants soient réalisés sur la gestion de la voirie et des espaces verts (38%). Quant à eux, les agents publics plébiscitent l’augmentation des moyens pour les cantines et les centres de loisirs (39%).

 

Assouplir le statut de la fonction publique

 

Questionnés sur l’évolution du statut de la fonction publique, les fonctionnaires territoriaux (58 %) et les Français (56 %) sont majoritairement favorables à un assouplissement des textes. Seuls 6 % des agents des collectivités et 23 % du grand public souhaitent que le statut soit supprimé. A contrario, 36 % des fonctionnaires territoriaux et 21 % des Français voudraient le conserver sans le modifier. Les deux populations questionnées par IPSOS approuvent l’idée de la mobilité entre les différents types de fonction publique (83 % auprès de ces deux cibles). Elles approuvent également l’ouverture de la haute fonction publique à des hommes et des femmes issus d’autres horizons (respectivement 80 % et 82 %).

Autre idée battue en brèche par le baromètre de l’AATF : les fonctionnaires territoriaux se déclarent ouverts à l’arrivée de cadres du privé (77 %). Cependant, ils exigent que cette ouverture se fasse dans des conditions strictes et limitées. De la même manière, le personnel des collectivités se déclare favorable à l’alignement des régimes de retraite entre public et privé (55%). Et là encore, c’est une idée toute faite qui s’écroule.

 

 

Emmanuelle Quémard

 

Les enjambements entre la fonction publique d’Etat, la Territoriale et le privé peuvent être bénéfiques – Jules Nyssen

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Vous avez pris vos nouvelles fonctions le 1er octobre. Votre parcours témoigne qu’entre la fonction publique d’Etat, la Territoriale et le privé, les enjambements peuvent être bénéfiques…

C’est même un projet de vie professionnelle pour moi. J’ai adoré être, juste avant Régions de France, directeur de la délégation Hauts-de-France Pas de Calais du CNFPT. Je me suis énormément investi en tant que prof d’université en économie. Je ne garde que de bons souvenirs de mon passage en Région Paca ou à la mairie de Montpellier. Le confort eut été pour moi de rester prof mais j’ai décidé d’entrer dans la Territoriale parce que j’étais convaincu qu’il s’agissait de la bonne échelle pour agir concrètement. Et je ne le regrette pas…

 

Ce discours est rarement tenu par les hauts fonctionnaires de l’Etat…

C’est non seulement dommage au regard de l’évidente augmentation du niveau de qualification des fonctionnaires territoriaux mais ça l’est également du fait qu’aucune collectivité ne doit prendre le dessus sur une autre. Lors du dernier congrès de Régions de France, l’ADF (Départements) et l’AMF (communes) ont laissé avec Régions de France l’appel de Marseille pour réclamer une meilleure prise en considération de ces trois échelons, qui fonctionnent harmonieusement sur les territoires où l’Etat leur fait confiance. Il faut retrouver ces valeurs inhérentes au mouvement émancipateur de la décentralisation voulue par Gaston Defferre.

 

Quelles étaient ces valeurs de la décentralisation ?

Gaston Defferre a envisagé la décentralisation pour des rapports équilibrés entre les territoires et l’administration centrale. Chaque collectivité doit trouver son autonomie, c’est le sens de la décentralisation et le seul moyen de la faire vivre. Il existe une contradiction entre le discours de campagne d’Emmanuel Macron, désireux de faire confiance aux collectivités, de leur laisser la main sur certains dossiers, et cette gestion très verticalisée de l’Etat, le retrait de la compétence apprentissage aux Régions sans la moindre concertation en est l’illustration.

L’exemple de la Conférence des Territoires en est un autre, avec un Etat qui arrive en tribune avec des projets déjà ficelés. Mais je ne désespère pas. Je pense qu’il est toujours possible de renouer les fils du dialogue car l’Etat sait au fond de lui-même que la décentralisation, c’est la modernité démocratique. Regardez le rôle que jouent, et vont de plus en plus jouer, les collectivités dans la transition écologique… C’est une évidence qui mérite pourtant d’être rabâchée : le terrain est le point d’ancrage des réalités que vivent nos concitoyens…

 

Stéphane Menu

 

 

Le conseil de l’interviewé
« Sortir des sentiers battus »

« J’aime la mobilité, entre fonctions publiques, entre privé et public. J’ai été auprès de l’agence d’architecture de Jean Nouvel, par exemple. Sortir des sentiers battus est un enrichissement permanent ».