Patrick Coroyer est le nouveau président de l’ANDRHDT

L’ANDRHDT (association nationale des directeurs de ressources humaines des territoires) regroupe les responsables des ressources humaines des collectivités territoriales. Cela inclut les conseils généraux, conseils régionaux, mairies, EPCI ainsi que leurs principaux collaborateurs (adjoints au DRH, chefs de service des ressources humaines).

Comme Patrick Coroyer le rappelle dans son premier édito, à lire sur http://andrhdt.net/ , l’ANDRHDT a pour vocation d’accompagner les transitions en cours en permettant des échanges de bonnes pratiques, le développement de nouveaux modes de travail et de communication innovants en s’appuyant sur un territoire apprenant.

Mais l’ANDRHDT travaille également beaucoup sur l’évolution du métier de DRH et sa place dans l’organisation. Elle réalise régulièrement des études et benchmarks sur des thèmes d’actualité .

Enfin, le nouveau président insiste sur le fait que « l’ANDRHDT puisse consolider son rôle de conseil et être un interlocuteur pour les partenaires institutionnels que sont le Conseil Supérieur de la Fonction Publique Territoriale (CSFPT), la Direction Générale des Collectivités Locales (DGCL), la Direction Générale de l’Administration et de la Fonction Publique (DGAFP), le Centre National de la Fonction publique territoriale (CNFPT)… »

C’est à Nantes les 20 et 21 septembre qu’aura lieu le prochain colloque annuel de l’ANDRHDT.

Hugues Perinel

* Sophie Loiselet est maintenant chez Labocea, Laboratoire public conseil, expertise et analyse en Bretagne

« Vers une réorganisation territoriale à la carte ? »

Vers une réorganisation à la carte ? Retour d'expérience à lire sur Etoile Mag Actualités - Tel était le thème d’une  « Journée de l’action publique » organisée en partenariat avec Etoile. L’objectif était, dans un contexte de fortes contraintes budgétaires et suite à la dernière réforme territoriale, d’analyser les conséquences de réorganisations multiples et différentes selon les territoires, avec un prisme fort en faveur du modèle lyonnais.

A cette occasion, nous avons pu interviewer Oliver Nys, DGS de la métropole de Lyon, pour avoir en quelques phrases son retour d’expérience sur la création de la métropole de Lyon, issue de la fusion du Grand Lyon et d’une partie du département du Rhône : les avantages ? les bonnes pratiques ? le modèle est-il duplicable dans d’autres territoires ?

« Les réseaux sociaux sont des lieux d’authenticité »

Franck Confino : « Les réseaux sociaux sont des lieux d’authenticité » Une interview à lire sur Etoile Mag Actualités - Consultant en numérique pour le secteur public, Franck Confino considère que les collectivités territoriales ont toute leur place sur les réseaux sociaux. Mais elles doivent se fixer des objectifs à atteindre… A lire sur Etoile Mag

Comment les collectivités territoriales doivent-elles appréhender les réseaux sociaux aujourd’hui ? Doivent-elles le faire sur le modèle de ce que font les entreprises privées ?

Nous sommes tous aujourd’hui confrontés à une grande bataille de l’attention. Entreprises, collectivités, médias, individus : nous sommes tous dans le même bateau ; pour être vus, nous devons passer par les réseaux sociaux. Toute la difficulté consiste à trouver la bonne ligne éditoriale et le bon ton. Chaque jour, en moyenne, on déroule environ 90 mètres d’informations sur son téléphone portable ; dans une journée, une personne va consulter son portable toutes les dix minutes et n’y consacrer pas plus de 30 secondes. Le défi est là : capter l’attention immédiatement… ou ne pas exister.

C’est effrayant vu de l’extérieur. Cette crise de l’attention n’entraîne-t-elle pas une forme d’abêtissement général ?

On peut faire le choix de ne pas communiquer. Mais il faut être plus intelligent que cela. Pour une collectivité, accepter cette règle du jeu, c’est exister là où se trouvent des millions de Français et donc des millions d’administrés. C’est l’assurance de saisir le pouls en permanence de la population. La possibilité d’anticiper les attentes de la population. Si tel post Facebook sur un projet est plus lu qu’un autre, c’est une indication en temps réel d’un intérêt de la population qu’un magazine municipal n’apporte plus. Les réseaux sociaux constituent une vitrine. On n’y perd pas son âme. On peut continuer à faire sérieusement son travail à côté mais on place en évidence ces projets territoriaux là où les gens se trouvent.

