L’arroseur arrosé

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Ce sont les décisions de l’Etat qui ont un effet inflationniste sur le nombre de fonctionnaires territoriaux ! C’est ce qui ressort clairement de la troisième édition du baromètre HoRHizons 2017 sur les tendances de l’emploi territorial et politiques RH des collectivités.

« Il y a nécessité [pour les collectivités territoriales] de renforcer le dialogue avec l’État [sur la question des ressources humaines], car la maîtrise de la masse salariale ne dépend pas que de nous », soutient Alexandre Touzet, représentant de l’ADF, dans les colonnes de la Gazette des Communes. « Plus de 50 % de l’augmentation de la masse salariale est à mettre en lien avec les effets de l’accord ‘Parcours professionnel carrières et rémunérations’ », assure de son côté François Deluga, président du CNFPT et vice-président de l’AMF. L’étude révèle par ailleurs que les dépenses de personnel sont stables, notamment pour les communes de 20 000 habitants. Les augmentations concernent essentiellement les Régions et les communautés de communes, « qui sont les deux niveaux qui ont été le plus impactés par les transferts de personnel », précise le baromètre.

Stéphane Menu

Le fonctionnaire et le philosophe. Dialogue sur l’intérêt général

A lire : "Le fonctionnaire et le philosophe". Par Hugues Perinel sur Etoile Mag

Si le « sens de l’intérêt général » demeure une formule usitée, la définition de ce concept va de moins en moins de soi, dans une société où il est de plus en plus difficile de définir et de se prévaloir de la « volonté générale ». Conscients de ces difficultés, les auteurs  – François Chambon et Martin Steffens – ont considéré que le dialogue était une autre façon de contribuer à répondre aux questions que le citoyen, l’usager et le contribuable sont légitimes à se poser. Qu’est-ce que le service public ? A quoi sert l’administration ? Qu’est-ce qu’un fonctionnaire ? Quels sont ses sources ? Ses ressources ? Sa vocation ? Son temps et son espace ? Ses défis ? Son art ?

Une approche originale, un dialogue sur l’intérêt général entre un philosophe et un fonctionnaire. L’homme des concepts interroge et pousse dans ses retranchements l’administrateur, dans le seul but de répondre à la question qui transcende toutes les autres : qu’est-ce que l’intérêt général ?

Hugues Perinel

Livre Le fonctionnaire et le philosophe. Mettis Editions. 

Dim. 14,9 x 21 cm.  128 pages.

« Etre fonctionnaire, une superbe mission ! »

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Quels conseils donneriez-vous aux cadres dirigeants des fonctions publiques pour relever le défi que leur impose à la fois le numérique et un contexte de réforme permanente qui laisserait supposer que la fonction publique n’est pas irremplaçable ?

La remise en cause de la fonction publique repose sur trois idées reçues auxquelles il est facile d’opposer des contre-arguments. 1, il y a trop de fonctionnaires et ils coûtent trop chers. 2, la révolution numérique va supprimer des fonctionnaires et c’est une bonne chose. 3, les fonctionnaires ont bien de la chance d’avoir un emploi à vie face à des salariés du privé plus exposés face aux fluctuations économiques. C’est oublier qu’en France, on n’est pas plus à gauche qu’à droite en matière de gestion du bien public que l’on a décidé de confier à l’Etat. La France, c’est l’Etat. Notre pays est confronté à plusieurs fractures : spatiales, numériques, familiales, intergénérationnelles (jeunes bloqués, séniors épanouis), éducatives, professionnelles, communautaires, etc. Peurs écologiques, migrants, jeunes, face à la montée de l’impuissance publique. Pour s’adapter, la fonction publique doit prendre le train numérique, repenser ses métiers et ses organisations en urgence.

Comment verriez-vous évoluer cette fonction publique dans les prochaines années ?

