C’est un fait sans doute sous-estimé : la fonction publique territoriale offre beaucoup plus qu’on ne l’imagine des possibilités de mobilité ou de réorientation de carrière. Quelle est votre approche à la Région Grand Est ?
Tout dépend bien entendu de l’individu et de sa volonté. Si un agent public veut exercer le même métier dans le même contexte pendant toute sa carrière, cela ne nous pose aucune difficulté. S’il souhaite évoluer, nous l’accompagnons. Nous-mêmes nous avons besoin d’agents qui prennent plus de responsabilité pour répondre à des exigences de plus en plus fortes.
Votre Région, c’est la fusion de trois anciennes Régions. Réunir autant d’agents sous une même bannière, la tâche n’a pas dû être simple…
Oui, fusionner l’Alsace, la Lorraine et la Champagne-Ardenne n’a pas été simple. Les collectivités sont confrontées à des changements permanents. Le parti que nous avons pris, c’est d’assurer la continuité du service public. Ainsi, les usagers ne subissent pas les effets de cette énorme réorganisation interne. Sur les 7 500 agents actuels, 5 400 travaillent au sein des lycées. Pour eux, le changement n’a pas été très important. Pour les 2 000 agents des sites administratifs, nous avons adopté une stratégie des petits pas, en suivant un objectif mais en réadaptant en permanence la méthodologie si elle s’avérait défaillante.
Avez-vous opéré des réadaptations ?
Quand vous faites de la continuité du service public la priorité, il vous faut gérer plusieurs chantiers successivement ou en parallèle. Nous avons souhaité mettre en place une stratégie en matière de ressources humaines qui nous permet de fixer les chantiers, les priorités et le calendrier.
Vous avez même créé une école interne de management pour vos cadres…
Les managers, dans les services et sur les sites, sont en première ligne. Cette école interne n’est pas une innovation, d’autres collectivités l’ont fait avant nous. En revanche, le fait qu’elle s’adressera à l’ensemble des encadrants, au sein des sites administratifs mais aussi dans les établissements scolaires, soit près de 800 encadrants, est une innovation qui ne se retrouve pas beaucoup au sein des collectivités. Nous travaillons en lien avec l’INET et le CNFPT sur ce projet dont l’objet est de créer une culture commune à la collectivité tout en améliorant les pratiques managériales.
Stéphane Menu