Dans votre quotidien, vous conseillez les collectivités territoriales sur tout ce qui gravite autour des réseaux sociaux. Quels sont les prérequis avant de se lancer ?

Il faut insister sur la notion de projet éditorial. Faire du réseau social pour du réseau social ne sert à rien. Cette artificialité se sent vite, use les suiveurs. En revanche, si un maire décide de recourir aux réseaux sociaux pour remplir une salle municipale offrant une programmation culturelle, qui marche moins bien par défaut de communication publique, il va vite se rendre compte des raisons pour lesquelles ça marche ou pas : les réactions de la population sur la qualité du programme, par exemple, ce sont des choses concrètes qui vont lui revenir très vite sur son bureau.

En revanche, si la salle se remplit mieux via les réseaux sociaux, le mal est identifié : la communication. Grâce aux réseaux sociaux, la population s’exprime en permanence. Il faut donc savoir analyser ce qui se dit, faire un travail de veille et être présent avec un objectif clair : améliorer la qualité du service public et remettre en cause ses propres pratiques si les critiques se justifient.

Avec tous leurs défauts, les réseaux sociaux restent, malgré tout, des lieux d’authenticité, de mise à nu d’un ressenti global de la population. J’ai accompagné un jour un élu à qui on avait fait un reproche sur les réseaux sociaux. Il y avait répondu. Quelques jours plus tard, la même remarque lui avait été faite en pleine réunion publique et il avait pu y répondre du tac au tac. Sur cette expérience, il m’avait confié : « Facebook, c’est du média training pour un élu ». C’est une bonne définition, je trouve.

http://www.franckconfino.net/

Stéphane Menu

Albi aux petits soins avec ses commerces

Retours d'expériences : A Garges-lès-Gonesse, les directeurs de service changent de poste ! A lire sur Etoile Mag Actualités - Patrimoine mondial de l’Unesco, Albi veut garder son centre-ville attractif. Une volonté qui se traduit par un soutien actif aux commerces de proximité.

Patrimoine mondial de l’Unesco, Albi veut garder son centre-ville attractif. Une volonté qui se traduit par un soutien actif aux commerces de proximité.

« C’est un projet global dont la réussite implique l’engagement de tous ». C’est ainsi que Stéphanie Guiraud-Chaumeil, maire d’Albi, définit le projet de revitalisation commerciale de sa commune, primé par un Territoria d’or 2017. Classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2010, dotée d’un musée Toulouse-Lautrec et d’un grand théâtre réalisé par l’architecte Dominique Perrault, Albi, dans le Tarn (51 567 habitants) attire chaque année plus d’1,2 million de touristes.

Pour dynamiser le commerce de proximité, la commune a programmé près de 50 actions sur la période 2014-2020, comme la diminution de la vacance commerciale, l’intégration du commerce dans la stratégie d’aménagement urbain et de mobilité ou encore l’offre de nouveaux services aux commerçants et aux consommateurs. La commune a même décidé de recruter une coordinatrice du commerce au sein du service Tourisme, commerce et marchés, pour veiller à la bonne marche du dispositif. Un programme dense et complet qui porte des fruits.

Stéphane Menu

Administration municipale : Un DGS sinon rien ?

Administration municipale : Un DGS sinon rien ? Un billet à lire sur Etoile Mag Actualités. La commune d’Auvers-sur-Oise devrait finalement retrouver un DGS à la tête de son administration. Tant mieux, même si la maire a ses raisons que la raison préfère ignorer…

Isabelle Mézières a finalement renoncé à renoncer ! Après avoir fait couler beaucoup d’encre et battu froid les décideurs territoriaux avec tant de détermination qu’ils en ont éprouvé un vrai coup de chaud, la maire d’Auvers-sur-Oise (DVD) est revenue sur sa décision de se passer d’un directeur général des services. Le poste devrait finalement se voir à nouveau pourvu le 23 janvier. Après l’avoir initialement sacrifié sur l’autel des économies budgétaires au prétexte que « de plus en plus de villes travaillent par pôles », l’édile en a en effet convenu auprès de nos confrères du Parisien : « un DGS protège le maire. Je me suis rendu compte qu’il était important que j’aie un bouclier. » Ouf, elle n’a pas dit fusible ! « La victoire, la victoire à n’importe quel prix » disait Churchill à Chamberlain en des temps autrement agités. La satisfaction de voir l’élue rendre ainsi les armes pourrait donc suffire. Mais voilà néanmoins, dressé par la ville de l’impressionnisme, un tableau du décideur local qui ne manquera pas de retenir l’attention des amateurs pour son style d’inspiration naïve… Passons en effet sur l’égotique réduction du DGS à un attribut de la panoplie élective.

