Lors de sa sortie, en 2015, le livre avait fait grand bruit (1). Depuis, les deux auteurs, Karine Mauvilly et Philippe Bihouix, n’en démordent pas : le numérique à l’école ne garantit pas la réussite scolaire à tout prix. « Nous ne voulons pas paraître comme de vieux grincheux que nous ne sommes pas, mais à l’évidence le tout-numérique relève de l’excès. Notre société vit une crise de l’attention en général. Notre attention est de plus en plus papillonnante et nos gamins ne peuvent apprendre dans un tel contexte », affirme P. Bihouix dans Acteurs de la vie scolaire. « Le défi est d’éduquer au numérique et non par le numérique, en évitant de tout ‘gamifier’ », poursuit-il. Certains professionnels de la petite enfance et autres pédopsychiatres font état de graves troubles « semblables à ceux du spectre autistique » devant l’exposition trop grande aux écrans. Comment ne pas comprendre l’étonnement de parents à qui l’on demande de protéger les enfants à la maison d’écrans trop intrusifs et dont les enfants passent leur journée d’école devant… l’écran ? A l’heure où les bienfaits du numérique relèvent de l’évidence dans la communauté scolaire, il est nécessaire de poser la question.
(1) Le désastre de l’école numérique (Seuil).
Stéphane Menu

