Le mouvement de mutualisation, qui a suivi la loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles (Maptam) de 2014, est aujourd’hui digéré au sein de nombreuses collectivités. Il n’en a pas moins changé le rôle des managers et le regard des « managés » sur leur environnement professionnel. Si les effets escomptés en termes de rationalisation des coûts financiers et de cohérence territoriale sont majoritairement au rendez-vous, les conséquences post-mutualisation sur les personnels continuent d’être mesurées, évaluées, amendées.
Accompagner dans le temps
« Il y a un temps à prendre avant, mais aussi après la mutualisation, souligne Nadège Baptista, DGS de Châteauroux Métropole, qui a conduit en 2015 un vaste mouvement de transfert d’agents. Ce qui est sûr, c’est que l’on ne va pas revenir à une organisation à deux têtes, avec des doublons. Il n’y a pas de désir de réversibilité. »
Outre un nouveau projet d’administration initié avec les cadres de la collectivité dès 2016, la directrice générale des services a organisé début 2017 un forum avec les 1200 agents de la nouvelle entité. Une occasion rare d’échanger et de mesurer la qualité de vie au travail dans ce nouvel environnement humain et organisationnel. L’expérience a été plébiscitée par les agents, même si tous n’avaient pas vu dans la mutualisation l’occasion de donner un nouvel essor à leur carrière.
Prendre en compte l’effet générationnel
A une autre échelle, la communauté d’agglomération Paris-Saclay, forte de 570 agents répartis sur 45 sites, a engagé un dispositif RH à plusieurs niveaux, dans un contexte post-fusion, afin d’offrir davantage de sens et de perspectives aux agents intercommunaux.
Articulées autour de la direction générale, du DG, du manager et du collectif de travail, les actions menées ont tout d’abord porté, dès décembre 2016, sur le schéma directeur des ressources humaines, basé sur un management participatif et le dialogue social. « Nous voulons à présent passer à une étape supérieure au moyen d’une palette d’outils RH classés en fonction de quatre dimensions : être, communiquer, faire et construire, dévoile Stéphane Hauguel, DRH de Paris-Saclay. L’enjeu est de co-construire notre vivre ensemble mais aussi de renforcer le rôle du collectif de travail sous l’impulsion de la DG et de mieux prendre en compte l’effet générationnel dans nos pratiques managériales. »
Dans cette quête de transparence et de partage d’information avec les agents, le DRH propose aussi de rendre le futur projet accessible en temps réel sur l’intranet. « La concertation numérique vient s’ajouter au dialogue social », affirme Stéphane Hauguel, citant en exemple la mise en place du nouvel entretien professionnel, qui repose sur les quatre dimensions nouvellement définies.
Emmanuelle Quémard