Mais ce collaborateur privilégié auquel revient la conduite cadencée des troupes de l’organisation n’aurait-il pu, dans ce cas, être au moins érigé en blanc destrier ? Et celui-là même qui défend les orientations de la collectivité de tout son « savoir-fer » ne pouvait-il prétendre au digne titre d’estoc ? Hélas, rien de cela : il devra, à Auvers-sur-Oise, se contenter d’être le rempart, administratif et juridique, d’une élue qui, vraisemblablement, n’a toujours pas compris qu’être maire n’est pas un métier même si cela relève de la profession… de foi.

Laurence Denès

Changement : « L’ordre social a peur des tourbillons de l’existence » Thierry Paquot, philosophe

Interview : Thierry Paquot - Changement : « L’ordre social a peur des tourbillons de l’existence » A lire sur Etoile Mag - Sans se jeter à corps perdu dans un aventurisme naïf et irréfléchi, le philosophe Thierry Paquot invite l’honnête homme à se laisser réorienter par le croisement entre les hasards de la vie et nos prédispositions à les rendre féconds. Prendre un peu de risque rendra notre retraite moins amère !

Pourquoi est-il si difficile de changer ? Les fétichistes des acquis redoutent l’instabilité et se focalisent sur la stabilité, quitte à passer pour des conservateurs, que faut-il en penser ?

À lire les parcours de vie de bon nombre de nos contemporains, je constate d’incroyables réorientations eu égard à leur formation de départ. Des rencontres, des voyages, des expériences heureuses ou malheureuses, des convictions, interviennent sans prévenir et contribuent à vous faire changer de cap. Bien sûr, le système éducatif rêve de filières qui forment à un métier, métier qu’on occupera toute sa vie « active ». C’est une illusion, car les emplois à venir ne sont pas encore connus et répertoriés, songeons aux activités liées à l’environnement ou au numérique… Enfant, je trouvais stupide la sempiternelle question à la fin des repas de famille : « Qu’est-ce que tu veux faire plus tard ? » Ce « plus tard » m’effrayait. D’autant que je n’avais de réponse ! Étais-je un déviant ? L’ordre social a peur des tourbillons de l’existence, il récompense l’obstination au détriment de l’audace.

Être conforme au moule correspond à une vie sans turbulences, monotone, garantie, jusqu’à la retraite, qui sonne comme une défaite ! Avec les modifications profondes qui métamorphosent le travail (précariat, stagériat, intérim, télétravail, robotisation…), la société acquiert de la souplesse et l’on parle de formation tout au long de la vie, c’est donc un appel au changement… imposé par le système ! Je préfère, bien évidemment, choisir moi-même ma voie.

Professionnellement, le changement est devenu une sommation, malheur à celui qui ne change pas, comment l’expliquer ?

La première étape du capitalisme industriel disciplinait le travail, il fallait transformer un paysan aux horaires variables et saisonniers en un travailleur obéissant à l’horloge-pointeuse. En échange, celui-ci occupait à vie son poste et recevait, pour sa fidélité, une montre aux armes de l’usine ! Le capitalisme financiarisé, dorénavant globalisé, recherche l’efficacité qui git dans la variété, aussi encourage-t-il ce qu’il nomme « l’innovation ». Celle-ci s’apparente à un nouveau conformisme, car les véritables « avancées », tant technologiques que médicales, par exemple, ne sont pas réglées sur les modes et autres effets de renouvellement. Dorénavant, le bien-être s’invite, il dénonce le burn-out, le harcèlement moral et sexuel, le plan de carrière et réclame des horaires à la carte, des pratiques collaboratives, des tiers-lieux…

Les utopies évoquent-elles cette situation ambivalente : l’harmonie d’une continuité et le plaisir de la variété ? Traitent-elles des services publics ?

