« Améliorer à la fois l’accueil et les conditions de travail des agents » – Interview de Christian Sautier

« Améliorer à la fois l’accueil et les conditions de travail des agents » Distinguée par le trophée Afnor de la relation aux usagers, la ville d’Auxerre a fait (aussi) de l’amélioration de l’accueil public un exercice audacieux de management interne. Et les 40 agents impliqués apprécient ce nouveau cadre de travail. A lire sur Etoile Mag Actualités.

Vous avez reçu fin 2017 le trophée Afnor de la relation aux usagers. En quoi cette distinction est-elle révélatrice des efforts réalisés en interne pour mieux accueillir le public ?

Reprenez l’intitulé de mon poste ! Directeur de la communication mais aussi de l’accueil public, qu’il soit physique, dématérialisé ou téléphonique. Nous avons créé un guichet unique, puisqu’il s’agissait d’un engagement de campagne du maire (Ndlr, Guy Férez). Cette dynamique a été rendue possible par Claude Sauvé, Dgs de la ville lors du premier mandat du maire et qui a été rappelé au même poste pour le troisième mandat de ce dernier. Entre temps, il avait mis en place à Pessac (Gironde) un dispositif similaire à celui d’Auxerre. L’objectif politique central et donc la commande qui nous a été faite était simple : repartir de l’usager. Ce dernier change, paie en ligne ses achats, intervient sur les réseaux sociaux. Il revenait à l’administration publique de se mettre en phase avec lui. Mais dans le cadre d’un gagnant-gagnant avec le personnel…

C’est-à-dire ?

Le message que nous avons passé aux agents était clair : si la relation aux usagers doit s’améliorer, vos conditions de travail doivent suivre… De la réfection des locaux, avec un gain de place et donc de fonctionnalité jusqu’au recours à une consultante Afnor qui, une fois par mois pendant un an et demi, est venue nous conseiller sur le meilleur moyen de décrocher le label « Qualiville » de l’organisme certificateur, nous avons mis tout en œuvre pour y arriver. Par exemple, un des critères était qu’un usager en quête d’information ne devait pas attendre plus d’un quart d’heure pour l’obtenir. 95 % des demandes entrent désormais dans cette fourchette. Ensuite, nous avons structuré cet accueil comme un service à part entière, composé d’une quarantaine d’agents, avec des détachements d’agents venus d’autres services sur des domaines plus experts. Exemple : une demande généraliste arrive, la majorité des agents peut y répondre. Si elle est plus pointue, un agent du funéraire, des finances, de l’urbanisme, etc., prend le relais. Ce service a donc été conçu physiquement comme complètement transverse.

Comment, en interne, les agents ont été formés ?

Il a fallu admettre et intégrer la double détente de l’accueil : le front et le back office… Le traitement administratif, en back office, est tout aussi important. Quand on s’engage à fournir au notaire les renseignements qu’il demande en moins d’une semaine pour certifier une opération immobilière, le travail administratif doit être aussi performant que la qualité de l’accueil. Il ne sert à rien de bien accueillir pour mal servir. Nous avons aussi élargi les plages horaires. Le mercredi, le public est reçu de 10h30 à 19h, ce qui correspond mieux au vécu professionnel des citoyens. Enfin, nous avons mis au point des fiches de procédure, 45 précisément, pour que toutes les réponses soient uniformément adaptées aux demandes. Dernier point capital, nous avons travaillé sur les prestations « famille » sur le site internet. En 2014, 3 % des familles payaient en ligne les prestations familiales (crèches, activités périscolaires, etc.). Nous sommes passés à 60 % des prestations payées en ligne. Si nous perdons moins de temps à recevoir les gens pour ce type de services, nous en aurons plus pour être à l’écoute de cas plus difficiles. C’est une question de bon sens.

Stéphane Menu

Le conseil « carrière » de Christian Sautier

« Faire partager les valeurs du service public »

« A tous mes collègues encadrants, je les invite à prendre le temps de partager en interne les valeurs du service public. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les agents y sont très sensibles et aiment s’engager dans leur métier pour rendre… service public ».

Les Français favorables à une réforme de la fonction publique mais partagés sur la réduction du nombre de fonctionnaires

Les Français favorables à une réforme de la fonction publique mais partagés sur la réduction du nombre de fonctionnaires. Un sondage Harris Interactive pour LCP livre des enseignements inédits sur la manière dont les Français perçoivent les réformes annoncées dans la fonction publique notamment en matière de retraite, de rémunération, d'effectifs et de mobilité public-privé. A lire sur Etoile Mag Actualités.

