Je viens de lire le débat sur la place laissée à la fonction publique territoriale dans le cadre du programme Action publique 2022 *entre la co-présidente du Comité d’action Publique 2022, la députée rapporteure spéciale pour le budget RH de la fonction publique et 3 représentants des cadres territoriaux. Cet échange ne surprend pas, tant il oscille entre l’obligation d’aller vite rappelée par la députée, la qualité des experts pressentis pour participer aux travaux de la CAP22 soulignée par la Co-présidente de ce Comité et la déception teintée de frustration ressentie par les cadres territoriaux.
Si cette absence du monde local est relevée avec agacement elle ne débouche cependant sur aucune proposition cohérente et argumentée. C’est la conséquence de l’émiettement de la représentation des collectivités, élus comme agents qui multiplient à l’envi structures et associations toutes plus spécialisées et plus étroites les unes que les autres. C’est également le résultat d’une prudence confinant à l’indifférence des employeurs locaux sur les questions de ressources humaines. Au delà de ce silence assourdissant, on pourrait peut être réfléchir sur ce qui fait que les élus locaux ne revendiquent pas, leurs responsabilités en cette matière. Si touchés, enfin, par la grâce de la décentralisation ils décidaient de prendre en charge la ressource humaine en terme de compétences, de savoirs faire, d’adaptation, d’attractivité et pas seulement en tant que coût, ils pourraient faire du CSFPT, vraisemblablement réformé, le lieux de débats, d’avis de propositions et de prescription dont les les professionnels ont besoin en la matière pour bénéficier d’une réelle autonomie et de son corollaire la responsabilité.
* La gazette des communes 29/01/2018
Christian Oliveres