Depuis Thomas More, les utopies limitent le temps de travail, lui-même suggérait 6h par jour, mais il ne faudrait pas croire qu’elles exaltaient la paresse et rêvaient d’une société d’abondance… Fourier, par exemple, fait du travail l’activité principale, il regrette même de ne pouvoir réduire le temps de sommeil ! La grande différence avec notre société réside dans le fait que dans le Phalanstère le travail est attractif, chacune et chacun changent d’activité toutes les heures, ainsi l’ennui disparaît, et découvrent de nouvelles expériences qui les enrichissent. Le travail se fait alors plaisir ! La plupart des utopies réduisent au maximum les « services publics », elles misent sur la déconcentration et la décentralisation de ces fonctions certes indispensables mais partagées.

Stéphane Menu

(1) Thierry Paquot, philosophe, vient de publier Lettres à Thomas More sur son utopie (et celles qui nous manquent), La Découverte, 2016 et Dicorue. Vocabulaire ordinaire et extraordinaire des lieux urbains, avec des photographies de Frédéric Soltan, CNRS-éditions, 2017.

Délicieux antidote au fonctionnaire bashing

Brève : Délicieux antidote au fonctionnaire bashing. A lire sur Etoile Mag Actualités - Quand un économiste atterré le devient encore plus sur RMC… En moins de trois minutes, tout est dit. Un régal.

RMC est une station sympa, assez pro en matière de divertissement. Pour les amateurs de sport, par exemple, c’est le haut du panier du café du commerce. On refait le match avant qu’il ait eu lieu, pendant et après. Idéal à écouter, en quelque sorte, pour un départ de vacances dans les embouteillages avec des potes qui ont décidé de débrancher le cerveau. Pour le reste, c’est une machine à briquer les idées préconçues, à entretenir les vieilles croyances à la peau racornie.

Par exemple, pour avoir un débat serein et équilibré sur l’avenir de la fonction publique, mieux vaut écouter une conférence sur WEKA que de s’arrêter sur la dite station, ne serait-ce que quelques secondes. Certains spécialistes courageux du sujet, tel l’économiste « atterré » Christophe Ramaux, ont décidé d’affronter cette mécréance à front d’aurochs. Invité de Radio Brunet – le nom du journaliste, sans doute, notre vaillant économiste a rappelé qu’il n’y a pas « de lien entre l’emploi public et la dette publique », le journaliste s’évertuant à marteler que l’Etat français faisait preuve d’irresponsabilité en continuant à recruter de nouveaux fonctionnaires. Ramaux a même rappelé au passage que la France manquait de pompiers, de médecins ou encore de professeurs.

Sa performance ? Résister au fonctionnaire bashing face à des pseudo-experts montés sur des éoliennes, n’épousant que l’air du temps qui souffle rudement ces derniers jours. Bravo à Ramaux pour cette performance qui s’apparente à une forme de résistance face à la mécréance.

A écouter, un vrai cadeau de début  d’année :

Stéphane Menu

Les 23 pistes du Conseil Sup’ pour revaloriser la catégorie A

Découvrez toutes les brèves du secteur public sur Etoile mag !

Juste avant Noël, le Conseil supérieur de la fonction publique a publié un rapport visant à identifier les pistes pour « revaloriser la catégorie A » du versant territorial de la fonction publique, considérée comme peu attractive.

Cette démarche exploratoire a été lancée par le Conseil en… 2013. Quatre ans de remue-méninges pour établir un constat clair : les grilles des catégories A « ont connu un tassement plus important que les autres catégories et leurs missions et responsabilités ont considérablement augmenté ces dernières années ». Les projections démographiques imposent cette revalorisation : en moyenne, 4 740 départs à la retraite d’agents de catégorie A sont à prévoir chaque année en moyenne entre 2020 et 2025, précise le Conseil Sup’.

23 propositions sont mises au débat comme « base de discussion et de négociation avec le gouvernement pour garantir l’unité de la catégorie A », explique Jésus de Carlos (CGT), co-auteur du rapport. Entre autres : mettre à jour les spécialités dans les concours ; établir une grille indiciaire de référence pour tous les cadres d’emplois ; réduire les écarts de durées de formation existants entre les différents cadres d’emploi ou encore redéfinir et questionner la notion de performance des agents de catégorie A. La CGT insiste par ailleurs sur le caractère « dramatique en la matière des cadres d’emplois de la filière artistique et culturelle ». Si la quasi-totalité des membres du CSFPT ont voté pour, l’Interco-CFDT s’est abstenue, estimant que les préconisations manquaient « d’ambition. Il aurait été intéressant d’être plus concret s’agissant par exemple de la revalorisation des carrières », assure sa représentante, Véronique Sauvage. De son côté, Bruno Collignon (FA-FP) espère que l’ensemble des préconisations du rapport seront examinées par le gouvernement et éclaireront utilement les arbitrages prévus à l’issue du programme « Action publique 2022 ».

https://www.csfpt.org/rapports-publications/revaloriser-la-categorie-dela-fonction-publique-territoriale

Stéphane Menu

« Le public est en retard sur l’agilité numérique »

Dans la gestion des ressources humaines, quelle est la principale différence entre privé et public ?

