Comment attirer de nouveaux profils?

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L’attractivité des concours et des métiers du secteur public ; un sujet majeur que le débat autour du projet de loi de la fonction publique a remis en évidence.  Mais également sur lequel le Conseil économique, social et environnemental (Cese) a formulé, en décembre 2018, une série de 19 préconisations. Le secrétaire d’Etat en charge de la fonction publique, Olivier Dussopt, à l’occasion de l’ouverture de la concertation avec les représentants des syndicats et des employeurs publics le 17 avril dernier, a d’ailleurs indiqué que les travaux de réflexion s’appuieraient sur ces recommandations du Cese.

 

Déperdition de candidats

 

Pour les employeurs, les difficultés de recrutement résultent en premier lieu « d’un manque de visibilité des métiers de la fonction publique et de lisibilité des procédures de recrutement ». Ils pointent également les viviers de recrutement « trop homogènes et peu diversifiés », « l’inadéquation des profils à certains emplois », voire les modalités d’affectation, notamment géographique, à l’issue des concours, ce qui entraîne mécaniquement « une déperdition de candidats et un fort turnover ». (Retour sur la web-conférence des Editions WEKA sur savoir recruter mais également fidéliser).

 

Viviers de compétences

 

Lors de cette première réunion de concertation, le gouvernement a affirmé vouloir anticiper l’évolution des métiers et des compétences, notamment grâce à des outils permettant d’identifier les métiers et les compétences « rares, stratégiques, en tension ou en saturation ». Parmi les leviers à actionner, le secrétaire d’Etat évoque la constitution de « viviers de compétences » au sein de chaque administration, la dynamisation de la mobilité fonctionnelle en établissant des cartographies des « aires de proximité » entre les différents métiers. Ou encore l’amélioration du dialogue social sur les enjeux RH. Le gouvernement entend, par ailleurs, renforcer la communication sur les concours et les métiers de la fonction publique pour y attirer les meilleurs profils.

 

Emmanuelle Quémard

ANDRHDT : Plus de mobilité pour dynamiser les collectivités !

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Carrières public-privé, reconversions, congés sabbatiques… Les DRH réunis lors du dernier colloque de l’ANDRHDT en font le constat. Alors que les générations précédentes restaient 40 ans dans la même structure et au même poste, les carrières actuelles sont beaucoup plus mouvementées. Pour s’adapter à ce nouveau paradigme, ils proposent de faciliter la mobilité des agents.

Fin des filières, concours commun, mobilité imposée

 

Comment ? Ils évoquent plusieurs idées. D’abord, se débarrasser définitivement des filières. Pour Régis Mégrot, DGA au Conseil Départemental de la Nièvre, « elle rendent le recrutement complexe. On a des agents avec des compétences qu’on voudrait récupérer, mais qui ne sont pas dans la bonne filière ; bien que la procédure de l’intégration directe vienne relativiser cette logique de filières…»

Pour eux, la disparité des concours entre les trois fonctions publiques est aussi un frein au recrutement. « De nombreux métiers dont l’exercice nécessite notamment de disposer d’un diplôme d’ Etat – par exemple les assistants de service social – peuvent parfaitement s’intégrer dans un dispositif commun, les épreuves étant déjà souvent identiques », explique-t-il.

 

Les DRH évoquent aussi la possibilité d’imposer la mobilité sous certaines conditions : « On pourrait contraindre les agents présents au sein d’une même collectivité à découvrir d’autres fonctions après 5 ou 10 ans sur le même poste », explique Régis Mégrot. Mais il estime que cela ne se ferait pas sans pédagogie : « La mise en place du RIFSEEP pourrait contribuer à cet objectif, en développant une visibilité nouvelle sur l’adéquation grade/fonctions. Ça donnerait aux agents une vision des perspectives de carrière internes sans changement de poste ».

Parcours, partenariat, passerelles

 

On retrouve dans ces idées d’autres thèmes abordés au colloque : faciliter l’entrée et la sortie de la fonction publique, créer des partenariats entre les fonctions publiques et le privé… Pour Régis Mégrot, toutes ces mesures sont avant tout impulsées à la demande des agents : « On sent qu’il y a une dynamique de mobilité qu’il n’y avait pas avant ». Une dynamique à laquelle les DRH doivent s’adapter pour recruter.

