Cadremploi révèle ainsi que « 54 % des salariés sont régulièrement stressés au travail », reprenant les données du dernier baromètre de l’organisme de formation professionnelle Cegos, publié début décembre 2017. « 60 % des salariés estiment que ce niveau de stress a un impact négatif sur leur santé ». Ont-ils raison ? Oui et non. Cadremploi a interrogé Valérie Langevin, experte d’assistance conseil sur les risques psychosociaux à l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité). Pour cette dernière, un entretien professionnel de recrutement ou une demande d’augmentation à son supérieur peuvent déclencher un « stress aigu », qui repart comme il est venu une fois l’événement passé.
Mais le même stress aigu peut avoir des prolongements post-traumatiques si la personne a vécu un braquage de banque ou un attentat, un événement hors-norme qui « réclame une prise en charge thérapeutique ». Autre mauvais stress, celui qui s’installe dans la durée sous les apparences monocordes du déclassement professionnel et de son lot routinier de plaisirs introuvables ; la personne semble y faire face avec plus ou moins de bonheur mais le poison insidieux de la mésestime de soi se répand ; les maux de tête, les insomnies et la perte d’appétit en sont les signes annonciateurs. Là aussi, il ne faut pas hésiter à en parler à son médecin traitant. En résumé, comme le cholestérol, il existe du bon et du mauvais stress. Il suffit juste de savoir repérer l’intensité du phénomène.
Stéphane Menu