Quel regard portent les Français sur la fonction publique et sur les fonctionnaires ? Comment jugent-ils le projet de réforme annoncé par le Premier ministre le 1er février 2018 lors du premier comité interministériel de la  transformation publique ? C’est à ces deux questions que répond un récent sondage signé Harris Interactive pour LCP (La Chaîne Parlementaire). Premier enseignement de cette intéressante enquête réalisée en ligne les 4 et 5 avril 2018 auprès d’un échantillon de 1063 personnes : la sphère publique continue d’avoir globalement bonne presse, malgré les tensions sociales apparues ces dernières semaines. Une nette majorité de répondants déclarent, en effet, avoir une opinion « plutôt positive » à l’égard de la fonction publique (64%), des services publics (63%) et des fonctionnaires (62%). Reste que l’image de la fonction publique apparaît nettement plus clivée selon que les personnes interrogées sont issues du secteur privé ou du secteur public. Ainsi, seulement 55% des Français travaillant dans le privé déclarent avoir une « bonne opinion » de la fonction publique, une proportion qui atteint 81% chez ceux qui occupent un emploi dans le secteur public. Même hiatus dans la manière d’apprécier les fonctionnaires. Dans le privé, 52% des répondants affirment en avoir une bonne opinion, alors que dans le public, ce pourcentage grimpe à 82%.

Éternel clivage public/privé

Ce clivage se retrouve lorsqu’il s’agit de qualifier la fonction publique. Pour 74% des Français exerçant leur activité professionnelle dans le privé, elle est « trop coûteuse » et les agents publics sont perçus comme des « privilégiés ». Perception radicalement différente chez les répondants occupant un emploi public, puisque 80% d’entre eux jugent la fonction publique « compétente » (contre 53% chez les actifs du privé), 74% la trouvent « soucieuse de l’intérêt général » (seulement 45% partagent cette opinion dans le privé), tandis que 73% des sondés estiment qu’elle « sait répondre aux besoins des usagers » (44% pour ceux du privé). Concernant « l’efficacité » de la fonction publique, elle est reconnue par 62% des Français travaillant dans le public, alors qu’à peine 34% des personnes évoluant dans le privé lui reconnaissent cette qualité.

Face au projet de réforme de la fonction publique porté par le gouvernement, les personnes interrogées par Harris Interactive se déclarent spontanément favorables aux chantiers mis à l’ordre du jour par l’exécutif. Une majorité considère que la réforme est « bonne » et « nécessaire ». Mais là encore, la perception diverge selon l’appartenance professionnelle des sondés. Dans le privé, on met en avant la « nécessité » de cette réforme, en pointant les supposés « privilèges » des fonctionnaires. A l’inverse, les actifs du secteur public jugent d’abord les modifications à venir à l’aune de la suppression des moyens et de l’impact sur les salaires et les retraites.

Consensus sur la mobilité

Parmi les différents items de la réforme testés par Harris, certains recueillent un assentiment assez net chez les Français. La mobilité entre fonction publique et secteur privé au cours d’une carrière apparaît notamment comme un sujet faisant consensus dans le privé comme dans le public. Globalement, 84% des répondants se déclarent favorables à cette mesure.

D’autres points de la réforme sont plus diversement appréciés. Les sondés appartenant au secteur privé se montrent, par exemple, les plus favorables (82%) à l’alignement des régimes de retraites de la fonction publique sur ceux du privé. Il en va de même pour le développement du recrutement de contractuels dans la fonction publique (75%), la rémunération au mérite pour les fonctionnaires (74%) et la fin de « l’emploi à vie » (74%). Autant de mesures qui provoquent plus de réticences dans le public, même si dans cette sphère professionnelle on approuve massivement (81%) le principe d’une augmentation de la rémunération des fonctionnaires. Enfin, les Français apparaissent très divisés sur le principe de la réduction du nombre de fonctionnaires, seulement 54% d’entre eux déclarant y être favorables. D’ailleurs, quel que soit le secteur d’appartenance des personnes interrogées, certaines catégories d’agents publics apparaissent comme devant être épargnées par les compressions d’effectifs :  les agents hospitaliers (86% des Français estimant qu’il en faudrait plus), les policiers (71%) et les enseignants (66%).

