Avez-vous le sentiment que la fonction de directeur général de collectivité territoriale a beaucoup évolué ces dernières années ? Si oui, dans quel sens, positif ou négatif ?
Oui bien sûr. Une évolution que je qualifie de positive et qui porte au moins sur quatre volets. Tout d’abord le volet managérial qui exige des directeurs généraux plus de souplesse. C’est particulièrement un besoin avec les plus jeunes générations. Pour y répondre, il ne faut pas craindre d’innover en matière d’organigramme. C’est aussi fondamental d’accorder un rôle important à l’équipe et aux valeurs partagées (exemplarité, transparence, équité, engagement, collectif, innovation etc…). L’évolution concerne ensuite le contenu : les directeurs généraux de collectivité sont de plus en plus dans le pilotage et de moins en moins dans la gestion. Cette évolution nécessite moins de contrôle et plus de confiance, moins de savoir technique et plus d’accompagnement des collaborateurs. L’évolution est palpable dans le travail avec le politique qui est de plus en plus tenté de se positionner sur le volet technique. Les directeurs généraux sont souvent amenés à repositionner le politique dans son rôle « habituel » à savoir énoncer le projet politique. Enfin, en matière de partenariat, tant au niveau qu’avec le politique, les acteurs aspirent de plus en plus à des relations de qualité.
Comment qualifieriez-vous le binôme que vous formez avec votre élu ?
Idéalement, c’est un tandem de totale confiance, permettant à chacun de développer pleinement ses capacités pour composer une équipe redoutable. J’ai la chance de vivre ce type de relation. Dans les faits, des aspérités existent car l’accord parfait et permanent est difficile. Pour moi, les choses sont assez simples : au politique de sentir le besoin et de donner la direction, au technique de proposer le chemin puis de veiller à ce qu’on l’emprunte correctement.
Les collectivités sont au cœur d’un vaste mouvement réformateur qui ne semble pas devoir décliner. Les agents ont-ils le temps de s’adapter ?
La nécessité d’adaptation accélérée concerne tous les secteurs de la vie, pas seulement le professionnel. Les agents n’ont pas le choix que de s’adapter sereinement.
Stéphane Menu
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Le conseil de l’interviewé « Gérer le changement sans souffrance » « Tout l’art du manager est de permettre aux agents de gérer ce changement sans souffrance. Là encore, la confiance, l’accompagnement et la bienveillance sont des clés pour le directeur général désireux de favoriser l’adaptation au changement de ses équipes ». |

