Intelligence artificielle : quel impact sur le travail de demain ?

Quand on parle d’intelligence artificielle (IA), on ne parle pas que de robotisation. Car la particularité de l’IA tient dans ses algorithmes évolutifs, capables d’apprendre de leurs expériences (deep learning), et nourris d’une quantité de données que l’humain serait incapable d’assimiler (les data). Avec l’IA, la puissance cognitive de la machine pourrait donc supplanter celle de l’humain… Et engendrer une transformation profonde du travail.

Inquiétudes face à l’intelligence artificielle : le remplacement par la machine

Les études autour de l’IA peinent à délimiter le nombre d’emplois menacés : un rapport du Conseil d’Orientation pour l’Emploi évoque, selon les sources, un risque pour 9 à 42 % des emplois actuels en France. Les métiers peu qualifiés seraient les plus touchés, mais un rapport de France Stratégie évoque aussi ses impacts dans au moins une partie des emplois de plusieurs domaines : la santé, le transport, les banques…

C’est aussi la collaboration homme-machine qui inquiète. Selon une étude du Boston Consulting Group (BCG)/Malakoff Médéric, plus de 60 % des dirigeants et managers craignent l’apparition de nouveaux risques psychosociaux. Le rapport de France Stratégie les énumère : perte du lien social dans le travail, perte d’autonomie, contrôle accru, surcharge cognitive…

Face aux machines, développer ses compétences techniques… Et humaines !

Mais l’intelligence artificielle créé aussi de nouveaux besoins : des manutentionnaires pour entretenir et surveiller les machines, des informaticiens et mathématiciens pour les concevoir, des data scientists… Un rapport de Cédric Villani évoque aussi un besoin de professionnels venus des sciences humaines et sociales, pour réfléchir à la bonne manière d’intégrer l’IA à l’économie.

Surtout, Cédric Villani parle de l’IA comme d’ « une chance historique de désautomatisation du travail humain ». L’humain pourrait alors se consacrer à des tâches à « plus forte valeur ajoutée ». Face aux machines, il préconise donc de développer ses compétences purement humaines, comme les « softs skills » : créativité, curiosité, empathie…

Dans ce contexte en pleine évolution, ActuIA souligne le rôle clé des services de Ressources Humaines pour encadrer l’arrivée de l’intelligence artificielle : réfléchir et préparer la réorganisation du travail, veiller à l’apparition de risques psychosociaux, recruter des spécialistes, former les collaborateurs à l’IA, etc.

Que va devenir le travail ?

L’homme travaille depuis toujours pour subvenir à ses besoins. Mais si des robots s’en chargent, comment distribuer leur production ? Faut-il réduire le temps de travail humain ? Taxer le travail robotisé ? Est-on à l’aube d’une révolution industrielle, comme s’interroge une émission de France Culture ? Avec l’intelligence artificielle, c’est tout le rapport au travail qui vacille…

Julie Desbiolles

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