Le MBTI est un test de personnalité basé sur la théorie des « types psychologiques » du psychanalyste Carl Gustav Jung. En 1962, Isabel Briggs Myers et Katherine Cook Briggs concrétisent cette théorie. Elles imaginent un outil qui, en une centaine de questions, classifie les êtres humains en 16 personnalités : c’est le test MBTI.
Le MBTI : 16 personnalités complexes
Le test MBTI établit les penchants d’une personne selon quatre dimensions. L’« attitude » générale (en introversion ou extraversion). La manière dont elle récolte l’information (sensation ou intuition). Mais aussi, la manière dont elle prend des décisions (pensée ou sentiment). Et pour finir, la manière dont elle jauge le monde (jugement ou perception). Chaque tendance correspond à une lettre, aboutissant ainsi à 16 types de personnalité désignés par quatre lettres. Le MBTI décrit ainsi chaque type avec ses qualités, ses faiblesses, ses schémas de pensée…
Par exemple, d’après le livre Les types de personnalité, les ENFP – créatifs, expansifs et imaginatifs – présenteraient au travail des « qualités d’enthousiasme et de sens des contacts humains ». Un enthousiasme permanent qui trouverait aussi son revers : « les ENFP peuvent se noyer dans le nombre de possibilités ouvertes et de choix à effectuer. Il peut leur arriver d’accumuler toutes sortes de solutions envisageables, sans arriver à en choisir aucune ».
Le MBTI, véritable outil de connaissance ou succès marketing ?
Le MBTI propose donc un concept séduisant, notamment pour un recruteur : comprendre rapidement le fonctionnement psychologique d’un employé. Or, pour le Sydney Morning Herald, le MBTI serait une sorte d’« astrologie d’entreprise ». Le test manquerait de validations scientifiques (ses créatrices ne sont d’ailleurs pas psychologues), les résultats seraient aléatoires… Le MBTI est aussi critiqué sous l’angle du business qu’il représente, s’élevant, d’après Le Washington post, à une quinzaine de millions d’euros chaque année.
Le MBTI en ressources humaines : un outil, rien de plus
Alors, faut-il utiliser le MBTI en ressources humaines ? Dans des domaines aux enjeux aussi importants que le recrutement ou l’orientation de carrière, The Conversation le déconseille, d’autant que « les études suggèrent que […] les types de personnalités établis par le MBTI n’ont aucun lien avec la performance au travail ». Mais The Conversation admet qu’il peut être « une opportunité à la compréhension de soi et/ou des autres », propice à des bonnes relations humaines au travail.
Ainsi, le succès du MBTI, comme d’autres tests de personnalité utilisés dans le milieu du travail, révèle surtout le besoin de gérer les compétences humaines et émotionnelles des collaborateurs. Il peut donc être vu comme un outil… Que l’on doit utiliser en se rappelant que la ressource humaine est par définition difficilement classifiable en quatre lettres. Et c’est bien cela qui fait toute la richesse des métiers des RH !
Julie Desbiolles