Je ne pense pas que l’on va diminuer le nombre des agents dans les trois fonctions publiques. Elles se transformeront, passant de fonctionnaires qui fonctionnent, si j’ose dire, à savoir qui suivent de près le bon fonctionnement des règlementations, travail qui sera rapidement automatisé, à des fonctionnaires qui missionnent, à savoir des agents qui prennent plus de temps de réfléchir à la pertinence de l’intervention publique sur le bâti et l’humain. Si l’on se réfère au dernier sommet européen de Talin en septembre, consacré justement aux impacts de la révolution digitale sur les administrations, l’Estonie montre l’exemple en numérisant toutes ces données et en réduisant ses coûts de 2 % par an. En France, ça va prendre du temps mais cette transition permettra de conférer aux fonctionnaires la mission de diminuer les peurs dont je parlais plus haut. Car il ne faut pas se tromper de révolution : le digital transformera des circuits logiques organisationnels et non des problèmes sociaux.

En interne, quel discours les cadres dirigeants doivent-ils tenir, dans un contexte d’avenir peu perceptible ? Comment mobiliser des agents dans un contexte si incertain ?

Etre fonctionnaire, c’est un boulot qui a du sens, même si parfois les fonctionnaires l’oublient ou qu’on oublie de le leur rappeler. Or, c’est une superbe mission. Beaucoup de salariés du privé envient les fonctionnaires, l’engagement des salariés du privé ne servant qu’à arrondir les dividendes des actionnaires. Il faut que les cadres se persuadent de plusieurs choses : non, la fonction publique ne sera pas remplacée ; il n’est pas sûr qu’elle régresse autant que certains le redoutent ; elle va se transformer, passant du service public à la transformation publique. Il y a donc un bel avenir pour elle. Il y aura un affaiblissement du lien hiérarchique, statutaire. On sera moins dans la logique, dévolue aux algorithmes du numérique, mais plus dans la gestion des émotions, que l’on n’apprend pas dans les écoles de formation des futurs cadres de la fonction publique et c’est bien dommage. Il y aura une attente d’un leadership humble, qui éclaire le sens plus qu’il ne donne d’ordres. Ce qui va tout changer : salaires, rapport à la hiérarchie, etc. J’aime bien la phrase du philosophe Thucydide : « L’épaisseur d’une muraille compte moins que la volonté de la franchir ». A méditer…

Interview de Stéphane Menu

Accès des femmes aux postes de direction : les quotas font leur chemin !

L'accès des femmes fonctionnaires aux postes de d'encadrement supérieur et de direction progresse sous l'effet de la loi. La mise en place de quotas, même décriée, permet aussi de faire évoluer les mentalités.

La fonction publique n’est pas épargnée par le débat qui traverse encore et toujours la société française sur la place des femmes dans l’univers professionnel. A l’instar des femmes élues, récemment réunies lors d’un premier Forum à l’occasion du 100e congrès des maires, les femmes fonctionnaires se heurtent à un moment ou à un autre de leur carrière au fameux « plafond de verre ». La politique des quotas, longtemps conspuée par les femmes elles-mêmes, a pourtant fait son chemin dans les têtes, comme au cœur des textes législatifs. Sans les lois sur la parité et l’égalité professionnelle femmes-hommes, les lignes n’auraient sans doute pas bougé. La loi Sauvadet de 2012, dont l’ambition était notamment de renforcer la représentation des femmes sur les postes d’encadrement supérieur et dirigeant de la fonction publique au moyen des quotas, a marqué un tournant dans cette prise de conscience. Ses obligations ont d’ailleurs été revues à la hausse en 2014  avec la loi sur l’égalité réelle entre les femmes et les hommes. Selon les derniers chiffres publiés dans le rapport annuel 2016 sur l’égalité professionnelle dans la fonction publique, la proportion de femmes nouvellement nommées sur les emplois de cadres dirigeants est ainsi passée de 24 % en 2012 à 32 % en 2015, un peu au-dessus de l’objectif fixé. A compter de 2017, le taux de 40% de femmes primo-nommées devra être atteint, sous peine de pénalités financières pour les employeurs publics (90 000 euros par « unité manquante »…).

En finir avec la culture du présentéisme

« Cette loi de 2012 est intéressante, mais insuffisante, estime Françoise Descamps-Crosnier, auteure du rapport » sur les inégalités de rémunération et de parcours professionnels entre femmes et hommes dans la fonction publique publié en 2017. Il faut aller bien plus loin, notamment en abaissant le seuil d’application du dispositif pour les collectivités et les EPCI de 80.000 à 20.000 habitants, en mettant en place le fonds pour recueillir l’affectation du produit des pénalités et en travaillant sur les stocks et pas seulement sur les flux ».

