A Garges-lès-Gonesse, les directeurs de service changent de poste !

A l’instar d’une célèbre enseigne parisienne, on trouve de tout dans la fonction publique territoriale. Des techniciens, des informaticiens, des spécialistes en sport, en communication, en route, etc.

En fin manager, le maire de la commune, Maurice Lefèvre, a donné son feu vert à une initiative originale visant à renforcer l’esprit d’équipe de « ses » agents : « Change ton poste ». « Tout au long de l’année, des directeurs ou des chefs de service se remplacent les uns les autres pendant une semaine. C’est le meilleur moyen de voir ce qui se passe chez le collègue et de casser la routine », assure-t-il. Une démarche doublement bénéfique : « Quand il revient à son poste, le directeur a une vision plus large du fonctionnement de la collectivité. Par ailleurs, quand nous lançons des recrutements internes, cette fréquentation des autres services a changé le regard de certains ». La collectivité trouve donc plus facilement des solutions « maison » plutôt que d’attendre que le salut vienne de l’extérieur. Plus efficace encore qu’un séminaire de cadres !

Stéphane Menu

Métiers de soins : quand la cadence tue le sens !

Billet : Métiers de soins : quand la cadence tue le sens ! A lire sur Etoile Mag Actualités - Mercredi 20 décembre, il est Noël moins cinq mais Claudine, aide soignante en EHPAD, raconte au micro d’Europe 1 que, pour la première fois, elle a dû s’arrêter quinze jours parce qu’elle était « à bout de souffle »…

Sans que cela n’ait rien pour la réconforter, rappelons que Claudine n’est pas seule à perdre ainsi haleine… Avec un taux d’absentéisme de 10 % et des accidents du travail deux fois supérieurs à ceux rencontrée dans le BTP*, les établissements d’accueil des personnes âgées dépendantes font partie de ces secteurs jamais aussi bien dits en tension que quand leurs agents craquent.

Certes, pénurie de personnels et intensification des exigences font du quotidien un sprint permanent qui laisse forcément suffoquant. Quand les services sont en peine de bras, ceux qui les rendent se retrouvent forcément en peine d’air. Mais à coups de vision de plus en plus gestionnaire, on a surtout fini par brouiller celle, lumineuse, des métiers de soins, les raisons mêmes – intrinsèques – de cet engagement formidable qui les portent. Et, tandis que l’asphyxie des moyens étouffe à petit feu l’aspiration de chacun, on laisse tout bonnement ainsi le sens expirer sous la cadence.

Or, faut-il le redire : à ce triste jeu, les plus vulnérables sont les plus impliqués dans l’exercice de leur métier, devenus incapables de reconnaître ce qu’ils sont dans ce qu’ils font. Mais, après tout, il est vrai que ce sont toujours les meilleurs qui partent en premier…

 

Laurence Denès

* Selon la mission d’enquête parlementaire flash menée sur le manque d’effectifs dans les EHPAD

http://www2.assemblee-nationale.fr/static/15/commissions/CAffSoc/Mission_flash_EHPAD_communication_rapporteure_20170913.pdf

 

 

« Nous visons 25 % du financement bancaire des collectivités locales »

Brossez-nous le portrait de l’AFL ?

Nous avons commencé à financer les collectivités territoriales au printemps 2015 après l’agrément de l’ACPR (Ndlr, Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, organe de supervision français de la banque et de l’assurance) et l’octroi d’une note par Moody’s (Ndlr, Aa3, un cran en dessous de l’Etat français). Si le modèle de l’Agence en fait une banque à part, elle est soumise aux mêmes règles que n’importe quel établissement de crédit (Bâle III). Nous détenons aujourd’hui 4 % de part de marché sur la production annuelle de crédit aux collectivités. Nous finançons tous les types de collectivités : une région (Pays de la Loire), 7 départements (dont la Seine-Saint-Denis et la Saône-et-Loire qui viennent d’adhérer), 2 collectivités ultramarines (Polynésie française, Saint-Pierre-et-Miquelon), une dizaine de métropoles (de Lille à Marseille et de Brest à Strasbourg), sans oublier de nombreuses communautés urbaines et communautés d’agglomération et des communes et communautés de communes rurales. La commune membre la moins peuplée compte 57 habitants. Nous sommes présents dans 68 départements et recensons 223 collectivités actionnaires.

Les collectivités doivent faire un apport en capital pour bénéficier de prêts. Pourquoi ?

C’est une règle bancaire de base. Pour prêter, le Groupe doit disposer de fonds propres. Pour adhérer, une collectivité doit adhérer à hauteur de 0,8 % de son stock de dettes ou de 0,25 % de ses recettes réelles de fonctionnement si elle est peu endettée. Chacune participe à la constitution du capital de la maison-mère pour qu’ensuite sa filiale, l’AFL, puisse lever des fonds sur les marchés obligataires et transformer ceux-ci en prêts simples pour les collectivités membres. En cela nous fonctionnons sur un modèle coopératif voire « comme une centrale d’achat ». A titre d’exemple, l’apport en capital pour le département de la Seine-Saint-Denis est proche de 10 M€ alors que pour les plus petites communes, celui-ci sera de l’ordre de quelques centaines ou de quelques milliers d’euros… Cet apport en capital constitue une dépense d’investissement et son paiement peut être étalé sur 5 ans au maximum.

Quels sont vos objectifs de développement ?

Les objectifs sont simples : permettre à toutes les collectivités qui le souhaitent de bénéficier des services de l’AFL. A la création du Groupe, les membres fondateurs s’étaient assigné l’objectif de représenter à terme 25 % du financement bancaire des collectivités locales. L’activité opérationnelle de l’AFL a débuté au printemps 2015 et après trois années d’activité, nous représentons déjà 4 % « de ce marché », c’est à dire plus de 500 millions d’euros de prêts par an. L’idée est donc d’amplifier en 2018 notre progression, si possible au même rythme que 2017 (50 collectivités sont devenues actionnaires) et de faire connaître le Groupe AFL notamment dans les départements où nous sommes absents. Par ailleurs, comme le Groupe AFL n’a qu’une seule mission, c’est le gage pour les collectivités membres d’avoir un outil bancaire dédié, en permanence à leur service et ayant pour unique objectif de les financer dans les meilleures conditions. En recourant aux services de l’AFL, une collectivité actionnaire sécurise son accès à l’emprunt, elle valorise également sa santé financière et se créée les conditions d’une mise en concurrence beaucoup plus importante.

Stéphane Menu