En Guadeloupe, travailler est un vrai bonheur

Distinction en catégorie RH pour la ville Le Lamentin en Guadeloupe, à travers son projet qui résonne poétiquement aux oreilles : « Management bienveillant et durable, la co-construction du bonheur au travail ». Tout un programme !

Et pourquoi pas, après tout… Pourquoi ne pas y croire en ce début d’année propice aux bonnes résolutions. Jocelyn Sapotille, maire de Lamentin, dévoile le mode d’emploi : « Nous voulons mettre en place un management tourné vers l’humain, bienveillant, impliquant l’ensemble des agents ». Pas besoin d’avoir fait une grande école de l’administration pour imaginer la bonne formule : petits déjeuners managériaux, une fête des collègues inspirée par la fête des voisins, etc. Des petites choses qui ont de grands effets sur le présentéisme et rajoutent un supplément d’âme à la mission de services publics à laquelle les agents sont attachés. Et Jocelyn Sapotille d’inviter ses collègues à l’imiter : « Ça coûte pas cher et ça change le climat », sourit-il. « Il suffit juste de formaliser les choses, de créer les rendez-vous et les rencontres et de s’y tenir ». Alors, chers édiles, le bonheur, ça vous tente ?

Stéphane Menu

Qualité de vie au travail : Effacer les mails

En 2016, 204 millions de mails ont été envoyés chaque minute dans le monde, soit 3,4 millions à la seconde. Pour se faire une idée plus précise de cette communication vertigineuse, il suffit d’aller faire un tour sur le site de planetoscope où le nombre d’envois défile le en temps réel (https://www.planetoscope.com/Internet-/1024-emails-envoyes-dans-le-monde.html). Alors certes, un quart seulement de ce tsunami permanent est ouvert dans l’heure qui suit. Mais empilés bout à bout, tous ces temps ont de quoi pousser à bout jusqu’à donner envie de mettre les bouts : plus de 5 heures, en moyenne, consacrées chaque jour à lire ces électroniques missives par des cadres français qui ont pourtant bien d’autres tchats à fouetter. D’ailleurs, si les plus anciens se souviennent encore de la fierté puérile avec laquelle il comptait leurs premiers mails, certains de ces papys font aujourd’hui de la résistance, laissant les courriels s’empiler à leurs messageries comme autant d’avis administratifs sur le bureau de Thomas Thevenoud !

Les cadres intermédiaires condamnés à souffrir ?

Jean Grimaldi d’Esdra fait partie de ceux-là : 65 000 e-mails non lus ! Mais ce conseiller en organisation, auteur de « L’empire du mail » (Editions. Librinova) en convient « Seuls les gens en haut de l’échelle peuvent s’abstenir de lire leurs e-mails… Les cadres intermédiaires semblent condamnées à souffrir. » La situation est même bien pire. Car ces messages sont carrément devenus des indicateurs culturels de l’organisation, ceux par lesquels une hiérarchie autocrate se révèle à ses envois aussi abrupts qu’intempestifs, un management défiant à ses arrosages systématiques en copie et une ambiance moribonde aux mails émanant du collègue assis dans le même open space. Preuve en est : au nom d’un mode de travail résolument collaboratif, la société ATOS s’attache depuis 2011 à éradiquer les mails internes en leur substituant des plateformes collaboratives. Et si, en effet, le management 3.0 commençait par le mail zéro !

* Sources : Capital « 15 chiffres étonnants sur l’e-mail, 45 ans après son invention » – 7 mars 2016 (https://www.capital.fr/economie-politique/15-chiffres-etonnants-sur-l-e-mail-45-ans-apres-son-invention-1106868), www.abase.org et art « Qui lit encore ses mails » J. Rambal sur https://www.letemps.ch/societe/2017/12/09/lit-emails

 

Laurence Denès