Le 23 février dernier, Edouard Philippe, le Premier ministre, avait donné le ton : « L’Etat n’est pas épargné par le risque de radicalisation ». La France a donc décidé de se prémunir en publiant deux décrets précisant les modalités de radiation et de mutation des agents publics faisant peser une « menace grave » pour la sécurité publique.
Le premier concerne les militaires ; le deuxième, les fonctionnaires de l’État et les agents contractuels occupant des emplois « participant à l’exercice de missions de souveraineté de l’État ou relevant du domaine de la sécurité ou de la défense ». Dans la ligne de mire du décret, des préfets, des policiers, des membres des juridictions administratives ou encore des magistrats de l’ordre judiciaire… Bien entendu, fonctionnaires ou « militaires » auront la possibilité de contester la sanction dans le cadre d’une commission paritaire ou d’un « conseil » pour les militaires. En prenant une telle mesure, l’Etat entend montrer qu’il sera exemplaire dans le traitement du phénomène de la radicalisation, tant en interne qu’en externe.
Stéphane Menu