Avouant être « philosophiquement » contre la méthode des quotas, l’ex-députée des Yvelines reconnaît aussi que « s’il n’y a pas de contrainte, l’intégration des femmes sur les postes dirigeants n’avance pas. » La dimension managériale est également primordiale pour parvenir à davantage d’équité. « Il faut en finir avec la culture du présentéisme et développer les chartes des temps, souligne-t-elle. De même, il faut agir sur la formation des managers et les sensibiliser davantage à la prise en compte de l’égalité femmes-hommes. »

Une vision différente chez les jeunes générations

Claude Soret-Virolle, présidente de l’ADT-Inet et DGA du CIG Grande Couronne de la région Ile-de-France, demeure attachée à la mixité des équipes de direction. « Les hommes et les femmes ont un mode de fonctionnement et une sensibilité différents, témoigne-t-elle. Cela se retrouve sur des sujets comme le télétravail, le mode de management ou encore l’organisation du temps de travail. » « Personnellement, j’étais très partagée sur le dispositif des quotas, ajoute-t-elle, mais je reconnais que c’est la moins mauvaise des solutions pour faire évoluer les mentalités. En outre, la vision différente du monde du travail portée par les jeunes générations,- qui privilégient une meilleure articulation vie privée-vie professionnelle et ne sont pas forcément sur des stratégies de pouvoir, va jouer en faveur de la mixité des points de vue. »

Marie-Francine François, directrice générale des services de Clermont-Ferrand, expérimente, pour sa part et depuis peu, une DG entièrement féminine. « C’est la première fois que je travaille avec une équipe monocolore, confie-t-elle. Cela se passe très bien même si parfois, comme nous sommes toutes les cinq sur le même registre, il manque un peu de confrontations d’idées, de contradictions. Mais, je reste persuadée que la loi a obligé un certain nombre de DG et d’exécutifs à se poser la question de la parité. »

Emmanuelle Quémard

« Nous voulons convaincre le secteur public de diversifier son recrutement »

Interview de Saïd Hammouche, fondateur du cabinet de recrutement Mozaïk RH. « Nous voulons convaincre le secteur public à diversifier son recrutement ». Cabinet spécialisé dans le recrutement de salariés issus de la diversité sociale, Mozaïk RH entend faire passer le message auprès de la fonction publique, peu exemplaire en la matière.

Vous venez de récompenser 10 entreprises pour leur attitude exemplaire en matière de diversité dans leur recrutement. Pourquoi une telle initiative ?

Notre manifestation, le « Top 10 des recruteurs de la diversité », met en effet en valeur les entreprises engagées dans une démarche de diversification de leur recrutement. Nous avons distingué trois groupes d’entreprises : les grandes entreprises, le groupe des TPE-PME et start-ups et enfin les entreprises de l’économie sociale et solidaire ainsi que les fondations. Elles sont exemplaires parce qu’elles rappellent une évidence, rabâchée dans tous les rapports : la diversité sociale est une chance pour la croissance économique d’un pays. Dans ce domaine, nous faisons le constat que le privé évolue plus vite que le public en matière de discriminations raciales. Notre priorité est donc aujourd’hui de convaincre le public.

En 2016, l’économiste Yannick L’Horty (1) a publié un rapport qui éclaire en effet crûment le retard du secteur public dans ce domaine…

Oui, il est même étonnant que toutes les administrations centrales ne soient pas labellisées charte de la diversité. L’Etat ne donne donc pas l’exemple. Le discours que nous entendons est celui d’une fonction publique qui recrute des bas niveaux de qualification qui ne pourraient pas exercer dans le privé. Les services RH de ces organismes se satisfont-ils de ce minimum ? C’est possible… Certaines entreprises publiques évoluent plus vite. En 2016, nous avons réussi à faire entrer 50 jeunes à Radio France. Nous travaillons facilement avec certains ministères, notamment ceux labellisés diversité. Les relais sont plus difficiles à trouver dans la Fonction publique territoriale. Le Grand Lyon, labellisé diversité, est réceptif à notre discours. Mais nous devons aller plus loin et l’une de nos priorités de 2018 consistera justement à mieux se faire connaître auprès de la Fonction publique territoriale.