Emmanuelle Quémard

Fabrique du changement 2018 – Etoile

Fabrique du changement 2018 - A lire sur Etoile Mag Actualités. Un salarié passerait en moyenne 3 semaines par an en réunion, plus du double pour les cadres et 75% d’entre eux déclarent y perdre du temps *. 44% des salariés souffrent de charge mentale, 24 % seraient en hyperstress et 3, 2 millions de travailleurs, soit plus de 12% de la population active française, serait sous la menace d'un burn-out ** …

Mais les études sont formelles : 31% des salariés sont plus productifs s’ils sont heureux au travail et 80% d’entre eux pensent qu’on travaillera différemment dans 10 ans***. Il n’en fallait pas plus à la Tribu du Changement pour vous embarquer vers une nouvelle édition de la Fabrique du Changement !

Ils/elles sont facilitateurs, comédiens, formateurs, coachs, animateurs, photographes, graphistes, professionnels de la concertation, de l’évènementiel, du travail collaboratif et du numérique. Les membres de la Tribu diffusent la culture du collectif et de l’innovation sociale grâce à des compétences variées et des techniques ingénieuses basées avant tout sur l’intelligence collective.

Acteurs locaux de l’accompagnement au changement, ils organisent cette année la 3ème édition de la Fabrique Bordelaise. Le 15 mai prochain, la Tribu vous donne rendez-vous au parc l’Ermitage-Compostelle du Bouscat. Pour ne pas devoir attendre 10 ans pour être plus heureux au travail « Je change, nous changeons » sera le leitmotiv de cette journée !

Méthodes agiles, mindmapping, management participatif, intelligence collective, développement personnel, qualité de vie au travail, facilitation graphique (sans PowerPoint !) : près de 100 ateliers permettront à tous de planifier une journée de découvertes sur-mesure. Chacun expérimentera les solutions proposées et partagera une expérience incroyable avec près de 400 participants ! Venez vivre une journée d’ateliers, de moments conviviaux et d’inspiration collectifs autour du concept du changement conduits par 60 animateurs. Partez à la découverte d’outils concrets à déployer avec vos équipes pour changer de regard et innover. Expérimentez des méthodes inédites, des solutions alternatives et des bonnes pratiques astucieuses. Découvrez comment développer la confiance de vos collaborateurs, booster la créativité et favoriser l’autonomie de chacun pour mener de nouveaux projets.

Le changement n’est pas une destination à atteindre, c’est un voyage à vivre, la Tribu du Changement sera votre guide le 15 mai, et au-delà !

Inscrivez-vous dès aujourd’hui seul ou en équipe sur le site https://www.lafabriqueduchangement.events/bordeaux-2/  Et faites partie des 100% des participants qui se disent si « Je change, nous changeons » !

Karine Turcin – La Fabrique du changement

Source : *Ifop mars 2016**Ipsos décémbre 2017 *** Stimulus juin 2017

Médiation préalable dans les Centres de gestion « Le décret n’insiste pas assez sur le principe de confidentialité » – Interview de Guillaume Glénard

Médiation préalable dans les Centres de gestion « Le décret n’insiste pas assez sur le principe de confidentialité » - Interview de Guillaume Glénard. Dans les contentieux sociaux et de fonction publique, certains recours devant le juge devront désormais obligatoirement être précédés d’une médiation, assurée notamment par les Centres de gestion de la Fonction publique territoriale. L’expérimentation a débuté le 1er avril et s’achèvera le 18 novembre 2020. Le gouvernement décidera dès lors d’y donner suite… ou pas. Décryptage avec Guillaume Glénard, avocat associé au cabinet Landot. Dans les contentieux sociaux et de fonction publique, certains recours devant le juge devront désormais obligatoirement être précédés d’une médiation, assurée notamment par les Centres de gestion de la Fonction publique territoriale. L’expérimentation a débuté le 1er avril et s’achèvera le 18 novembre 2020. Le gouvernement décidera dès lors d’y donner suite… ou pas. A lire sur Etoile Mag Actualités.

Le décret sur la médiation préalable de médiation vient de paraître. Vous paraît-il suffisamment précis pour permettre aux centres de gestion de répondre à ce défi ?