 

Julie Desbiolles

Le salaire des fonctionnaires en hausse mais les disparités persistent

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Entre 2016 et 2017, le salaire net moyen a augmenté de 0,9 % en euros constants dans la fonction publique (1,9 % en euros courants) pour atteindre en équivalent temps plein (EQTP) 2 280 euros par mois. Telle est la principale conclusion de l’étude annuelle réalisée par l’INSEE après avoir passé au crible la fiche de paie de quelque 5,7 millions d’agents publics. La  progression du salaire net moyen dans les trois versants de la fonction publique traduit une amplification de la tendance à la hausse observée entre 2015 et 2016 (+0,6%).

 

Augmentation du point d’indice et application de PPCR

 

Tous statuts confondus (hors militaires, assistants maternels, internes et externes des hôpitaux et apprentis), les agents publics ont bénéficié en 2017 « de progressions salariales individuelles mais aussi de variations de la structure d’emploi dans la fonction publique ». En clair, les personnels de l’Etat, des hôpitaux publics et des collectivités territoriales ont bénéficié à la fois des augmentations de la valeur du point d’indice (0,6 % en juillet 2016 et 0,6 % en février 2017) et de la poursuite de l’application du protocole PPCR (Parcours professionnels, carrières et rémunérations).

 

Écarts salariaux entre versants

 

Cette évolution globale masque en réalité des disparités significatives entre les différents versants.  Ainsi, dans la fonction publique d’État, les personnels voient augmenter leur salaire net moyen de 1,1 % en euros constants (en EQTP). Il atteint ainsi 2 560 euros par mois en 2017. La croissance est légèrement plus faible dans la territoriale (1,0 % en euros constants) et le salaire net moyen est de 1 940 euros par mois. Dans la fonction publique hospitalière, la progression est la plus modeste (0,3%) et le salaire net moyen s’établit à 2 290 euros par mois.

Pour l’INSEE, ces écarts salariaux s’expliquent principalement par les « différences de structure en termes de catégorie hiérarchique, de statut et de type d’emploi occupé ». Ainsi, dans la FPE, six agents sur dix appartiennent à la catégorie A, contre trois sur dix dans la FPH et un sur dix dans la FPT. À l’inverse, les trois quarts des agents de la FPT et la moitié de ceux de la FPH sont de catégorie C contre près d’un agent sur cinq dans la FPE.

 

Emmanuelle Quémard

Cultivez votre « flow » au travail !

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De bonnes conditions de travail peuvent engendrer bien-être, motivation et performance. C’est ce que démontre le concept « flow », théorisé en 1975 par le psychologue Mihaly Csikszentmihalyi après de rigoureuses enquêtes. Il désigne l’état psychologique que l’on éprouve lorsque l’on est complètement absorbé dans la réalisation d’une tâche. Il engendre plaisir et performance. Sachant que le bien-être au travail est la priorité de près de 60% des travailleurs, c’est un concept qui mérite que l’on s’y attarde !

 

Trouver le flow au travail : concentration, autonomie, objectifs

 

D’après Jean Heutte et La Fabrique Spinoza, le « flow » peut émerger au travail si plusieurs critères sont réunis :

 

  • Un environnement propice à la concentration ; pas trop d’interruptions, pas trop de bruit… Le télétravail peut jouer un rôle positif !
  • Une adéquation parfaite entre le poste et les compétences ; sans cet équilibre, l’employé oscille entre anxiété (sentiment de ne pas avoir les compétences suffisantes) et ennui.
  • Une « autonomie dans un cadre toutefois structuré» ; l’individu doit être autonome tout en percevant l’intérêt de sa tâche dans un cadre plus large. Le manager peut notamment mettre en place des objectifs et un feedback réguliers.
  • Le flow est un état psychologique individuel, mais «la dynamique de groupe est essentielle à l’état de flow ; on doit à la fois sentir que le groupe a besoin de nous mais que l’individu a également besoin du groupe», explique Jean Heutte.