Comment avez-vous eu l’idée de créer Mozaïk Rh ?

En janvier 2008, nous étions un certain nombre d’acteurs de la société civile à vouloir traiter des discriminations à l’emploi. Il s’agissait de créer un cabinet de recrutement pour révéler aux acteurs économiques la présence de talents issus des quartiers prioritaires. Nous sommes partis sans le moindre soutien parce que nous ne voulions pas bénéficier de financements publics, aide qui, généralement, limite quelque peu la créativité. Je viens pourtant de la fonction publique d’Etat, plus précisément du service de la formation continue au rectorat de Paris. Au début, je n’avais ni réseau ni argent pour financer la démarche. Nous sommes dans un engagement de valeurs. Nous avons volontairement conservé notre statut associatif. Beaucoup de personnes nous poussent à basculer sur un statut privé. Mais, avec les 35 salariés que comptent désormais Mozaïk -et oui, nous avons aussi créé de l’emploi-, nous souhaitons rester en l’état.

Où en êtes-vous aujourd’hui ?

En 2016, 4 000 jeunes ont pu signer un contrat grâce à nous. Nous avons travaillé avec une boite sur deux du Cac 40. Les discriminations raciales ne vont pas pour autant disparaître du jour au lendemain mais on peut espérer qu’une prise de conscience a eu lieu. Les entreprises qui nous font confiance ont compris qu’elles devaient changer de regard. J’avais écrit un livre avec Vincent Edin sur ce thème en 2012, « Chronique de la discrimination ordinaire ». Le maintien d’un système discriminatoire coûte 10 000 euros par personne en France chaque année. France Stratégie vient de révéler que les discriminations, au sens large, font perdre chaque année 6 points de Pib au pays, soit 150 milliards d’euros. La révolution est en marche.

(1) Yannick L’Horty, professeur à l’Université Paris-Est Marne-La-Vallée, a remis au Premier ministre le rapport de la mission qu’il a dirigée sur « Les discriminations dans l’accès à l’emploi public ». A ses yeux, le concours n’assurerait pas sa fonction de neutralité face à l’emploi dans la fonction publique ; il souligne le fait que les employeurs publics seraient « victimes » de « stéréotypes » dans leur recrutement.

Interview par Stéphane Menu

Des « pantoufleurs » sachant pantoufler

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EDF, Veolia ou encore BNP Paribas… De grands groupes aux épaules solides qui n’hésitent pas à recruter dans la fonction publique, essentiellement d’Etat, pour renforcer leurs équipes. Quid, dans ce cas-là, du « pantouflage » ?

Auditionnés le 21 novembre dernier, les DRH sont unanimes : il faut plus de contrôle ! Mieux encore, dans le cas où des agents publics partis dans le privé reviennent dans leurs administrations d’origine, le dit contrôle (aujourd’hui inexistant) serait des plus utiles. Il n’est pas rare que certains hauts fonctionnaires, après un passage dans le privé, décident de revenir à leurs premières amours publiques. Ils passent alors par la Commission de déontologie de la fonction publique qui émet parfois des avis favorables mais « avec réserves ». Ces dernières peuvent ainsi empêcher certains d’entre eux de renouer avec leur administration d’origine.

Or, le moins que l’on puisse écrire, c’est que les dites « réserves » ne font pas l’objet d’un contrôle poussé, tant s’en faut. « L’administration ne nous a jamais contactés », avoue ainsi Jean-Marie Lambert, DRH de Veolia qui « recrute entre un et cinq fonctionnaires par an ». Même son de cloche du côté de Nicole Verdier-Naves, directrice dirigeants, talents et formation des managers à la DRH du groupe EDF : « Je n’ai jamais eu de suivi des avis de la commission [mais] je n’ai pas encore eu à sanctionner un agent pour défaut de déontologie ou de non-respect de l’avis de la Commission ». Co-rapporteur de la mission, le député Les Républicains Olivier Marleix ne peut que regretter de « fortes lacunes » en la matière, pouvant déboucher sur de « potentiels » conflits d’intérêt. « Personne n’effectue véritablement le contrôle des relations entre les fonctionnaires partis dans le privé et leur administration d’origine, insiste le parlementaire. Les administrions ne sont pas organisées pour faire respecter les avis de la Commission de déontologie ».