Le décret du 16 février 2018 me paraît suffisamment précis sur le plan de la procédure. Il précise en effet bien à quel moment et comment la médiation doit être engagée et les conséquences du déroulement de celle-ci sur la procédure contentieuse. De même, les catégories d’agents et les types de décisions qui sont concernés par la médiation sont bien précisés, de sorte que le périmètre d’intervention des centres de gestion ne devrait pas soulever trop de difficultés d’interprétation. En revanche, deux points auraient pu, sinon dû, être détaillés. Le premier est celui du délai dans lequel les centres de gestion devront proposer une solution. Aucune indication n’est donnée. Il est donc à craindre que si des moyens suffisants ne sont pas prévus, les centres de gestion ne puissent agir dans des délais raisonnables. Le deuxième point, est celui de la façon dont la médiation va se dérouler concrètement. Le décret n’en dit rien. Certes, on peut supposer que les centres de gestion appliqueront les grands principes juridiques tel celui du contradictoire, mais il aurait été préférable de le préciser. Plus encore, il aurait été indispensable d’indiquer, tout comme le code de justice administrative le prévoit pour la médiation facultative à l’initiative des parties ou du juge, que les échanges soient soumis au principe de confidentialité. Car c’est là une condition du succès de la médiation qui suppose que les parties puissent reconnaître leurs torts sans craindre que leurs propos soient utilisés contre elles devant le tribunal administration en cas d’échec de la médiation.

A-t-on une idée de l’identité physique de la personne physique qui assurera cette médiation dans les CDG ? En aura-t-elle les compétences ? Le recours à un avocat sera-t-il indispensable pour que l’expérimentation soit couronnée de succès ?

Le décret est muet sur ce point. Il appartiendra donc à chaque centre de gestion de désigner le médiateur. On peut toutefois espérer que leur choix se portera sur une personne compétente en droit de la fonction publique.

Quant à la présence d’un avocat, bien que là encore le texte n’en dise mot, je ne vois pas comment elle pourrait être écartée dès lors qu’une partie demande à être assistée. Le principe général des droits de la défense me semble constituer un fondement suffisant à cet égard.

Est-on certain que l’impartialité du médiateur est garantie ? Qu’est-ce qui la conforte dans le décret ?

Le décret ne fournit aucune garantie que le médiateur sera impartial. Toutefois, on imagine mal qu’un médiateur se conduise de manière partiale. Une telle attitude serait tout à fait contreproductive car elle signerait à coup sûr l’échec de la médiation, puisque la partie lésée n’aurait d’autre alternative que de faire trancher le litige par le tribunal administratif.

Stéphane Menu

« Bien anticiper la fin des détachements des DGS » – Interview de Hélène Guillet

« Bien anticiper la fin des détachements des DGS » - Interview de Hélène Guillet a lire sur Etoile Mag. Adhérente au SNDGCT depuis une quinzaine d’années, Hélène Guillet, Dgs de Vertou (Loire-Atlantique) est secrétaire générale adjointe en charge du réseau Médiation du syndicat. Entretien.

En quoi consiste votre rôle ?

A accompagner les collègues DGS en difficulté. Lorsqu’un détachement touche à sa fin ou qu’il a été annoncé à un collègue, il vaut mieux gérer la situation en amont. Le rôle du SNDGCT est d’autant plus important que de plus en plus de collègues sont confrontés à cette situation. Je pilote le réseau Médiation à l’échelon national en conseil tactique et stratégique auprès de nos représentants locaux. Dans la négociation de fin de détachement avec le maire ou le président, le plus important reste les modalités qui vont être mises en œuvre. Les détachements sur emplois de DGS ou DGA sont généralement de 5 ans, ils peuvent être plus courts. La procédure de fin de détachement est juridiquement encadrée : un entretien préalable puis une information officielle en assemblée délibérante. Les éléments de langage peuvent être négociés entre le président/maire et la personne concernée. Le détachement prend fin le premier jour du troisième mois civil après l’information officielle. La collectivité doit proposer un emploi correspondant au grade du DG en fin de détachement. Ce qui n’est jamais simple pour une petite collectivité. Quand le reclassement n’est pas possible dans la collectivité, il y a ce que l’on appelle une mise en surnombre. Dans tous les cas,  c’est une dégringolade salariale, avec des impacts humains forts.

A partir de quand la situation se tend entre un maire ou un président de collectivités territoriales et son DGS ou DGA, puisque vous vous en occupez aussi ?