 

Le « flow », un cercle vertueux

 

Le concept de « flow » a le mérite de montrer, études à l’appui, que la motivation et le bien-être au travail ne dépendent pas (que) d’une augmentation ou d’un avancement. Mais l’avantage est qu’il se nourrit de lui-même : un ensemble de bonnes conditions favorisent le « flow » de chacun, et le « flow » de chacun améliore le bien-être de tout le monde… Ainsi, employés comme managers, un conseil : cultivez votre « flow » pour contribuer à votre bien-être – et à celui des autres !

 

Julie Desbiolles

Focus Métier : Chargé d’animation à l’éducation au développement durable

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Le/la chargé(e) d’animation à l’éducation au développement durable a pour mission de faire découvrir l’environnement aux enfants et/ou aux adultes afin de les sensibiliser à la protection de la nature. Pour ce faire, il propose des sorties à visée pédagogique. Pour exercer ce noble métier, le niveau bac peut suffire. Dans la nomenclature des métiers de la fonction publique territoriale, d’autres intitulés de métiers fleurissent et recoupent les mêmes missions : conseiller environnement, animateur (du patrimoine naturel, animateur nature en zone rurale et urbaine, écoconseiller, écoéducateur, animateur à l’environnement et au développement durable…

Ce métier peut s’exercer dans les collectivités territoriales ; les statuts varient : ingénieur territorial, filière technique, catégorie A ; technicien territorial, filière technique, catégorie B ; animateur territorial, filière animation, catégorie B. On retrouve aussi des chargés d’animation à l’éducation au développement durable dans les associations, les centres de loisirs ou de vacances, les écoles…

 

Favoriser la prise de conscience citoyenne

 

Concrètement, une fois en poste, il formulera un certain nombre de propositions pour renforcer l’éducation à la protection de l’environnement. De plus, il mettra en place des projets d’animation susceptibles d’éveiller la prise de conscience. De la population dans son ensemble, mais plus particulièrement des plus jeunes. Il se doit aussi d’identifier sur son territoire les partenaires avec lesquels il peut envisager des actions de communication autour d’initiatives emblématiques et duplicables. Sans oublier bien entendu de les évaluer pour mieux en défendre le bien-fondé auprès des divers financeurs.

 

Être curieux et force de propositions

 

Pour exercer un tel métier, il faut être habité par une belle envergure d’optimisme, avoir les connaissances nécessaires en matière d’aménagement du territoire et du développement durable, des écosystèmes. Savoir se mettre en veille pour répercuter sur le territoire ce qui se fait de mieux ailleurs. Bref, être naturellement curieux et dynamique. La planète suffoque, elle a besoin d’air et donc des chargés d’animation à l’éducation au développement durable.

 

Stéphane Menu

Plus de contractuels, moins de contrats aidés : l’emploi public se stabilise en 2017

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Le bilan annuel 2017 de l’INSEE établit que le nombre des fonctionnaires continue de se rétracter dans les trois versants de la fonction publique. Au total, ce sont 7 100 emplois titulaires qui ont été perdus. Les fonctionnaires ne forment plus que 67,8 % de la totalité des effectifs. Dans le même temps, la proportion des agents sous contrat bondit de manière significative (+ 48 000 en un an). Les contractuels représentent désormais 17,9% des emplois publics. Les militaires forment, quant à eux, 5,5% des personnels de la fonction publique. L’année 2017 a, en outre, connu un reflux spectaculaire du nombre des bénéficiaires de contrats aidés. Avec 139 000 contrats enregistrés fin 2017 (2,5 % des effectifs de la fonction publique), ce dispositif dont le financement a fait l’objet d’une coupe sévère a perdu un quart de ses attributaires en douze mois (50 300 agents).

 

Hémorragie dans la territoriale

 

Ce sont les collectivités territoriales qui ont opéré la plus forte décélération sur le marché de l’emploi. Après une baisse en 2016 (– 0,4 %), les effectifs de la FPT ont fondu au même rythme en 2017 (– 0,4 % également). En un an, la territoriale a globalement perdu 7 200 agents, l’hémorragie des emplois aidés (– 23 600 équivalents temps plein) ayant mécaniquement entraîné une poussée de l’emploi de personnels sous contrat (+ 19 300 équivalents temps plein). L’analyse par strates administratives montre que sous l’effet des transferts de compétences, l’emploi territorial a davantage reculé dans les organismes départementaux (– 0,6 %) et les communes (– 1,7 %) que dans les régions (+ 1,8 %) et les organismes intercommunaux (+ 4,2 %).