Les députés Fabien Matras et Olivier Marleix, respectivement président et co-rapporteur de la mission d’information, rendront les conclusions de leurs travaux devant la commission des lois de l’Assemblée nationale à la mi-décembre. A l’heure où le besoin de transparence est porté comme un étendard, on peut imaginer que des mesures fortes seront alors annoncées… et exaucées par le privé !

Stéphane Menu

Formation territoriale : ouvrons le débat !

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Jean Marc Sauvé, qui préside aussi le conseil d’administration de l’ENA, s’est exprimé récemment sur  les évolutions des besoins en compétence de la fonction publique et en conséquence sur les modifications  des formations dispensées dans cette école. Mais qu’en est-il des collectivités locales ?

Les concernant, du fait du principe de leur libre administration, la formation de leurs agents dépend de leur action. Pour ce faire, elles disposent notamment d’un outil, le CNFPT, et d’une école, l’INET. Mais il y a bien longtemps qu’une réflexion impliquant  les employeurs à savoir les élus, et les agents territoriaux  ne s’est pas produite,  alors que leurs champs d’activités et les attentes de nos concitoyens changent fondamentalement. Le CNFPT a en son sein un Conseil National d’orientation ; il pourrait se saisir de ces questions et impliquer fortement le Conseil Supérieur de la fonction Publique territoriale. L’INET pourrait également lancer, enfin, un vrai conseil scientifique, qui travaillerait et proposerait sans tabous  de nouvelles manières de former et d’apprendre. Comment faire face aux prévisibles évolutions institutionnelles ? Quelle place pour les collectivités dans le concert national et quels besoins de compétences ?

L’action territoriale doit sortir du conformisme du « toujours plus » et de la sempiternelle revendication financière. Les agents publics locaux doivent faire preuve d’indépendance et d’innovation, les élus doivent prendre conscience que par delà la charge qu’ils représentent, leurs agents sont une ressource. Il est temps d’ouvrir ce débat.

Christian Olivérès

 

En Eure-et-Loir, on prépare la relève des secrétaires de mairie

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On les présente comme les petites mains de la fonction publique territoriale de proximité.  Mais elles sont bien plus que ça. Sans les secrétaires de mairie, une partie de la France rurale ne serait pas la même. En Eure-et-Loir, le Greta et le Cdg 28 ont mis au point une formation de secrétaire de mairie et d’adjoint au cadre en collectivité grâce au soutien financier de la Région. Un tiers des secrétaires de mairie partiront à la retraite en 2020 ; il fallait donc réagir. Depuis 2010, le dispositif a permis de former 86 stagiaires dont le taux de retour à l’emploi avoisine les 80%. L’objectif est clair : professionnaliser des demandeurs d’emploi afin de les rendre opérationnels et employables pour répondre aux besoins des collectivités quelle que soit leur taille. Pour se présenter à la formation, les stagiaires doivent être inscrits à Pôle emploi et être bacheliers. Face au succès de cette formation, le Cdg a déposé une demande de validation de cette certification dont les stagiaires pourront bénéficier rétroactivement jusqu’à 3 ans en arrière.

Stéphane Menu

Travailler, ce n’est pas si dur !

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Dans les colonnes du magazine Up Le Mag, Antoine Van Den Broek, cofondateur de la Mutinerie, apparaît comme un pionnier en la matière. Mutinerie fut l’un des premiers espaces de coworking en France, réunissant des free-lances de tout poil, réuni autour d’un magazine en ligne. Et les personnes embarquées dans l’aventure ont tellement apprécié qu’ils ont créé Mutinerie Village il y a trois ans, à Le Perche, à 1h30 seulement de Paris.

Tous les ingrédients de la vie en co-mmunauté s’y retrouvent, auxquels il faut ajouter « un potager en permaculture de 800 m² et un markerspace », à savoir un atelier de fabrication disposant d’une imprimante 3D, d’une découpe laser et d’une fraiseuse numérique. « L’idée ? Permettre aux indépendants de séjourner à la campagne pour y travailler les pieds dans l’herbe, partager des moments conviviaux avec les résidents du moment et, pourquoi pas, élaborer des projets ensemble ». Le tout en impliquant dans l’écosystème les artisans locaux, pour y vivre à la fois des moments d’échanges et faire naître pourquoi pas des projets communs. Le concept transpose en quelque sorte les possibilités offertes par les réseaux sociaux dans un cadre physique, cool et hyper-connecté. Des façons de travailler qui gagnent du terrain, en France et dans le monde. Qui n’a jamais rêvé de bosser les pieds nus caressés par l’herbe fraîche ?