Le statut codifie le détachement. Un maire ou un président peut vouloir mettre un terme à ce dernier mais il doit respecter la règle. Le maire est employeur et recruteur mais il faut au minimum un deal de base sur le projet et sa mise en œuvre. Je ne parle pas d’une adhésion politique, mais d’un engagement mutuel et moral, en termes de vision, de fonctionnement de la collectivité, mais aussi sur la place et le rôle des uns et des autres, les modalités de gouvernance, le pilotage. Les Dgs ont la responsabilité de rendre possible le projet politique dans le respect du droit et des procédures comme celles des marchés publics. De fait, le processus de décision est plus long. C’est à cet endroit-là, entre autres, –une nécessité de résultats face à des cadres rigides- que les tensions peuvent naître.

Combien de dossiers de médiation traitez-vous chaque année ?

Sur le plan national, entre 80 et 100 collègues ont besoin de nos avis. Il y a aussi l’activité des représentations territoriales de notre syndicat, qui ne remonte pas jusqu’au national. Environ 140 CV transmis aux cabinets partenaires sur les deux premières années du mandat 2014/2020. Nous avons noué 5 partenariats avec des cabinets de recrutement pour accompagner des collègues en démarche de mobilité. Nous avons signé des conventions avec une quarantaine de centres de gestion et 25 documents similaires avec les Unions des maires. Pour aller au bout de la démarche, nous travaillons aussi avec la MNT pour permettre à des collègues de bénéficier d’un suivi psychologique de 6 séances. Certains d’entre eux vivent en effet des moments très pénibles sur un plan professionnel et personnel et ont besoin de cette aide.

Stéphane Menu

Le conseil « carrière » de Hélène Guillet

 « Rester acteur de sa progression professionnelle  »

 « Je crois qu’il est absolument nécessaire de manager ses mobilités. Ces dernières années, les équipes politiques bougent plus vite. Le temps du DG en place depuis des années et qui entend le demeurer est en passe de disparaître. Les alternances politiques sont de plus en plus intenses, elles répondent aux attentes de renouveau de la population et les DG y sont tout particulièrement exposés. A nous de les prendre en compte  ».

Initiatives : Les DGS et secrétaires de mairie du Sud-Yvelines main dans la main

Initiatives : Les DGS et secrétaires de mairie du Sud-Yvelines main dans la main Créée en 2016, une amicale réunit les DGS et secrétaires de mairie du Sud-Yvelines. Pour échanger mais aussi pour faire naître des projets concrets. A lire sur Etoile Mag Actualités.

Ils ont besoin de se voir, d’échanger. L’amicale des DGS et des secrétaires de mairie du Sud-Yvelines et de ses environs a été créée le 15 septembre 2016 dans le but d’organiser « toute réunion d’information et de confrontation sur les problèmes professionnels ainsi que de resserrer les liens d’amitié et d’entraide entre ses membres, en dehors de toute préoccupation politique, syndicale, religieuse, selon l’article 2 de ses statuts », explique Patricia Gillot, sa présidente, DGS à la mairie de Saint-Arnoult-en-Yvelines. Plusieurs types s’activités sont proposés. Trois fois par an environ, des journées de travail sont proposées aux adhérents, sur les principaux thèmes d’actualité auxquels Dgs et secrétaires de mairie sont confrontés, comme la mise en oeuvre du principe « silence vaut acceptation », le RIFSEEP, la future norme BIM, les grandes réformes financières (taxe d’habitation, contrats « Cahors », etc. Des réunions sont également organisées, en rangs plus serrés, autour des Dgs des villes de plus de 3 000 habitants. Elles ont lieu une fois par mois et traitent des thématiques du moment (contrats de territoire, Gemapi, etc.). Lors de ces réunions restreintes, deux projets de mutualisation ont même émergé et les élus les ont validés. « Le premier a porté sur la mutualisation d’un marché de fournitures pour les services techniques. Initié autour des villes de Rambouillet et de Saint-Arnoult-en-Yvelines, il a depuis conquis 5 autres villes. Le second projet a permis de réunir 15 villes dans le cadre d’un groupement de commandes en vue d’une consultation pour le marché de balayage mécanique, évitant ainsi à chacune des villes membres d’avoir à constituer son propre cahier des charges. Ces deux marchés ont également permis aux villes de réaliser des économies significatives sur les prix proposés », conclut Patricia Gillot.

