La loi oblige les entreprises et les collectivités publiques à mettre en place des protocoles de prévention des risques professionnels. Clémentine Bourgeois, professeure de droit à Kedge Business School, alerte les personnels encadrants sur les risques encourus : « Il existe principalement trois facteurs organisationnels responsables du harcèlement moral sur lesquels les employeurs peuvent agir : les modes de management, l’organisation du travail, et le changement organisationnel. Deux modes de management favoriseraient ainsi le harcèlement moral. Le style autoritaire serait une source de harcèlement, en particulier dans les structures rigides, naturellement plus exposées, telles que l’armée, les prisons, ou les organisations paramilitaires. Mais l’inaction, le style « laisser faire », sont également à proscrire pour éviter le harcèlement « horizontal », sans lien hiérarchique entre l’auteur et la victime ».
Identifier les harceleurs potentiels ne suffit pas. Il s’agit d’agir en amont, « en édictant un règlement anti-harcèlement dans l’entreprise qui listerait précisément les actes prohibés ainsi que les sanctions encourues ». Mais aussi « en évaluant le risque de harcèlement grâce à des enquêtes sur les risques psycho-sociaux ou des interviews individuelles de salariés, totalement anonymes en mettant en place des actions de formation auprès des managers chargés de l’identifier, de le prévenir et d’agir efficacement pour l’éviter ». Reste à savoir si la prise de conscience est réelle…
Stéphane Menu