 

Effet de vases communicants

 

Dans le même temps, alors que le nombre d’agents rémunérés par l’Etat avait progressé de 1% en 2016, la fonction publique de l’État a maintenu ses effectifs au même niveau en 2017. Le nombre d’emplois aidés recule (– 19 300 postes) et celui des contractuels augmente (+ 16 300 postes). Il s’agit essentiellement d’un effet de vases communicants, certains contrats aidés ayant été transformés en contrats d’accompagnement d’élèves en situation de handicap (AESH), directement employés dans les collèges et les lycées par le ministère de l’Éducation nationale ainsi que par le recrutement d’enseignants contractuels dans les établissements scolaires.

La fonction publique hospitalière suit un mouvement comparable. Les effectifs se stabilisent dans les hôpitaux publics après plusieurs années de décrue Le nombre de contrats aidés chute d’un tiers (– 7 300), celui des fonctionnaires de 6 400. Là encore, des baisses en grande partie compensées par la hausse du nombre de contractuels (+ 12 500).

 

Emmanuelle Quémard

« La médiation crée de la valeur » – Isabelle Ruisseau, avocate et médiatrice

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Vous êtes avocate et vous intervenez aussi dans le champ professionnel, qu’il soit privé ou public, pour régler des conflits internes aux structures. Cette pratique de la médiation découle-t-elle naturellement de votre métier d’avocate ?

 

Mon métier d’avocate m’a amené à la médiation. Mais l’attitude est différente que l’on soit avocat dans le procès ou avocat médiateur. Là où dans le procès les parties restent sur des positions et se focalisent sur l’issue du procès, la médiation, elle, se focalise sur les intérêts de ces parties. Ces intérêts sont entendus, explorés et une solution est recherchée. Elle sera la solution des parties et non celle d’un juge. Le médiateur n’est pas là pour juger ou proposer une solution. Il est là pour faciliter le travail des parties à trouver leur solution à leur problème ou conflit. En fait, la médiation corrige l’effet injuste que le procès, l’application de la règle de droit, peut parfois créer.

 

La justice est-elle trop… injuste ?

 

Trop souvent la décision de justice laisse un sentiment d’injustice et surtout le procès en lui-même est souvent dévastateur. Il est coûteux et incontestablement long. Ainsi, pour un dossier en droit social qui ira jusqu’en Cour d’appel sur Paris, il faut tabler sur 4 à 5 ans…Ce temps de la justice n’est donc pas celui de l’entreprise ou de la collectivité territoriale.

Souvent je suis amenée à plaider des dossiers en droit social dans lesquels le manager qui est à mes côtés, le jour de l’audience, n’est pas celui qui a licencié le salarié de l’autre côté de la barre. C’est difficile à vivre pour les deux parties. Tout d’abord pour le manager parce qu’il « hérite » d’un dossier qu’il n’a pas du tout géré et qu’il découvre. Et pour le salarié qui prend conscience que ses derniers repères dans l’entreprise ne sont plus. Les parties au procès ne sont jamais assez préparées à entendre la version de « l’histoire » racontée par l’avocat de la partie adverse. Les éléments de preuve sont souvent sortis de leur contexte et les avocats se font un plaisir de les interpréter…

 

Une manipulation qui n’a pas sa place dans la médiation…

 

Il est vraiment temps de repenser la régulation des litiges autrement que par le recours à l’institution judiciaire. Le modèle doit être inversé. Le procès doit devenir le mode ultime de résolution des conflits. Car le procès, tel qu’il existe, contrairement à la médiation, ne permet pas de garantir le futur d’une coopération entre deux parties ; ou même la possibilité de définir ce futur. Il ne garantit pas la confidentialité et n’apporte pas toujours la fameuse « reconnaissance » ou l’excuse tant recherchée par les parties en demande.

 

Stéphane Menu

 

Le conseil de l’interviewée

« Reconstruire de la confiance »

« La médiation, si elle est bien menée, permet aux parties d’éviter de perdre la face et de reconstruire de la confiance mutuelle, à tout le moins elle renoue le dialogue ».

