L’absentéisme gagne du terrain dans les collectivités

En 2017, le taux d’absentéisme des personnels territoriaux s’est élevé à 8,34%. Soit une légère progression (+ 0,14%) par rapport à l’année précédente. Une hausse qui marque néanmoins un ralentissement de la courbe des absences, qui avait crû de 0,35 points entre 2015 et 2016. Telles sont les principales conclusions de l’étude sur l’absentéisme publiée le 14 septembre 2018 par l’Association des DRH des grandes collectivités (ADRHGCT) en partenariat avec la start-up Havasu.

Cette troisième édition compile des données recueillies auprès de 184 communes, départements, EPCI, CCAS et régions, représentant plus de 348 000 personnels de collectivités territoriales. Elle permet d’analyser assez finement un phénomène que l’ADRHGCT qualifie de « complexe et multifactoriel » et qui selon elle, « ne peut pas se résumer aux seuls comportements des agents ». « Sur le plan méthodologique, nous sommes satisfaits, déclare Johan Theuret, président de l’ADRHGCT. Chaque année, le nombre de participants augmente et nous parvenons avec cette 3e édition à un panel bien représentatif concernant les différentes strates de collectivités et leur répartition sur le territoire. »

Lien entre absentéisme, métiers, et catégories (A, B et C)

Si elle ne prend pas en compte l’impact de la journée de carence, rétablie à partir du 1er janvier 2018, l’étude montre le lien très étroit existant entre l’absentéisme et les métiers exercés par les agents et les différentes catégories. Ainsi, il apparaît que les personnels de catégorie C sont ceux qui s’absentent le plus (10,2%). Un taux deux fois et demi plus élevé que chez les agents de catégorie A, et deux fois plus important qu’au sein de la catégorie B. Ce sont également les filières caractérisées par une forte proportion de métiers pénibles qui comptent les taux d’absence les plus élevés. Les filières médico-sociale et sociale (10,4%) et technique (8,9%) devançant nettement les filières animation (7,5%), administrative (6,5%), culturelle (5,6%) et sportive (4,9%). « Il est intéressant pour chaque collectivité d’avoir une cartographie de son absentéisme et de pouvoir en affiner les causes », remarque le président de l’ADRHGCT.

Nombre moyen d’arrêts de travail par agent en baisse

Autre enseignement du baromètre ADRHGCT – Havasu : l’absentéisme des agents communaux est celui qui a le plus augmenté en un an (8,8% contre 8,5%) devant celui des personnels départementaux (7,3% contre 7,2%). Alors même que le pourcentage d’absences reste stable dans les EPCI et diminue dans les CCAS (11,3% contre 12,1%). En prenant en compte l’ensemble de la fonction publique territoriale, il ressort que six agents sur dix ont eu au moins un jour d’absence dans l’année. Ce chiffre stable dans la durée. Chaque agent communal s’absente environ deux fois par an en moyenne. La fréquence d’absence moyenne est stable entre 2016 et 2017 (en baisse dans les CCAS à 1,7 arrêt par an). La durée moyenne de l’absentéisme est particulièrement élevée dans les CCAS où l’on observe 25 jours d’arrêt par an (22 jours en 2016) alors qu’elle est de 22 jours dans les départements, 20 jours dans les communes et 18 jours dans les intercommunalités.

Nécessité des plans de prévention de l’absentéisme

Le benchmark 2017 montre par ailleurs que les arrêts de travail pour maladie ordinaire (plus de la moitié du volume total des absences) constituent le premier motif d’absentéisme. Les accidents du travail et maladies professionnelles motivent eux 16% des arrêts. « Les différences identifiées entre les types de collectivités et entre les métiers rappellent la nécessité pour les employeurs locaux de connaître les caractéristiques de l’absentéisme, et de mettre en place de réelles politiques de prévention, souligne Johan Theuret. Souvent, les politiques de prévention sont conduites au fil de l’eau. » L’étude démontre que l’amélioration des conditions de travail et la formation (santé et sécurité au travail et gestes et postures) restent comme en 2016 les leviers les plus utilisés pour prévenir l’absentéisme devant la contre visite médicale systématique, l’incitation financière et les services aux salariés.

Emmanuelle Quémard

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