Stéphane Menu

Le smartphone change la donne en matière de recrutement

Les services RH des collectivités chassent de plus en plus sur les réseaux sociaux professionnels, même si les voies traditionnelles ont encore de l'avenir.

Les réseaux sociaux changent la donne en matière de recrutement

Quel recruteur n’a pas rêvé de dénicher la perle rare sans perte de temps et avec une parfaite maîtrise des coûts et des contraintes juridiques ? Là encore, le règne du tout digital a bouleversé la donne en matière de gestion RH et de recrutement… Dans le privé, mais aussi dans le secteur public ! Même si dans ce domaine, les collectivités locales ne jouent pas à armes égales, toutes rêvent de voir leur marque employeur scintiller au firmament de la e-réputation. Attirer de nouveaux talents, diversifier les profils, fluidifier les étapes du recrutement, challenger les équipes… les exigences RH  montent d’un cran et les communicants sont là pour le faire savoir. D’autant que la concurrence reste vive entre collectivités !

L’utilisation des réseaux sociaux professionnels (LinkedIn, Viadéo, Etoile www.communaute-etoile.fr/presentation, Viadeo ) et par ailleurs Twitter et Facebook … par les recruteurs publics est croissante à l’heure où la recherche d’emploi se pratique de plus en plus souvent de son smartphone.

A Dijon par exemple, où la constitution du nouvel organigramme mutualisé entre ville et métropole a entraîné la recherche de nouveaux collaborateurs dès la fin 2016, les services RH ont résolument pris le virage numérique.

L’exemple de la ville de Dijon

« Il était nécessaire que nous recrutions à la fois des agents et des managers, indique Boris Roman-Dubreucq, DRH de la ville de Dijon, du CCAS et de Dijon métropole. Mais, nous voulions éviter les coûts de publication trop importants des offres d’emploi sur des supports externes. En outre, nous voulions avoir une maîtrise complète de notre communication. »

La publication des postes à pourvoir sur la page Facebook de la ville de Dijon s’est révélée un vrai succès, relayée également sur la page LinkedIn. Les responsables RH dijonnais ont même créé un espace dédié au recrutement sur le site Internet de la ville en mars dernier et utilisé le site Le Boncoin.fr pour attirer des étudiants !

Les agents sont les meilleurs ambassadeurs des marques employeurs sur les réseaux

De son côté, la ville de Clermont-Ferrand a fait le choix de développer sa marque employeur sur les réseaux, à l’affût des meilleurs potentiels.

« Nous pensons que cette démarche peut être fructueuse pour les postes de catégories A,  A+ ou B avec encadrement, et pour certains métiers innovants, remarque Amel Benabdelhafid, chargée de recrutement. Mais, tous les métiers n’ont pas vocation à être recrutés sur ces réseaux professionnels ». « L’une des clés de réussite est leur nécessaire appropriation par les agents, devenant ainsi les ambassadeurs de la marque employeur au sein de leur propre réseau », ajoute la responsable. Une implication qui peut toutefois s’apparenter aux yeux de certains agents comme un mélange vie privée-vie professionnelle.

A l’ère du recrutement 3.0, les recruteurs publics s’interrogent toujours sur la meilleure stratégie à adopter pour diffuser le plus largement possible leurs offres et attirer des candidats. S’il paraît impensable d’être absent des réseaux sociaux professionnels, les voies traditionnelles du recrutement ont aussi leurs atouts. La recherche de nouveaux collaborateurs ne peut se dispenser du contact humain et des entretiens d’embauche. Un CV, si digital soit-il, peut masquer la réelle motivation du candidat à postuler au sein telle ou telle collectivité.

Un pied dans le virtuel, un autre dans le réel. Les DRH ont encore de beaux jours devant eux.

Emmanuelle Quémard