Gestion de carrière : selon les fonctionnaires, l’administration n’est pas assez à l’écoute

Quel regard portent les agents publics sur les démarches administratives qu’ils ont à accomplir dans le cadre de leur vie professionnelle ? C’est à cette question que répond l’enquête inédite que vient de publier la direction interministérielle à la transformation publique (DITP).  Réalisée en décembre 2017 auprès de 3755 agents des trois versants de la fonction publique, cette étude montre que les personnels de l’Etat, des hôpitaux et des collectivités jugent à l’unisson « globalement positifs » les rapports entretenus avec leur administration. En prenant en compte l’ensemble des évènements jalonnant une carrière professionnelle, le « taux moyen de complexité » constaté par les agents publics s’élève à 23%, soit un niveau comparable à celui observé auprès du grand public (21%) et nettement inférieur à celui déclaré par les entreprises (35%). Cette perception, à priori plutôt favorable, cache en réalité des appréciations plus contrastées selon les thèmes évoqués.

Complexité dans la gestion de carrière : mobilité inter-fonction publique, départs…

Si les agents interrogés estiment, en effet, que les formalités du quotidien apparaissent relativement simples (renouvellement de contrat, demande de formation, changement de situation personnelle, congé maternité, arrêt maladie ordinaire…), ils constatent aussi que les démarches peuvent parfois s’avérer beaucoup plus complexes, notamment dans le cas où l’agent est confronté à un grave problème de santé (handicap, longue maladie, accident, maladie professionnelle). Parmi les autres pics de complexité pointés par les répondants, figurent les situations liées à l’évolution et à la gestion des carrières. Au hit-parade des dossiers les plus lourds à mettre en œuvre, les fonctionnaires citent la préparation au départ à la retraite (36%), les changements de poste au sein de la même fonction publique (35%), la mobilité d’une fonction publique à une autre (32%), le départ de la fonction publique (32%), le passage d’un concours ou d’un examen (31%) ou encore la demande d’une mise en disponibilité (31%).

Difficulté à identifier un référent ressources humaines, et lourdeurs administratives

Les principaux griefs soulignés par les agents vis-à-vis de leur administration concernent essentiellement les lourdeurs bureaucratiques dont ils se sentent victimes. Ils citent en particulier la multiplicité des documents à fournir, la surabondance des papiers à remplir, les délais d’attente pour instruire les dossiers, les difficultés à obtenir des documents ou encore le casse-tête pour accéder à certaines informations. Autant de raisons qui incitent 54% des personnels à qualifier l’administration dont ils dépendent de « pas suffisamment à leur écoute ». Un taux qui bondit à 58% pour les agents hospitaliers, les salariés de l’Etat et des collectivités étant un peu moins critiques (53%) vis-à-vis de leurs employeurs. Autre motif d’insatisfaction : la difficulté pour une proportion non négligeable d’agents publics à identifier clairement le « référent ressources humaines » dont ils dépendent. En effet, même si les services RH et du personnel constituent les principaux interlocuteurs des agents (pour la moitié d’entre eux) pour les questions relevant des ressources humaines, seulement 72% d’entre eux sont en mesure de mettre un nom sur la personne qui exerce cette responsabilité au sein de leur administration. Et parmi les personnels qui peuvent identifier ce référent, ils ne sont que 61 % à être entrés en contact avec lui au cours des deux dernières années.

Emmanuelle Quémard

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *