Qui sont les jeunes qui participent aux concours de la fonction publique et quelles sont leurs motivations ? C’est la question à laquelle tente de répondre une étude réalisée par la DGAFP dans le cadre du Rapport 2018 sur l’état de la fonction publique.
Réalisée par Claire Hagège et Margot Thuilliez, cette enquête montre d’abord que 10,5 % des jeunes ayant quitté le système éducatif au cours ou à l’issue de l’année scolaire 2012-2013 déclarent trois ans plus tard avoir participé à au moins un concours permettant de devenir fonctionnaire. Parmi les jeunes qui souhaitent embrasser une carrière publique, les plus nombreux (6,5 % de l’ensemble des candidats) tentent leur chance dans la fonction publique de l’État. Les deux autres versants de la fonction publique paraissent moins attractifs : 2,5% des candidats pour la FPH et 2,2% pour la FPT.
Deux fois plus de femmes
Plus de la moitié des candidats (56 %), et même trois quarts de ceux qui souhaitent intégrer la FPT, ne présentent qu’un seul concours. « Parmi ceux qui en passent plusieurs, quatre sur dix présentent uniquement des concours permettant d’intégrer le même corps ou cadre d’emplois, et peu candidatent dans plusieurs versants », soulignent les responsables de l’étude.
Le profil des candidats permet de dessiner un portrait-robot de ceux qui aspirent à devenir fonctionnaires. Il s’agit essentiellement de femmes qui sont deux fois plus nombreuses que les hommes à passer des concours. Sans oublier les jeunes diplômés : 19,8 % des candidats sont détenteurs d’un bac +5 et 30,4 % sont titulaires d’un doctorat. Les plus nombreux à candidater sont d’ailleurs les jeunes formés dans une discipline générale (sciences humaines et droit, lettres et arts, mathématiques et sciences) ou ceux qui ont une expérience dans les services aux personnes et à la collectivité. A l’inverse, on trouve peu de candidats parmi les jeunes formés aux métiers de la production.
« Vocation pour le métier »
L’étude montre que les candidats aux concours sont plutôt originaires de villes-centres, d’aires urbaines de taille moyenne ou d’outre-mer. Les jeunes issus de l’immigration se présentent moins souvent aux concours (-3% par rapport à la moyenne des candidats). Le plus fort contingent de candidat provient d’un milieu social plus favorisé (leurs parents présentent un niveau allant de bac +2 à bac +4 (13,2 %)) ou le couple parental exerce des professions de cadre (15,2 %).
« L’intérêt du métier est la première motivation pour passer un concours de la fonction publique », observent Claire Hagège et Margot Thuilliez en soulignant qu’elle est mise en avant par plus de neuf candidats sur dix. Les deux auteures de l’étude classent les candidats en fonction de leurs motivations. Ils sont 51% à affirmer avoir une « vocation pour le métier ».
Dans ce groupe se rassemblent le plus grand nombre de ceux qui aspirent à devenir enseignants et les jeunes travaillant déjà dans la fonction publique. Un second panel est formé par 37% des candidats mettant en avant un « intérêt général pour la fonction publique ». Il s’agit essentiellement de postulants aux concours de catégorie B et C, certains d’entre eux ayant avec un niveau bac à bac +4. Enfin, un contingent de 12% des candidats regroupe des jeunes reconnaissant se destiner « par défaut » à une carrière publique. Il s’agit pour l’essentiel de postulants aux concours de catégorie C, souvent moins diplômés, principalement issus de familles précaires. D’ailleurs, certains occupaient déjà un poste de contractuel en CDD.
Équilibre entre vie privée et vie professionnelle
L’étude met également en avant les objectifs personnels des aspirants à un métier dans la fonction publique. L’équilibre entre vie professionnelle et vie privée apparaît comme un critère important, notamment pour les candidats à l’enseignement. L’exercice d’un travail utile à la société est également cité comme source de motivation. Tandis que la rémunération apparaît comme un facteur moins important dans le désir de devenir fonctionnaire. L’étude révèle aussi que les femmes accordent plus d’importance que les hommes à l’intérêt du poste, en particulier les candidates de la FPT.
Emmanuelle Quémard