Stéphane Menu

Contact : [email protected]

Muté vers l’inconnu : De Martigues à Arles, dans « l’intérêt du service »

Muté vers l’inconnu : De Martigues à Arles, dans « l’intérêt du service » Un facteur ayant des relations tendues avec ses collègues et sa hiérarchie a été muté de Martigues à Arles. Quand « l’intérêt du service » prend la tournure d’une sanction… A lire sur Etoile Mag Actualités.

Spécialisé en droit public, le cabinet Landot observe à la loupe les jurisprudences qui peuvent voir des effets pour les fonctionnaires et leur carrière. Sur le blog du cabinet, maître Guillaume Glénard alerte : « Un fonctionnaire peut être muté d’office sans connaître préalablement son lieu d’affectation ». Il était certes déjà connu que « les fonctionnaires peuvent faire l’objet d’une mutation d’office dans l’intérêt du service ». Or, dans un arrêt du 8 novembre 2017, M. B. c/ La Poste, req. N ° 402103, le Conseil d’Etat a précisé deux points : l’obligation de mettre à même l’agent public de prendre connaissance de son dossier est satisfaite dès lors que celui-ci est averti « en temps utile de l’intention de l’autorité administrative de prendre la mesure en cause » ; d’autre part, et ce point était resté en suspens, « dans le cas où l’agent public fait l’objet d’un déplacement d’office, il doit être regardé comme ayant été mis à même de solliciter la communication de son dossier s’il a été préalablement informé de l’intention de l’administration de le muter dans l’intérêt du service, quand bien même le lieu de sa nouvelle affectation ne lui aurait pas alors été indiqué ». Ce double éclaircissement a été rendu suite à la mésaventure vécue par un facteur en poste à Martigues, muté d’office… à Arles pour « raison de dissensions avec ses collègues et sa hiérarchie ». Le malheureux a découvert sa nouvelle affectation « lorsque la décision lui fut notifiée après consultation de la commission administrative paritaire », précise Maître Glénard. Morale de l’histoire : mieux vaut garder de bonnes relations avec ses collègues de travail que de se réjouir par avance de ne plus les croiser… Mais après tout, Arles est une très jolie ville. Comme Martigues d’ailleurs…

Stéphane Menu

https://blog.landot-avocats.net/2018/02/28/un-fonctionnaire-peut-etre-mute-doffice-sans-connaitre-prealablement-son-lieu-daffectation/

Saine gestion à Besançon : De la contrainte budgétaire au surcroît d’investissement

Saine gestion à Besançon : De la contrainte budgétaire au surcroît d’investissement. A Besançon, le CCAS a lancé un chantier interne de mise à plat de la gestion des équipements. Ce qui lui a permis de mieux investir dans ses priorités… A lire sur Etoile Mag Actualités.

Les bonnes résolutions sont à prendre en début de mandat. « Face à la réduction des moyens accordés aux communes, j’ai demandé à mes équipes de construire le projet social du CCAS de Besançon pour sécuriser la subvention accordée annuellement par la ville. C’était une nécessité, pour dégager le maximum de visibilité », confie Danielle Dard, 1er adjointe au maire et vice-présidente du CCAS. Tout le monde s’est mis au travail pour fixer un horizon concret à 2020. « La singularité de cette démarche, c’est qu’elle part de la contrainte budgétaire pour la transformer en opportunité pour investir dans des politiques sociales que l’on aura définies comme prioritaires », prolonge Nans Mollaret, directeur du CCAS. Pour relever le défi, tout le monde a été associé, des élus à l’encadrement intermédiaire. « Une trentaine d’agents s’est mobilisée en interne pour décliner le projet social du CCAS. Cette réflexion collective a permis de suggérer certaines pistes pour dégager des marges de manœuvre financière », ajoute-t-il. Par exemple, grâce à 500 000 € économisés grâce à des efforts de gestion, le CCAS a pu accélérer sur le projet de construction d’une Maison des services au public qui a vu le jour en début d’année. Ce projet, par l’originalité de son approche, a reçu fin 2017 le prix de l’innovation sociale de l’Unccas dans la catégorie « Finances et organisation du CCAS/CIAS ».

Stéphane Menu

Transparence : Les rendez-vous des élus parisiens publiés sur une plateforme

Brève : Transparence Les rendez-vous des élus parisiens publiés sur une plateforme. La transparence de la vie publique, Anne Hidalgo, maire de Paris, y tient. Depuis le mois de janvier, les élus peuvent publier leurs rencontres avec des lobbyistes sur un site dédié. A lire sur Etoile Mag Actualités.

