Carrières public-privé, reconversions, congés sabbatiques… Les DRH réunis lors du dernier colloque de l’ANDRHDT en font le constat. Alors que les générations précédentes restaient 40 ans dans la même structure et au même poste, les carrières actuelles sont beaucoup plus mouvementées. Pour s’adapter à ce nouveau paradigme, ils proposent de faciliter la mobilité des agents.
Fin des filières, concours commun, mobilité imposée
Comment ? Ils évoquent plusieurs idées. D’abord, se débarrasser définitivement des filières. Pour Régis Mégrot, DGA au Conseil Départemental de la Nièvre, « elle rendent le recrutement complexe. On a des agents avec des compétences qu’on voudrait récupérer, mais qui ne sont pas dans la bonne filière ; bien que la procédure de l’intégration directe vienne relativiser cette logique de filières…»
Pour eux, la disparité des concours entre les trois fonctions publiques est aussi un frein au recrutement. « De nombreux métiers dont l’exercice nécessite notamment de disposer d’un diplôme d’ Etat – par exemple les assistants de service social – peuvent parfaitement s’intégrer dans un dispositif commun, les épreuves étant déjà souvent identiques », explique-t-il.
Les DRH évoquent aussi la possibilité d’imposer la mobilité sous certaines conditions : « On pourrait contraindre les agents présents au sein d’une même collectivité à découvrir d’autres fonctions après 5 ou 10 ans sur le même poste », explique Régis Mégrot. Mais il estime que cela ne se ferait pas sans pédagogie : « La mise en place du RIFSEEP pourrait contribuer à cet objectif, en développant une visibilité nouvelle sur l’adéquation grade/fonctions. Ça donnerait aux agents une vision des perspectives de carrière internes sans changement de poste ».
Parcours, partenariat, passerelles
On retrouve dans ces idées d’autres thèmes abordés au colloque : faciliter l’entrée et la sortie de la fonction publique, créer des partenariats entre les fonctions publiques et le privé… Pour Régis Mégrot, toutes ces mesures sont avant tout impulsées à la demande des agents : « On sent qu’il y a une dynamique de mobilité qu’il n’y avait pas avant ». Une dynamique à laquelle les DRH doivent s’adapter pour recruter.
Julie Desbiolles

