Quand le recrutement ment

Près d’un directeur général sur deux se serait vu confronté à un candidat mentant sur son CV… Telle est la principale conclusion – indignée – d’une étude récemment menée par le bureau de recrutement Robert Half auprès de plus 300 DG et managers des secteurs privé et public. Et l’on peut évidemment, à l’unisson de ces recruteurs qui ont immédiatement exclu le coupable de leur procédure, vilipender tous ces vils falsificateurs incapables de distinguer la frontière du juste entre valoriser et enjoliver. Car « il va de soi que l’on attend d’un candidat qui postule qu’il fasse preuve de transparence et d’honnêteté », comme le déclare Aurélia Efoug, directrice des activités temporaires du cabinet en question, à Paris-La Défense. Mais à y regarder de plus près, sur quoi portent donc ces calembredaines de vilaines et carabistouilles de fripouilles ? Serait-ce sur la rémunération antérieure, histoire de consolider un pouvoir d’achat devenu plus fragile qu’une promesse électorale ? Que nenni : seuls 17 % des DG ont surpris un candidat en train de mentir sur son salaire précédent.

En revanche ne se comptent plus les expériences et responsabilités plus gonflées qu’une montgolfière. Pire : « 53 % des responsables de l’embauche ont également remarqué que les candidats mentaient à propos de leurs diplômes et de leurs qualifications », souligne l’étude. Mais nul de s’interroger sur ce qui peut bien pousser tous ces postulants à fabuler ainsi pour rendre leur parcours plus fabuleux, dans un univers où les offres pour débutants et/ou sans diplôme sont encore moins nombreuses que les fautes d’orthographe sous la main de Bernard Pivot… « Les recruteurs savent très bien que « personne n’est parfait », assure pourtant Aurélia Defoug. À quand donc une étude sur les mensonges des recruteurs, notamment quand ils assurent qu’ils vous écriront !

Laurence Denès

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