En novembre 2017, dans un souci de transparence et d’exemplarité, Anne Hidalgo a proposé aux élus du Conseil de Paris d’aller au-delà de la loi Sapin II en offrant la possibilité à l’exécutif municipal et aux maires d’arrondissement de déclarer en ligne leurs rendez-vous avec les représentants d’intérêts relevant du registre de la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP). Concrètement, la loi, qui rentrera en vigueur à partir de juillet 2018, impose aux lobbies de déclarer leurs rendez-vous avec des élus. La ville de Paris a souhaité faire un effort dans le même sens, en permettant aux élus eux-mêmes de déclarer leurs rendez-vous sur une plateforme dédiée et ce dès le début de l’année 2018. L’association Transparency International a accompagné la ville de Paris dans la mise en œuvre de ce nouveau dispositif. Les Parisiens peuvent savoir qui rencontre qui à n’importe quel comment en se rendant sur la plateforme dédiée (1). « Nous sommes convaincus que la transparence est indispensable à l’exercice de la démocratie par les citoyens et permettra de renforcer la crédibilité de l’action publique », salue Mao Peninou, adjoint à la Maire de Paris en charge du fonctionnement du Conseil de Paris, qui a coordonné la mise en place de ce dispositif.

Stéphane Menu

(1) https://transparence.lobby.paris.fr/site-RDV-avec-RI/

«Le vrai big-bang, ce serait la fin des grands corps d’Etat» – Interview de Luc Rouban

Interview de Luc Rouban :« Le vrai big-bang, ce serait la fin des grands corps d’Etat ». Spécialiste de la fonction, le politiste Luc Rouban, chercheur au Cevipof, estime que la révolution annoncée par Emmanuel Macron n’est pas une. A lire sur Etoile Mag Actualités.

A l’annonce de la réflexion autour de la réforme de la fonction publique, vous avez déclaré : « Nous sommes très loin d’une réforme décisive ». Ce n’est pas ce que pensent les syndicats…

Je peux parfaitement entendre l’expression du mécontentement de fond des syndicats. Depuis Nicolas Sarkozy, leurs conditions de travail se sont dégradées et François Hollande est resté sur le même tempo. On l’a vu avec la colère dans les Ehpad ou encore les prisons ; on le verra certainement encore dans les hôpitaux. Le malaise est là et les pouvoirs publics n’y apportent pas vraiment de réponse. Le rendez-vous du 22 mars avec la grève des fonctionnaires sera un bon indicateur de ce malaise. Je dis tout simplement que si le big-bang consiste à favoriser le départ volontaire des fonctionnaires et à recourir plus encore aux contractuels, le terme est inapproprié.

Pour autant, les trois versants de la fonction publique –Etat, territoriale et hospitalière- ont été impactés par les réformes ces dernières années…

Oui c’est un chantier permanent. Et les fonctionnaires ressentent certainement en interne que l’institution ‘fonction publique’ est en déclin. C’est lié au fait que la fonction publique en France, contrairement à d’autres pays, est consubstantiellement liée à une philosophie politique, le solidarisme de Léon Bourgeois, le positivisme ou encore la laïcité. En France, la fonction publique est un rempart contre la marchandisation de l’économie. Ailleurs, ce n’est pas le cas : le fonctionnaire remplit une fonction économique comme un salarié du privé. Et comme l’Europe ne reconnaît pas la fonction publique à la Française, trop protectrice d’intérêts économiques qui devraient être plus ouverts à la logique de marché qui forme l’Adn européen, il y a une crispation autour du modèle philosophique de la fonction publique.

Quelle serait la décision qui serait « décisive » à vos yeux ?

Incontestablement, la suppression des grands corps de l’Etat, de toutes les grandes écoles, la matrice symbolique de toute la hiérarchie de la fonction publique. Le macronisme d’origine était très attaché à cette notion de fluidification des carrières, de méritocratie. Cette évolution permettrait en effet de sortir d’une logique verticale autoritaire pour une fonction publique plus diverse dans son encadrement.

Stéphane Menu

Luc Rouban est directeur de recherches au CNRS et travaille au CEVIPOF depuis 1996 et à Sciences Po depuis 1987. Ses recherches portent principalement sur les transformations du secteur public en Europe et plus particulièrement sur les mutations de la fonction publique et la réforme de l’État.