Discriminations : Quels sont les leviers utilisés par votre métropole pour renforcer l’égalité professionnelle femmes-hommes et optimiser la mixité sociale ?
Sur les discriminations, il faut dépasser la posture politique. Ce sont en effet deux priorités clairement affichées par Bordeaux Métropole, mais aussi la ville de Bordeaux et le CCAS. Ces trois entités ont donc décidé, de façon unitaire, de solliciter une démarche de double labellisation auprès de l’Afnor, chargée de délivrer les fameux certificats à partir de critères rigoureusement établis. Nous nous inscrivons résolument dans un programme d’innovation sociale.
Comment cette démarche de prévention des discriminations se déclinera ?
En trois temps… Des sessions de formation d’une journée sur les discriminations et l’égalité de traitement dans le service public mises en place avec le CNFPT. Elles entrent dans le champ du plan annuel de formation et devraient se poursuivre sur plusieurs années. Mais aussi un engagement de garantir l’égalité de traitement au sein de l’établissement et sur le territoire, dans une démarche d’amélioration continue, partagée et transparente. Nous établirons enfin un bilan d’étape annuel pour évaluer l’efficacité de la démarche.
Quand l’Afnor rendra-t-elle son verdict sur la double labellisation ?
L’arbitrage de l’Afnor, qui sera rendu à la fin de l’année, couronnerait une démarche engagée par la collectivité depuis 2011. En effet, Bordeaux Métropole s’est engagée dans cette voie dès 2011 en signant la Charte européenne pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans la vie locale, signature adossée à un plan d’actions acté en octobre 2015. Cette même année, la collectivité a mis en place un dispositif de prévention et de lutte contre les discriminations. Cette double labellisation aura des effets positifs sur les processus de recrutement, de gestion des effectifs ou encore de formation et d’évolution de carrière. La double labellisation de l’Afnor nous permettra de franchir un palier qualitatif.
Stéphane Menu
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Le conseil de l’interviewée « A des jeunes qui se lancent, je les alerterai sur l’importance de la formation continue. Le monde de la fonction publique, notamment territoriale, est très évolutif. Les lois et les compétences changent en permanence. Il importe d’être en continu « au bon niveau ». Dans son domaine mais aussi dans de nouveaux champs, le statut de la FPT, le nombre et la diversité des collectivités offrant la possibilité, à celui qui en a le désir, de changer plutôt facilement de casquette professionnelle. Par ailleurs, il faut être vigilant en matière d’information car le travail isolé à son poste n’existe plus : la transversalité, les collectifs de travail sont devenus la norme et dans ce cadre, le « réseau » est très important. Se tenir informé des projets de la collectivité, identifier les sources de renseignements pour faire avancer les dossiers, s’adresser aux bons interlocuteurs…. sont autant d’atouts pour progresser dans sa mission dans un contexte de complexité des structures et des procédures ». |