La différence qui saute immédiatement aux yeux, c’est sans doute l’agilité interrelationnelle facilitée par la révolution numérique. Dans les grandes entreprises, l’agilité extrême côtoie des process managériaux plus classiques. Je pense à EDF par exemple. Mettre en place un boîtier domotique pour gérer la production énergétique à distance, cela ne se fait pas sur un claquement de doigts. Il faut casser le système préexistant. Il y a donc une superposition de strates décisionnelles où l’extrême agilité donne le ton sans pour autant remettre complètement en cause les systèmes anciens. Dans le public, je crois, nous n’en sommes pas encore là.

Est-ce lié au fait que le secteur public est plus dépendant de normes ?

Sans doute, oui. Mais le privé aussi, dans certains secteurs sensibles, fait face à des normes peut-être plus exigeantes. Le public serait-il plus avisé de réfléchir en termes d’envie plutôt que de moyens ? Mais l’envie ne se déploiera que si le contrat de confiance est clair. Comment faire confiance aux subordonnés ? Comment leur suggérer clairement qu’ils peuvent prendre des risques ? Pas simple. Il y a aussi la notion de mérite, qui reste très brumeuse. Dans le privé, un bon commercial est récompensé. Dans le public, un bon agent n’a pas le même type de reconnaissance, en tout, pas aussi immédiatement. Cette reconnaissance est diluée dans le fait que le travail rendu relève d’une mission de service public. Est-ce suffisant à motiver quelqu’un pour aller au boulot ?

C’est sans doute dans l’adaptation à la révolution numérique que le privé a pris de l’avance…

Oui, on le constate à chaque colloque. Le privé s’adapte pour ne pas mourir. Le service public peut-il mourir par défaut d’adaptation ? Pour l’heure, il n’en ressent pas la menace. Progresser, grandir quand on se sait intouchable, ce n’est pas une mince affaire. Enfin, à l’instar du schéma de reproduction sociale cher à Pierre Bourdieu, les écoles de formation des cadres de la fonction publique n’impulsent pas, c’est le moins que l’on puisse dire, un souffle révolutionnaire en termes de RH. C’est à l’échelle des collectivités, souvent petites d’ailleurs, que les adaptations se font pour que le service rendu à la population soit meilleur.

 

Interview de Stéphane Menu

Télétravail : Un phénomène qui ferait pschitt ?

Découvrez toutes les brèves du secteur public sur Etoile mag !

Le blog de Jean-Baptiste Audrerie, Futurs talents, du digital au cognitif, est en passe de devenir l’un des plus prisés pour ceux qui suivent de près les problématiques liées à la gestion des ressources humaines.

L’ANDRH vient d’ailleurs de lui décerner le prix de la souris d’or 2017, la troisième récompense du blog en quatre ans d’existence seulement. Dans un récent article sur le télétravail, l’auteur émet de sérieux doutes sur la pertinence du télétravail. « Le télétravail est le futur du travail mais », écrit-il. « Des entreprises comme Yahoo en 2014 ou IBM à la fin 2016 ont émis de nouvelles politiques pour ramener leurs employés au bureau (…). Facebook, l’une des entreprises les plus cool au monde, incite financièrement ses employés à emménager près de ses bureaux pour s’y présenter au lieu de rester chez soi [en créant] des espaces collaboratifs, confortables et agréables car elles veulent donner envie aux employés d’y passer plus de temps de qualité ». Les raisons d’une telle régression dans le privé, le public n’en étant encore qu’aux balbutiements ? Si « la démarche a démontré que le télétravail est bénéfique pour la productivité individuelle », il aussi « une distance de plus » et induirait « un manque d’engagement des employés ». Le constat de « managers [qui] ne sont tout simplement pas en ligne » est récurrent. Doit-on en déduire que l’hirondelle du télétravail ne fera pas le printemps de l’avenir des organisations professionnelles ?

Stéphane Menu