Fonctionnaire bashing : La mort aux trousses

« Pourquoi vaut-il mieux avoir épousé un fonctionnaire ? » La question fait la une de plusieurs sites après sa publication sur votreargent.lexpress.fr le18 janvier. Les piles de « Gazette des Communes », « Lettre du Cadre » et autres « Territorial Zepros » témoignant, au pied de mon lit, d’une vie de couple conforme au critère, je me précipite : enfin, dans cette presse si prompte au « public-bashing », un mot positif sera dit des qualités intrinsèques de ces salariés pas tout à fait comme les autres qui, consacrant leur quotidien à servir les autres, pourraient bien, dans l’intimité, révéler aussi quelques-unes de ces qualités nourries au lait de l’altérité. Naïve que j’étais…

Bien davantage séduite par la pension que les propensions, l’article – il est vrai publié à la rubrique Finances Perso/Retraite prévoyance, – ne donnait du titre qu’une version « réversion ». Plutôt que de sortir de mes gonds, je décide néanmoins de rentrer dans le sujet, à savoir y a-t-il une vie après la mort… de son conjoint et si oui, à quelles conditions avantageuses pour ces veufs et veuves de fonctionnaires ? Mais là encore, c’est la déconvenue : certes, la pension est, dans ce cas, perçue sans condition d’âge ni de revenus, mais elle est limitée à 50 % du montant de la retraite du conjoint contre 54 % pour les salariés et impose une durée minimum de mariage si le couple est sans enfant. Et pas un mot, bien sûr, de toutes ces autres subtilités qui limitent encore la portée des soi-disant avantages, à commencer par le calcul même de la pension – rappelons-le, hors primes – à laquelle la fameuse réversion est adossée.

Du coup, je m’interroge : alors qu’avantages et inconvénients se compensent de chaque côté, tout cela justifiait-il donc un titre aussi accrocheur ou ne se voulait-il qu’une nouvelle pierre au jardin de la fonction publique, voire sur les pieds de ses supposés privilégiés ? Et derrière le « pourquoi vaut-il mieux avoir épousé un fonctionnaire ? », la vraie question cachée, une fois de plus, ne serait-elle pas de se demander si un bon fonctionnaire n’est pas un fonctionnaire mort ?!

Laurence Denès

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *