« Repenser le temps de travail et Rifseep, une double négociation ! »

Comment se met en place cette double négociation ?

Une délibération, votée au mois de juin 2017, nous invite à mettre les choses à plat sur le RIFSEEP et le temps de travail. Avec les cadres et les syndicats, nous réfléchissons à ces deux projets. La singularité de cette démarche est qu’elle répond aux critères du mode projet, c’est-à-dire qu’un programme a été arrêté, sur la base d’un calendrier précis, abordant toutes les questions. Avec les syndicats, nous avons discuté de ce qui était négociable et ce qui ne l’était pas. Appartenant à cette deuxième catégorie, le retour aux 1 607 heures annuelles de temps de travail avec un traitement valorisé n’est pas envisageable. Les 1 607 heures, c’est en effet le nombre d’heures que n’importe quel agent doit effectuer. Aujourd’hui, en intégrant les 4 jours d’ancienneté accordés, les jours spécifiques aux écoles et aux CCAS, nous sommes plutôt sur la base de 1 580 heures annuelles, sachant que ce nombre d’heures n’est pas le même pour tous les services. A nous de réintégrer, par exemple, ces 4 jours d’ancienneté, privilèges d’un autre temps et qu’il faut revoir dans un contexte financier contraignant lié à la baisse des dotations financières. Sans oublier la suppression du financement des contrats aidés, l’équivalent de 1,5 M€ pour une ville comme Angoulême, avec les tensions que cela fait naître sur notre budget.

Comment retrouver une marge de manœuvre financière ?

Cette année, sur les 1 000 agents que compte la collectivité, une vingtaine de départs à la retraite ne seront pas remplacés. Nous devons donc trouver de nouvelles marges de manœuvres. Nous allons proposer de travailler 4,5 jours par semaine et de bénéficier de moins de RTT ou d’opter pour la formule 5 jours avec plus de RTT. Nous offririons donc aux agents la possibilité de moduler le temps de travail. Mais toutes ces pistes sont encore à l’étude, elles ne sont que des hypothèses puisque l’idée est d’arriver à un accord harmonieux avec les syndicats. Au 1er janvier 2019, nous mettrons en place un système de badgeage. Une des spécificités d’Angoulême, c’est le nombre important de festivals culturels qui s’y déroule et qui mobilise le personnel pour des heures supplémentaires de travail. Nous allons proposer aux agents qui bénéficient de 4 jours d’ancienneté de les mettre à disposition des dispositifs festivaliers pour éviter de gérer trop d’heures sup’. C’est aussi une forme d’engagement citoyen pour leur ville. Nous creusons une autre piste, celle de consacrer les journées d’ancienneté à des séquences managériales. Pendant une journée ou deux dans l’année, les agents bénéficieraient de moments d’échanges, ce qui ne peut que leur apportait un plus. Au final, on reviendrait aux 1 607 heures mais pas de façon bête et méchante.

Sur le RIFSEEP, comment agissez-vous ?

Dans un contexte de fonctionnaire bashing, nous souhaitons montrer aux habitants que nous sommes responsables. Cette réorganisation est une manière de leur dire, nous faisons aussi des efforts pour vous rendre un meilleur service public. Sur le RIFSEEP, toute l’interrogation porte autour du CIA, le complément indemnitaire de l’agent, pour reconnaissance de son investissement personnel. Là aussi, nous sommes en discussion, rien n’est encore décidé. Sur ce dossier, j’ai peur que l’on passe le plus clair de notre temps à discuter le bout de gras avec les syndicats pour quelques dizaines d’euros d’augmentation sur une fiche de paie, en oubliant la dynamique collective. Je préfère dire aux agents : fixez-vous des objectifs collectifs et s’ils sont atteints, ils seront récompensés collectivement… Pour le bon fonctionnement des services, je crois plus à une émulation collective qu’individuelle. Nous reportons la mise en œuvre du CIA à 2020 en testant la formule collective pour 2019. Nous travaillons avec les cadres et les syndicats pour définir les indicateurs d’une amélioration de la performance collective. Attendons de voir ce qui sortira de la négociation…

Interview de Stéphane Menu

Le conseil « carrière » de Pierrick Raude

 « Etre clair avec soi-même »

 « Je crois qu’il faut avant tout être clair avec soi-même sur son projet professionnel  à court, moyen voir long terme. Il faut aussi être prêt à la mobilité : un changement de collectivité permet de se confronter à d’autres types de fonctionnement et à faire fructifier ses apprentissages acquis dans ses expériences précédentes. Il est nécessaire aujourd’hui d’être actif sur les réseaux sociaux : c’est aussi une bonne manière de participer à des réflexions ou à des projets qui peuvent être valorisés différemment ».

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *