Selon le 10e baromètre RH réalisé par le groupe Randstad France en partenariat avec Villes de France, l’Assemblée des Communautés de France (AdCF) et l’Association nationale des DRH des territoires (ANDRHDT), plus d’un employeur public local sur deux (53%) prévoit de maintenir ses équipes à leur niveau actuel. Pour le quart des décideurs interrogés (24%), une hausse du nombre des agents est même envisagée à court terme. C’est en particulier le cas d’un grand nombre d’intercommunalités (42%) qui projettent de muscler leurs services pour assurer les nouvelles missions découlant des transferts de compétences. A l’inverse, 22% des collectivités – notamment les régions et les départements engagés dans un processus de contractualisation avec l’Etat – entendent maintenir leurs efforts en matière de contraction des effectifs et de diminution de la masse salariale.
Manque de candidats sur les métiers du numérique
Pour les collectivités souhaitant réenclencher une dynamique de l’emploi, des difficultés inattendues sont apparues ces derniers mois. Deux sur cinq (39%) indiquent qu’elles rencontrent souvent des problèmes pour recruter les agents dont elles ont besoin, un taux en progression de 8 points sur un an. Ce sont les conseils départementaux et régionaux (54%), mais aussi les EPCI (45%) qui semblent le plus impactés par ces difficultés de recrutement. Dans certains domaines, en particulier dans les métiers du numérique, trouver de nouvelles compétences devient un véritable parcours du combattant pour les collectivités. Sept employeurs territoriaux sur dix (71%) se disent confrontés à cette problématique et se plaignent du manque de candidatures pour pourvoir certains postes, soit une augmentation de 12 points en un an (59% en 2018).
Recours à l’intérim
Dans ce contexte, les DRH des territoires s’interrogent sur la manière d’attirer les profils adaptés aux offres proposées. Le niveau de rémunération constitue un élément déterminant. Pour 56% des collectivités interrogées les salaires proposés constituent un frein majeur à l’attractivité de la fonction publique territoriale. Un indicateur en hausse de sept points sur un an (49% en 2018). A noter qu’une proportion importante des répondants au baromètre RH soulignent la concurrence exercée par des administrations locales plus attractives (35%) et par les acteurs privés (22%) dans leur démarche de recrutement. Face à ces difficultés, près d’un tiers d’entre elles (31%) déclarent avoir eu recours au travail temporaire au cours des deux dernières années. Une tendance qui devrait se confirmer dans un proche avenir.
Emmanuelle Quémard