Travail dans l’urgence : attention danger pour les agents publics !

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Tel est le principal enseignement d’une étude que vient de publier la direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) à partir des données recueillies auprès des employeurs lors de deux enquêtes réalisées en 2013 et 2016 sur les conditions de travail et les risques psychosociaux (RPS) dans les secteurs privé et public.

L’étude de la DGAFP rappelle  aussi que 44 % des employeurs – secteurs privé et public confondus – estiment qu’aucun de leurs salariés  (soit 13 % de l’ensemble des salariés) n’est exposé à l’un des huit risques psychosociaux recensés.

  • Nécessité de travailler dans l’urgence.
  • Sentiment de ne pas pouvoir faire un travail de qualité.
  • Tensions entre collègues, avec la hiérarchie, avec le public ou les usagers.
  • Crainte de se retrouver au chômage.
  • Horaires de travail imprévisibles.
  • Charge de travail trop importante.

 

Intensité du travail

 

Dans le public, tous les employeurs n’ont pas la pas la même perception des risques psychosociaux au sein des établissements. Les employeurs de la FPE estiment qu’au moins la moitié des agents sont exposés à au moins un risque psychosocial. Ceux de l’hospitalière déclarent que seulement 10 à 50 % des personnels sont concernés. Et ce même si la taille plus importante des établissements de ce versant traduit sans doute une part plus élevée d’agents impactés par les RPS. Enfin, les employeurs territoriaux soulignent également une exposition localisée ou généralisée de leurs agents à plusieurs risques ; en particulier aux risques relatifs à l’intensité du travail.

 

Personnel de l’Etat le plus impacté

 

Parmi les facteurs de risques psychosociaux mis en évidence par les employeurs publics, celui du travail dans l’urgence a connu la plus forte progression entre 2013 et 2016. Ils sont passés de 54,5 à 56,3% d’agents exposés de manière localisée ou généralisée à ce risque. C’est le personnel de l’Etat (hors enseignement), qui est le plus fortement impacté par ce phénomène (67% en 2016) devant celui de la FPH (64,6%). Les agents de la FPT sont les moins nombreux à exprimer un malaise vis-à-vis des cadences de travail (53,6%).

Les autres RPS les plus massivement déclarés par les employeurs publics concernent les agents ayant exprimé le sentiment de ne pas pouvoir faire un travail de qualité (46,6% en 2016). Mais également la charge de travail trop importante (43,7%) ou encore les tensions avec le public (41,3%). En revanche, les tensions avec la hiérarchie (26,5%) ou les horaires imprévisibles (14%) ne semblent pas être globalement des facteurs de RPS  majeurs au sein des trois versants de la fonction publique.

 

Emmanuelle Quémard

Nouvel emploi : 5 erreurs à éviter lors de ses débuts !

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Ne pas s’intégrer

 

Sociable ou non, il faut assimiler le fait que vous allez travailler en société et qu’il est important d’en faire partie. Sachez que le petit nouveau suscite toujours beaucoup de curiosité chez ses collègues et que ces derniers en attendent beaucoup. Évitez donc de faire bande à part : déjeunez avec eux dans la salle commune plutôt que seul à votre bureau, acceptez les invitations aux afterworks, intéressez-vous à leur poste et à leur personnalité. En bref, trouvez le juste équilibre entre intégration agréable et période d’observation durant laquelle vous jugerez le fonctionnement de votre nouvel environnement de travail.

 

Aborder des sujets qui fâchent

 

Si vos déjeuners avec votre nouvelle équipe sont agréables, n’en profitez pas pour autant pour poser des questions indiscrètes, ou pour affirmer de manière virulentes vos opinions politiques ou vos croyances religieuses. Tentez d’être aimable certes, mais discret. L’important est de ne pas donner de matière à la critique à vos collègues mais de les observer, d’apprendre à les connaître et de préparer le terrain pour que vos futures collaborations se passent dans les meilleures conditions.

 

Se renseigner tout de suite sur les RTT et les vacances

 

Même si la question de vos congés vous brûle les lèvres, la poser pourra être interprété comme de la fainéantise. Cela pourra même rapidement vous stigmatiser auprès des autres. Ces interrogations (comme celle des tickets restaurants, des primes etc) doivent être abordées lors du processus de recrutement, mais certainement pas dans vos premiers jours. D’ailleurs, n’hésitez pas à consulter nos conseils pour avoir de la répartie en entretien. Vous aurez le temps de vous renseigner plus tard sur ces sujets, mais dans vos premiers jours, évitez d’aborder des questions annexes à votre mission principale.

 

En faire le minimum

 

Si ce conseil vaut pour toute la durée de votre carrière, il est particulièrement avisé lors de vos débuts. Accordez un peu de souplesse à vos horaires et tentez de faire vos preuves en vous montrant sous votre meilleur jour ; celui d’un travailleur sérieux qui tient à rendre un travail de qualité sans se soucier de ses heures. Sans partir dans l’excès et faire des dizaines d’heures supplémentaires, n’hésitez pas à montrer votre investissement et votre motivation à votre employeur et vos collègues qui se féliciteront tous de ce bon recrutement !

 

Comparer sans cesse votre nouveau poste à votre ancien

 

 

“Dans mon ancienne société, nous faisions comme ça…” ; “Oh, vous procédez de cette manière ici ? J’avais l’habitude de faire comme ci…” sont des formules à éviter. Non pas qu’il faille renier votre passé – qui vous a permis d’en arriver où vous en êtes aujourd’hui -, mais vous n’avez pas besoin d’agacer votre nouvel entourage en leur donnant l’impression que tout était mieux avant. De plus, à trop comparer vos deux expériences, vous vous mettrez des freins dans l’apprentissage que votre nouvelle position peut vous apporter. A l’inverse, critiquer sans arrêt votre ancienne entreprise pourra également être mal perçu. Si vous vous permettez de dire ça de votre patron ou de vos collègues précédents, qu’est ce qui peut leur assurer que vous ne faîtes pas la même chose à leur sujet ?

 

En résumé, soyez vous-même, si vous avez été choisi parmi d’autre, ce n’est pas pour rien ! Cependant, ces petites erreurs peuvent vous éviter d’être catégorisé comme une personne que vous n’êtes pas. Suivre nos quelques conseils vous permettra de vous préparer un terrain favorable à votre évolution au sein de ce nouvel environnement de travail.

ANDRHDT : « Collectivités territoriales, hospitalières, privé… On n’est pas si différents »

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Le dernier colloque de l’ANDRHDT part d’un constat : celui d’une mutation de la notion d’emploi, tant du côté des employeurs publics – poussés à mutualiser par la baisse des dotations – que du côté des employés, qui ne voient plus le travail du même œil : « Quand on recrute un jeune, il s’intéresse moins au statut qu’à la nature, au sens de sa mission, à l’utilité de son travail », observe Philippe Gérard, directeur général adjoint du département du Gers.

 

Dans ce contexte, l’ANDRHDT fait le pari de la mutualisation et des partenariats entre tous les employeurs, publics comme privés : c’est l’idée d’un MEDEF local, « qui permettrait à des employeurs d’un même bassin d’emploi de se parler. Même d’univers différents, ils peuvent avoir des problématiques communes, et pourraient mettre en place des passerelles entre eux pour favoriser l’emploi », explique Philippe Gérard. Pour lui, ce type de rapprochement bénéficie à la collectivité mais aussi aux agents, qui pourraient ainsi s’assurer une employabilité sans être cantonnés au secteur public.

 

Freins juridiques avant tout

 

L’idée est belle, mais loin d’être nouvelle – et Philippe Gérard en a bien conscience. Pour lui, alors que le « frein psychologique du statut » tend à s’estomper (voir notre article), c’est surtout le cadre juridique qu’il faut faire évoluer : « Aujourd’hui, quand on veut travailler ensemble, il faut créer des conventions ou des structures intermédiaires »… Ce qui n’est pas toujours possible !

 

Pour lui, l’idée est donc de trouver « des modes de fonctionnement plus simples, et plus souples, notamment en termes juridiques ». Le MEDEF local pourrait être un outil, mais il peut en exister d’autres… Qu’il faut encore inventer : « C’est à travers des échanges comme ceux qui ont lieu pendant le colloque de l’ANDRHDT que d’autres outils peuvent émerger », conclut-t-il.

Julie Desbiolles